Gloire à ce jour, jour où les fragrances de la miséricorde sont répandues sur toute la création, jour béni et sans rival dans les âges et les siècles passés, jour où la face de l'Ancien des jours s'est tournée vers son siège sacré. Alors, les voix de toutes choses créées et, au-delà, celles de l'Assemblée céleste, lancent cet appel : « Hâte toi, ô Carmel, car voici que se lève sur toi la lumière de la face de Dieu, le Souverain du royaume des noms et le Façonneur des cieux. »
Sur quoi, transporté de joie et élevant la voix, il s'écrie : « Que ma vie te soit offerte en sacrifice car tu as fixé sur moi ton regard, tu m'as accordé tes bienfaits et tu as dirigé vers moi tes pas. Je me consumais d'être séparé de toi, ô Source de vie éternelle, et mon éloignement de ta présence avait réduit mon âme en cendres. Loué sois-tu pour m'avoir permis d'entendre ton appel, pour m'avoir honoré de tes pas et pour avoir ranimé mon âme du parfum vivifiant de ton jour et du son perçant de ta plume, son qui est, selon ta volonté, ton appel de trompette parmi ton peuple. Et lorsque sonna l'heure où devait être manifestée ta foi irrésistible, tu insufflas à ta Plume un souffle de ton Esprit et voici : la création tout entière, ébranlée jusqu'en ses fondements, dévoile à l'humanité des mystères recelés dans les trésors de celui qui possède toutes choses créées. »
Dès que sa voix atteignit ce lieu très exalté, nous répondîmes : « Rends grâce à ton Seigneur, ô Carmel. Le feu de notre séparation te consumait rapidement lorsque l'océan de ma présence s'enflant devant toi, vint réjouir tes yeux et ceux de toute la création, et remplir d'allégresse toutes choses visibles et invisibles. Réjouis-toi, car en ce jour Dieu a établi son trône sur toi, a fait de toi l'orient de ses signes et l'aurore des preuves de sa révélation. Heureux celui qui gravite autour de toi, proclame la révélation de ta gloire et relate ce que la générosité du Seigneur, ton Dieu, a fait pleuvoir sur toi. Saisis le Calice d'immortalité au nom de ton Seigneur, le Très-Glorieux, et rends-lui grâce d'avoir, en gage de sa miséricorde, changé ta peine en allégresse, ton chagrin en béatitude. En vérité, il chérit ce lieu devenu le siège de sa puissance, foulé de ses pas, honoré de sa présence, d'où il a lancé son appel et sur lequel il a versé des larmes.
« Interpelle Sion, ô Carmel, et annonce la joyeuse nouvelle : celui qui était caché aux yeux des mortels est venu ! Sa souveraineté conquérante est manifeste, son universelle splendeur est révélée. Prends garde d'hésiter ou de t'arrêter. Empresse-toi de circumambuler autour de la Cité de Dieu descendue du ciel, la céleste Kaaba, autour de laquelle gravitaient les élus de Dieu, les cœurs purs et l'assemblée des anges les plus glorieux. Oh ! comme j'ai hâte d'annoncer en chaque lieu de la terre et d'apporter à chacune de ses cités la bonne nouvelle de cette révélation qui charme le Sinaï et au nom de laquelle le Buisson ardent proclame : “C'est à Dieu, le Seigneur des seigneurs, qu'appartiennent les royaumes du ciel et de la terre”. En vérité, voici le jour où la terre et la mer se réjouissent de cette déclaration, jour pour lequel Dieu accumula ces choses destinées à être révélées, par un effet de sa générosité inconcevable au cœur et à l'esprit humain. Avant peu, Dieu fera voguer son arche sur toi et manifestera le peuple de Bahá mentionné dans le Livre des Noms ».
Sanctifié soit le Seigneur de l'humanité. La mention de son nom fait vibrer tous les atomes de la terre et incite la Langue de grandeur à dévoiler ce qui est enfoui dans son savoir et dissimulé dans le trésor de sa puissance. Par la force de son nom, le Tout-Puissant, le TrèsHaut, il est, en vérité, le Souverain de tout ce qui est dans les cieux et sur la terre.
Voici la Très-Sainte-Tablette révélée depuis le royaume sacré à celui qui a tourné son visage vers l’Objet de l’adoration du monde, lui qui est venu du ciel de l’éternité investi d’une gloire transcendante.
Au nom du Seigneur, le seigneur de grande gloire.
Nous destinons cette épître émanant de notre présence à celui que le voile des noms n’a pas réussi à éloigner de Dieu, créateur de la terre et du ciel, afin que ses yeux se réjouissent aux jours de son Seigneur, le Secours, l’Absolu.
Dis : Ô disciples du Fils ! m’avez-vous rejeté en raison de mon nom ? Pourquoi ne méditezvous pas en votre cœur ? Vous avez appelé jour et nuit votre Seigneur, l’Omnipotent, mais lorsqu’il vint du ciel de l’éternité dans sa grande gloire, vous vous êtes détournés de lui, vous êtes restés plongés dans l’insouciance.
Considérez ceux qui rejetèrent l’Esprit lorsqu’il vint à eux avec une autorité manifeste. Nombreux furent les pharisiens qui se lamentaient d’être séparés de lui et s’étaient retirés en son nom dans les synagogues, mais ils ne crurent pas en Dieu, le Suprême, le Puissant, lorsque les portails de la réunion furent grand ouverts et que l’Astre divin resplendit de l’Orient de beauté. Ils ne purent atteindre sa présence, bien que la promesse de son avènement leur eût été faite dans le livre d’Ésaïe et dans les livres des prophètes et des messagers. Aucun d’entre eux ne tourna son visage vers l’Orient de grâce hormis ceux qui étaient dépourvus de tout pouvoir parmi les hommes. Et cependant, aujourd’hui, chaque homme doté de pouvoir et investi de souveraineté s’enorgueillit du nom de Jésus. D’ailleurs, rappelez-vous celui qui le condamna à mort. C’était le plus instruit de son temps et de son pays, et celui qui n’était qu’un pêcheur crut en lui. Soyez attentifs, soyez de ceux qui entendent l’avertissement.
De même, songez au grand nombre de moines qui aujourd’hui se sont retirés dans leurs monastères en invoquant l’Esprit, mais qui ne purent s’approcher de lui et se retrouvèrent parmi les égarés lorsqu’il apparut par la puissance de la vérité. Heureux ceux qui les abandonnent et tournent leur visage vers le Désir de tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre.
Ils lisent l’Évangile et cependant refusent de reconnaître le Seigneur très glorieux, bien qu’il soit venu par la puissance de son autorité noble, souveraine et bienveillante. En vérité, nous sommes venu pour l’amour de vous et nous avons subi les infortunes du monde pour votre salut. Fuirez-vous celui qui a sacrifié sa vie pour que vous soyez ranimés ? Craignez Dieu, ô disciples de l’Esprit, et ne marchez pas dans les pas des religieux qui se sont égarés. Pensezvous qu’il recherche son propre intérêt, alors que de tout temps, il se trouve menacé par les glaives de ses ennemis et pensez-vous qu’il recherche les vanités de ce monde, quand il est emprisonné dans la plus désolée des villes ? Jugez avec équité et ne suivez pas le chemin des êtres iniques.
Ouvrez les portes de votre cœur. Sur leur seuil, se trouve celui qui est l’Esprit. Pour quelle raison le bannissez-vous alors que son dessein est de vous entraîner vers un lieu de lumière ? Dis : En vérité, nous avons ouvert pour vous les portes du royaume. Me fermerez-vous au visage les portes de vos maisons ? Ce serait une erreur grave. Certes, il est de nouveau descendu des cieux, comme la première fois. Prenez garde de ne pas contester ce qu’il proclame, comme d’autres l’ont fait avant vous. Ainsi vous informe le Véritable, puissiezvous seulement le comprendre.
Le Jourdain est relié au très grand Océan, et dans la vallée sacrée, le Fils s’écrie : « Me voici, me voici, ô Seigneur, mon Dieu ! » tandis que le Sinaï circule autour de la Maison et que le Buisson ardent proclame : « Celui qui est le Désiré est venu dans sa majesté transcendante. » Dis : Voyez ! le Père est venu, et ce qui vous était promis dans le royaume est accompli. Ceci est la parole que le Fils taisait lorsqu’il dit à ceux qui l’entouraient : « Vous ne pouvez la supporter maintenant ». Et lorsque le temps convenu se fut écoulé et que l’heure sonna, la Parole resplendit à l’horizon de la volonté de Dieu. Ô disciples du Fils, veillez à ne pas l’ignorer et à vous-y attacher avec fermeté. Cela est meilleur pour vous que tout ce que vous possédez. En vérité, il est proche de ceux qui font le bien. L’heure est venue, que nous avions cachée aux peuples de la terre et aux anges élus. Dis : En vérité, il a témoigné pour moi, et moi je témoigne pour lui. En fait, il n’envisageait aucun autre que moi. De cela témoigne tout esprit juste et éveillé.
Bien qu’assaillis d’afflictions innombrables, nous appelons les hommes à Dieu, le Seigneur des noms. Dis : Efforcez-vous d’atteindre ce qui vous fut promis dans les Livres de Dieu et ne marchez pas dans la voie de l’ignorant. Mon corps endure l’emprisonnement pour que vous soyez libérés des liens de l’ego. Tournez-vous vers lui et ne suivez pas la voie de l’oppresseur cruel. En vérité, il consent à être douloureusement humilié pour que vous puissiez atteindre la gloire, et cependant vous folâtrez dans la vallée de l’insouciance ; pour votre salut, il vit dans la plus sinistre des demeures alors que vous habitez dans vos palais.
Dis : N’aviez-vous pas entendu la voix du Crieur appelant à grands cris dans le désert du
Bayán, vous apportant la bonne nouvelle de la venue de votre Seigneur, le TrèsMiséricordieux ? Voyez ! Il est venu à l’ombre protectrice du témoignage, porteur de preuves décisives, et ceux qui croient vraiment en lui considèrent sa présence comme la personnification du royaume de Dieu. Béni est l’homme qui se tourne vers lui, et malheur à celui qui le renie ou qui doute de lui.
Annonce aux prêtres : Voyez ! celui qui est le Souverain est venu. Sortez de derrière le voile au nom de votre Seigneur, celui qui ploie l’échine de tous les hommes. Proclamez à l’humanité la bonne nouvelle de cette révélation puissante et glorieuse. Certes, celui qui est l’Esprit de vérité est venu pour vous guider vers la vérité tout entière. Il parle non pas de son propre chef mais sur l’ordre de celui qui est l’Omniscient, le Très-Sage.
Dis : Voici celui qui glorifie le Fils et exalte sa cause. Ô peuples de la terre, rejetez ce que vous possédez et saisissez ce que vous ordonne le Tout-Puissant, le dépositaire de la confiance de Dieu. Purifiez vos oreilles et tournez votre cœur vers lui, afin d’entendre l’appel le plus merveilleux qui se soit élevé du Sinaï, demeure de votre Seigneur, le Très-Glorieux. En vérité, cela vous rapprochera du lieu dans lequel vous percevrez la splendeur de la lumière de sa face brillant au-dessus de cet Horizon lumineux.
Quittez vos clochers, sortez de vos églises, ô assemblée de prêtres ! Il vous appartient en ce jour de proclamer bien haut le Plus-Grand-Nom parmi les nations. Préférez-vous garder le silence quand chaque pierre, chaque arbre s’écrie : « Le Seigneur est venu dans sa grande gloire » ? Heureux celui qui se hâte vers lui. En vérité, il est compté parmi ceux dont le nom s’inscrira pour l’éternité et dont l’assemblée céleste gardera le souvenir. Ainsi en a décidé l’Esprit dans cette tablette merveilleuse. En vérité, il est des miens celui qui appelle les hommes en mon nom, et il manifestera ce qui dépasse la puissance de tout ce qui est sur terre. Suivez la voie du Seigneur et ne marchez pas sur les traces de ceux qui sont plongés dans l’insouciance. Heureux celui qui, tiré de son sommeil par la brise de Dieu, se lève parmi les morts et dirige ses pas vers la voie du Seigneur. En vérité, un tel homme est considéré par Dieu, le Vrai, comme un joyau parmi les hommes et compté parmi les bienheureux.
Dis : La lumière de sa révélation a point de l’Orient et les signes de son autorité sont apparus de l’Occident. Médite cela en ton cœur, ô peuple, et ne sois pas de ceux qui font la sourde oreille aux avertissements du Tout-Puissant, le Très-Loué. Médite cela en ton cœur, ô peuple, et ne sois pas de ceux qui s’égarèrent gravement lorsque mon Souvenir vint parmi eux à la requête du Tout-Puissant, le Très-Loué.ça sort d’où ça ? Que la brise de Dieu te réveille. En vérité, elle souffle sur le monde. Heureux celui qui en découvre le parfum, il est compté parmi ceux qui restent fermes.
Ô assemblée d’évêques ! vous êtes les étoiles du ciel de ma connaissance. Ma miséricorde ne désire pas que vous tombiez sur la terre. Cependant ma justice affirme : « C’est cela que le Fils a décrété ». Or rien de ce qui est sorti de sa bouche irréprochable, véridique et digne de confiance ne peut être altéré. En vérité, les cloches carillonnent mon nom et se lamentent sur moi, mais mon esprit déborde d’une allégresse éclatante. Le corps de l’Aimé soupire après la croix, et sa tête après la couronne d’épines sur la voie du Très-Miséricordieux. L’ascendant de l’oppresseur ne peut en aucune manière le détourner de son dessein. Nous appelons toutes choses créées à atteindre la présence de ton Seigneur, le Roi de tous les noms. Béni l’homme qui se tourne vers Dieu, le Seigneur du jour du jugement.
Ô assemblée de moines ! si vous choisissez de me suivre, je vous ferai héritiers de mon royaume ; et si vous agissez contre moi, dans ma longanimité, je le supporterai patiemment, car je suis en vérité l’Indulgent, le Très-Miséricordieux.
Ô terre de Syrie ! qu’est devenue ta droiture ? En vérité, les pas de ton Seigneur t’ennoblissent. Perçois-tu le parfum de la réunion céleste, ou doit-on te compter parmi les insouciants ?
Bethléem est animée par la brise de Dieu. Nous entendons sa voix : « Ô très généreux Seigneur ! où ta grande gloire est-elle établie ? Les douces faveurs de ta présence me vivifièrent alors que je me languissais séparée de toi. Sois loué, car tu as écarté les voiles et, avec autorité, tu es venu dans une gloire manifeste. » D’au-delà de la Tente de majesté et de grandeur, nous nous adressons à elle : « Ô Bethléem ! cette lumière s’est levée à l’Orient et s’est dirigée vers l’Occident, jusqu’à ce qu’elle parvienne à toi au soir de sa vie. Alors dismoi : les fils reconnaissent-ils le Père et l’acceptent-ils ou le renient-ils comme les gens d’autrefois le renièrent ? Sur quoi elle s’exclame : « Tu es en vérité l’Omniscient, l’Informé ». Certes, nous voyons toutes les choses créées enclines à nous reconnaître. Certaines nous connaissent et en témoignent, alors que la plupart témoignent sans nous connaître.
Le mont Sinaï s’anime de joie à la vue de notre face. Sa voix captivante se fait entendre pour glorifier son Seigneur : « Ô Seigneur ! je perçois le parfum de ton vêtement. Je te sens tout proche, investi des signes de Dieu. Tes pas ont ennobli ces régions. Ton peuple sera grandement béni s’il sait te reconnaître et respirer tes douces fragrances ; et malheur à ceux qui dorment d’un sommeil profond. »
Heureux, toi qui t’es tourné vers ma face, car tu as déchiré les voiles, brisé les idoles et reconnu ton Seigneur éternel. Le peuple du Coran s’est levé contre nous sans aucune justification, nous harcelant à chaque instant d’un tourment nouveau. Ils s’imaginent que des tribulations peuvent contrecarrer notre dessein. Combien vain est ce qu’ils ont imaginé. En vérité, ton Seigneur est celui qui ordonne tout ce qu’il lui plaît.
Jamais je ne suis passé près d’un arbre sans que mon cœur ne lui dise : « Puisses-tu être abattu en mon nom et que mon corps soit crucifié sur toi ! » Nous révélâmes ce passage dans l’épître au chah, en guise d’avertissement aux disciples des religions. En vérité, ton Seigneur est l’Omniscient, le Très-Sage.
Ne te laisse pas affliger par ce qu’ils ont perpétré. Ils sont vraiment morts, sans vie. Laisse-les parmi les morts et tourne-toi vers Celui qui donne vie au monde. Prends garde ! que les paroles des insouciants ne t’attristent pas. Sois inébranlable dans la Cause et enseigne avec grande sagesse. C’est ce que t’enjoint le Souverain de la terre et du ciel. Il est en vérité le Tout-Puissant, le Très-Généreux. Avant peu, Dieu exaltera ton souvenir et, de la plume de gloire, inscrira ce que tu as prononcé par amour pour lui. Il est en vérité le Protecteur de ceux qui font le bien.
Rappelle-moi au souvenir de Murád et dis-lui : « Ô Murád, tu es béni car tu as repoussé ton propre désir pour suivre le Désir de tous les hommes.
Dis : Heureux le dormeur que réveille ma brise. Heureux l’inanimé revivifié par mon souffle de vie. Heureux l’œil consolé par la contemplation de ma beauté. Heureux le voyageur qui dirige ses pas vers le tabernacle de ma gloire et de ma majesté. Heureux l’affligé qui cherche refuge à l’ombre de mon dais. Heureux l’assoiffé qui se hâte vers les eaux tranquilles de ma tendre bonté. Heureuse l’âme insatiable qui rejette ses désirs égoïstes pour l’amour de moi et qui prend place à la table du banquet que j’ai fait descendre du ciel de ma divine générosité pour ceux que j’ai choisis. Heureux l’humilié qui se tient fermement à la corde de ma gloire et le nécessiteux qui se glisse à l’ombre du tabernacle de ma richesse. Heureux l’ignorant qui recherche la fontaine de ma connaissance et le négligent qui s’agrippe à la corde de mon souvenir. Heureuse l’âme que ressuscite mon souffle vivifiant et qui accède à mon royaume céleste. Heureux l’homme qu’émeuvent et rapprochent de l’Orient de ma révélation les douces saveurs de la réunion avec moi. Heureuses l’oreille qui entend et la langue qui témoigne ; heureux l’œil qui voit et reconnaît le Seigneur lui-même, en grande gloire et majesté, investi de grandeur et de souveraineté. Heureux ceux qui atteignent sa présence. Heureux l’homme qui recherche l’illumination par le soleil de ma parole. Heureux celui qui orne sa tête du diadème de mon amour. Heureux celui qui, apprenant mes malheurs, se lève parmi mon peuple pour m’aider. Heureux celui qui sacrifie sa vie dans mon sentier et subit maintes épreuves pour l’amour de mon nom. Heureux l’homme qui, confiant en ma parole, se lève parmi les morts pour célébrer ma louange. Heureux celui que charment mes mélodies admirables et qui déchire les voiles par la puissance de mon autorité. Heureux celui qui reste fidèle à mon alliance et que les choses de ce monde n’empêchent pas d’atteindre ma cour de sainteté. Heureux l’homme qui se détache de tout sauf de moi, s’envole dans le ciel de mon amour, accède à mon royaume, contemple mes domaines de gloire, boit à longs traits les eaux vivifiantes de ma générosité et se désaltère au fleuve céleste de ma tendre providence, se pénètre de ma cause, perçoit ce que je dissimule dans le trésor de mes paroles et, célébrant ma louange et ma gloire, rayonne à l’horizon de la connaissance divine. En vérité, il est des miens. Sur lui reposent ma miséricorde, ma bienveillance, ma générosité et ma gloire.
Voici l’appel du Très-Glorieux lancé de l’horizon suprême de la prison d’Acre. Il est l’Interprète, l’Omniscient, le Bien-Informé.
Dieu, le Vrai, l'atteste et les révélateurs de ses noms et de ses attributs en témoignent : en lançant cet appel et en proclamant sa parole sublime, notre seule intention est de purifier l’oreille de la création tout entière des rumeurs mensongères par les eaux vivifiantes de la parole divine et de lui permettre d’être en parfaite harmonie avec cette parole sainte, glorieuse et exaltée qui jaillit de la source de la connaissance du Façonneur des cieux, du Créateur des noms. Heureux ceux qui jugent avec équité.
Ô peuples de la terre ! voici la première bonne nouvelle
annoncée par le Livre mère, dans cette très grande révélation, à tous les peuples du monde : la loi sur la guerre sainte est effacée du Livre. Glorifié soit le Miséricordieux, le Seigneur de grâces abondantes qui ouvre grand la porte de la générosité céleste à tous ceux qui sont au ciel et sur la terre.
La deuxième bonne nouvelle :
Il est permis aux peuples et aux phratries du monde de s’associer dans la joie et l’allégresse. Ô peuple ! rencontrez les disciples de toutes les religions dans un esprit d’amitié et de fraternité. C’est ainsi que se lève le soleil de son approbation et de son autorité au-dessus de l’horizon du décret de Dieu, le Seigneur des mondes.
La troisième bonne nouvelle
concerne l’étude des langues. Ce décret a coulé précédemment de la plume du Très-Haut. Il appartient aux souverains du monde - que Dieu les assiste ! - ou aux gouvernements de se consulter et d’adopter une des langues existantes ou une langue nouvelle à enseigner aux enfants dans les écoles du monde entier ; il en sera de même pour l’écriture. Ainsi la terre entière sera considérée comme un seul pays. Heureux celui qui entend son appel et observe ce que lui ordonne Dieu, le Seigneur du trône majestueux.
La quatrième bonne nouvelle :
Si l’un des rois - que Dieu les aide ! -, se lève pour protéger et aider ce peuple opprimé, tous doivent rivaliser d’amour et de dévouement à son égard. Ceci incombe à chacun. Heureux ceux qui agissent dans ce sens.
La cinquième bonne nouvelle :
Où qu’ils résident, les membres de ce peuple doivent se comporter envers le gouvernement de leur pays avec loyauté, honnêteté et fidélité. C’est ce qui est révélé sur l’ordre de celui qui décrète, l’Ancien des jours.
Il incombe impérativement à tous les peuples du monde, sans exception, d’apporter leur aide à cette grande Cause venue du ciel de la volonté du Dieu éternel, dans l’espoir que les eaux vivifiantes de la sagesse divine, les conseils et les exhortations célestes étouffent les feux de l’animosité qui brûlent dans le cœur de certains peuples de la terre, et que la lumière de l’unité et de la concorde brille et rayonne sur le monde.
Nous caressons l’espoir que, grâce aux efforts soutenus des hérauts de la puissance de Dieu exaltée soit sa gloire -, les armes de guerre à travers le monde soient converties en instruments de reconstruction et que les luttes, les conflits soient rayés de la vie des hommes.
La sixième bonne nouvelle
est l’établissement de la paix mineure dont les détails sont déjà révélés par notre plume très exaltée. Grande est la félicité de celui qui la défend et qui observe ce qui est ordonné par Dieu, l’Omniscient, le Sage.
La septième bonne nouvelle :
Le choix des vêtements, de la coupe de la barbe et sa forme est laissé à la discrétion des hommes. Mais prenez garde, ô peuples, de ne pas devenir le jouet de l’ignorant.
La huitième bonne nouvelle :
Les actes pieux des moines et des prêtres, disciples de l’Esprit - la paix de Dieu soit sur lui - sont évoqués en sa présence. Cependant, qu’ils abandonnent, en ce jour, leur vie recluse, dirigent leurs pas vers le monde séculier et œuvrent pour leur profit et celui des autres. Nous leur permettons de se marier afin de donner au monde un enfant qui fera mention de Dieu, le Seigneur du visible et de l’invisible, le Seigneur du trône exalté.
La neuvième bonne nouvelle :
Lorsque le pécheur prend conscience d’être détaché et libre de tout excepté de Dieu, qu’il implore son indulgence et son pardon. La confession publique des péchés et des fautes n’est pas acceptable, car elle n’a jamais conduit et ne conduira jamais au pardon divin. En outre, une telle confession engendre humiliation et honte chez la personne, et Dieu - exaltée soit sa gloire - ne souhaite pas l’humiliation de ses serviteurs. Il est en vérité le Compatissant, le Miséricordieux. Le pécheur devrait, seul face à Dieu, implorer la grâce de l’Océan de miséricorde, demander le pardon du Ciel de générosité et dire :
Ô Dieu, mon Dieu ! je t’implore par le sang de tes amants sincères qui, enivrés par ta douce parole, se hâtent vers le pinacle de gloire, lieu du martyre très glorieux, et je te supplie, par les mystères enchâssés dans ta connaissance et les perles précieusement gardées dans l’océan de ta générosité, de m’accorder ton pardon, ainsi qu’à mon père et à ma mère. De ceux qui font preuve de miséricorde, tu es en vérité le plus miséricordieux. Il n’est pas d’autre Dieu que toi, Celui qui toujours pardonne, le Très-Généreux.
Ô Seigneur ! tu me vois, quintessence du péché, me tourner vers l’océan de tes faveurs ; tu me vois, faible, rechercher le royaume de ta puissance divine et pauvre, me tourner vers le soleil de ta richesse. Ô Seigneur, par ta miséricorde et par ta grâce, ne me déçois pas, ne m’exclus pas des révélations de ta générosité en tes jours, ne me ferme pas la porte que tu as ouverte toute grande à ceux qui vivent dans tes cieux et sur ta terre.
Hélas ! hélas ! mes fautes m’ont empêché d’approcher la cour de ta sainteté et mes offenses sont la cause de mon errance loin du tabernacle de ta majesté. J’ai commis ce que tu m’avais interdit de commettre et j’ai ignoré ce que tu m’avais ordonné d’observer.
Par le souverain Seigneur des noms, je te prie de consigner, avec la plume de ta générosité, ce qui me permettra de m’approcher de toi et me lavera des péchés qui se dressent entre ta clémence, ton pardon et moi.
Tu es en vérité le Puissant, le Généreux. Il n’est d’autre Dieu que toi, le Fort, l’Indulgent.
La dixième bonne nouvelle :
En signe de la grâce de Dieu, Révélateur de cette très grande nouvelle, nous avons effacé des saintes Écritures et des Tablettes, la loi prescrivant la destruction des livres.
La onzième bonne nouvelle :
Il est permis d’étudier les sciences et les arts pour autant que ces sciences soient utiles et contribuent au progrès et à l’évolution des peuples. Ainsi en est-il décrété par Celui qui ordonne, le Sage.
La douzième bonne nouvelle :
À chacun d’entre vous, il est enjoint d’exercer une activité, artisanat, commerce ou autre. En signe de générosité, nous avons élevé cette activité au rang de culte rendu à Dieu, le Vrai. Méditez en votre cœur la bienveillance et la faveur de Dieu, et rendez-lui grâce à l’aube et au crépuscule. Ne perdez pas votre temps dans l’oisiveté et la paresse. Consacrez-vous à ce qui sera profitable à vous et aux autres. Ainsi en est-il décidé dans cette Tablette à l’horizon de laquelle resplendit le soleil de la sagesse et de la parole.
Aux yeux de Dieu, les hommes les plus méprisables sont ceux qui vivent dans l’oisiveté et la mendicité. Saisissez la corde des moyens matériels et placez votre entière confiance en Dieu, le Dispensateur de tous les moyens. Selon Dieu, celui qui s’engage dans l’artisanat ou le commerce effectue un acte d’adoration, et ceci n’est qu’un signe de sa générosité infinie et universelle.
La treizième bonne nouvelle :
Les hommes de la Maison de justice de Dieu sont chargés des affaires du peuple. En vérité, ils sont les mandataires de Dieu parmi ses serviteurs et les sources d’autorité dans ses pays.
Ô peuple de Dieu ! la justice éduque le monde, car elle est soutenue par deux piliers, récompense et punition. Ces deux piliers sont les sources de la vie du monde. Chaque jour voit surgir un nouveau problème, chaque problème appelle une solution appropriée ; aussi, ces affaires seront-elles remises entre les mains des membres de la Maison de justice qui agiront selon les besoins et les nécessités de l’époque. Ceux qui, pour l’amour de Dieu, se lèvent pour servir sa cause reçoivent l’inspiration divine du royaume invisible. Il appartient à chacun de leur obéir. Toutes les affaires de l’État doivent être soumises à la Maison de justice, mais les actes d’adoration doivent être observés tels que Dieu les a révélés dans son Livre.
Ô peuple de Bahá ! vous êtes l’orient de l’amour de Dieu, l’aube de sa tendre bonté. Ne souillez pas votre langue en insultant et en injuriant une âme, et protégez vos yeux contre la malséance. Faites part de ce que vous possédez. Si cela est reçu favorablement, vous avez atteint votre but ; si ce n’est pas le cas, il est vain de protester. Laissez cette âme à elle-même et tournez-vous vers le Seigneur, le Protecteur, l’Absolu. Ne soyez pas cause de griefs, encore moins de discordes et de conflits. Je chéris l’espoir que vous receviez une éducation véritable à l’ombre de l’arbre de sa tendre miséricorde et que vous agissiez conformément à ce que Dieu désire. Vous êtes tous les feuilles d’un seul arbre, les gouttes d’un seul océan.
La quatorzième bonne nouvelle :
Il n’est pas nécessaire d’entreprendre des voyages particuliers pour se rendre aux tombeaux des morts. Si des personnes fortunées offrent le coût de tels voyages à la Maison de justice, cela sera agréable et acceptable aux yeux de Dieu. Heureux ceux qui observent ses préceptes.
La quinzième bonne nouvelle :
Bien qu’une forme républicaine de gouvernement soit avantageuse pour tous les peuples du monde, la majesté de la royauté est un des signes de Dieu. Nous ne désirons pas que les pays en soient dépourvus. En la présence de Dieu, grande sera la récompense des gens avisés qui combinent ces deux formes en une seule.
Dans les religions précédentes, des décrets tels que la guerre sainte, la destruction des livres, l’interdiction de s’associer ou de sympathiser avec d’autres peuples ou de lire certains livres ont été promulgués et soutenus conformément aux exigences de l’époque ; mais dans cette révélation puissante, dans cette proclamation capitale, les multiples dons et faveurs de Dieu enveloppent tous les hommes et, de l’horizon de la volonté du Seigneur éternel, son décret infaillible a prescrit tout ce que nous venons d’énoncer.
Nous rendons grâce à Dieu - que son nom soit sanctifié et glorifié - pour tout ce qu’il a généreusement révélé en ce jour béni, glorieux et incomparable. Si chacun sur terre possédait une infinité de langues, rendait continûment grâce à Dieu et magnifiait son nom jusqu’à la fin qui ne connaît pas de fin, ces actions de grâces ne seraient pas suffisantes pour mériter une seule des faveurs que nous avons mentionnées dans cette Tablette. De ceci atteste chaque homme sage et avisé, éclairé et savant.
Nous implorons Dieu - exaltée soit sa gloire - d’aider les dirigeants et les souverains, détenteurs du pouvoir et sources de la gloire, à mettre en vigueur ses lois et ses décrets. Il est en vérité l’Omnipotent, le Tout-Puissant, celui qui toujours répond à l’appel des hommes.
En mon nom, le plus élevé de tous les noms.
Louange et gloire au Seigneur des noms, au Créateur des cieux ! Les flots de l’océan de sa révélation déferlent sous les yeux des peuples du monde. Le soleil de sa Cause brille à travers chaque voile et les affirmations de son Verbe échappent à toute tentative de négation. Ni l’ascendant de l’oppresseur ni la tyrannie du méchant ne peuvent contrarier son dessein. Gloire à sa souveraineté, louange à son autorité !
Dieu tout puissant ! ses signes enveloppent le monde, ses preuves rayonnent aussi évidentes que la lumière et pourtant les ignorants semblent insouciants, voire rebelles. Si seulement ils se contentaient de s’opposer ! Mais ils complotent constamment pour abattre l’Arbre sacré. Depuis l’aube de cette révélation, les incarnations de l’égoïsme tentent d’éteindre la Lumière de la manifestation divine en recourant à la cruauté et à l’oppression. Mais Dieu retenant leurs mains révéla sa Lumière par son autorité souveraine et la protégea par le pouvoir de sa puissance jusqu’à ce que la terre et les cieux soient illuminés de son éclat et de sa splendeur. Louange à lui en toutes circonstances.
Gloire à toi, ô Seigneur du monde et Désir des nations, ô toi qui te manifestes dans le PlusGrand-Nom ! Par lui, les perles de la sagesse et de la parole sortent des écrins de l’océan de ta connaissance et la lumière du Soleil de ta face rehausse le ciel de la révélation divine.
Par cette parole qui parachève ta preuve pour tes créatures et complète ton témoignage pour tes serviteurs, je te supplie de fortifier ton peuple pour qu’il fasse rayonner ta Cause en ton royaume, brandisse les étendards de ta puissance parmi tes serviteurs et hisse les bannières de ta providence sur tes territoires.
Ô mon Seigneur ! tu les vois s’accrocher à la corde de ta grâce et saisir le pan du vêtement de ta bienfaisance. Ordonne pour eux ce qui pourra les rapprocher de toi et les détournera de tout sauf de toi. Ô Roi de l’existence, Protecteur du visible et de l’invisible, je te supplie ! Fais de celui qui se lève pour servir ta cause une mer agitée par ton désir, une torche enflammée par le feu de ton Arbre sacré, brillant à l’horizon du ciel de ta volonté. En vérité tu es le Puissant que ni le pouvoir du monde ni la force des nations ne peuvent affaiblir. Il n’est pas d’autre Dieu que toi, l’Unique, l’Incomparable, le Protecteur, l’Absolu.
Ô toi qui as bu à longs traits le vin de ma parole au calice de ma connaissance ! ces mots sublimes s’entendent aujourd’hui dans le bruissement de l’Arbre divin que le Seigneur des noms a planté de la main du pouvoir céleste dans le paradis suprême :
Le premier Ornement
et la première effulgence apparus à l’horizon du Livre mère est que l’homme devrait se connaître lui-même et reconnaître ce qui mène à la grandeur ou à la bassesse, à la gloire ou à l’avilissement, à la richesse ou à la pauvreté. Lorsqu’il atteint son état de plénitude, sa maturité, l’homme a besoin de richesses. Les acquérir par son art ou sa profession est bon aux yeux des sages et particulièrement aux yeux des serviteurs se consacrant à l’éducation du monde et à l’édification de ses habitants. Ils sont les échansons de l’eau vivifiante de la connaissance et les guides vers la voie idéale. Ils dirigent les peuples du monde vers le droit chemin et les éclairent sur ce qui conduit à la grandeur et à la glorification de l’homme. Le droit chemin est celui qui guide l’homme vers l’Aurore de la perception, l’Orient de la vraie compréhension, et l’emmène vers ce qui contribue à la gloire, l’honneur et la grandeur.
Nous nourrissons l’espoir que la tendre bonté du Très-Sage, l’Omniscient, dissipe la poussière aveuglante et renforce le pouvoir de perception afin que les hommes découvrent le dessein pour lequel ils sont appelés à l’existence. En ce jour, tout ce qui permet de réduire la cécité et d’accroître la perception est digne de considération. Cette perception est l’instrument et le guide de la vraie connaissance. En fait, les sages le reconnaissent, l’acuité de la compréhension dépend de l’acuité de la vision. Le peuple de Bahá doit se conformer en toutes circonstances à ce qui est bienséant et encourager les hommes à faire de même.
Le deuxième Ornement
est de fréquenter les disciples de toutes les religions dans un esprit d’amitié et de communion, de proclamer ce qu’a exposé la Voix sur le Sinaï, et d’être équitable en toutes choses.
Ceux qui sont sincères et loyaux devraient s’associer dans la joie et l’allégresse à tous les peuples du monde puisque cette fréquentation contribue toujours à l’unité et à l’harmonie, qui à leur tour mènent au maintien de l’ordre dans le monde et à la renaissance des nations. Bénis ceux qui tiennent fermement la corde de la bonté et de la compassion et sont exempts d’animosité et de haine.
Cet Opprimé exhorte les peuples de la terre à observer la tolérance et l’équité qui sont des lumières dans l’obscurité du monde, des éducateurs pour l’édification de l’humanité. Heureux qui y parvient et malheur à l’insouciant.
Le troisième Ornement
a trait au bon caractère. Il est en vérité la plus belle parure que Dieu offre aux hommes. Il en orne le temple de ses aimés. Par ma vie ! la lumière d’un bon caractère surpasse l’éclat du soleil. Celui qui l’acquiert est un joyau parmi les hommes. La gloire et l’élévation du monde en dépendent nécessairement. Avoir un bon caractère est un moyen de conduire les hommes vers la Voie, de les guider vers la Grande-Nouvelle. Heureux celui qui est paré des saints attributs et qualités de l’Assemblée céleste.
En toutes circonstances, il vous appartient de fixer votre regard sur la justice et l’équité. Dans Les Paroles cachées, ces mots sublimes ont été révélés par notre plume très auguste :
« Ô fils de l’esprit ! à mes yeux, la chose préférée est la justice. Ne t’en écarte pas si tu me désires, ne la néglige pas si tu veux garder ma confiance. Grâce à elle, tu verras par tes propres yeux et non par ceux d’autrui, tu comprendras par ta propre connaissance et non par celle de ton voisin. Pèse bien ceci : Comment dois-tu être ? En vérité, la justice est un don que je te fais, le signe de ma tendre bonté. Ne la perds donc pas de vue. »
Ceux qui sont justes et équitables dans leur jugement occupent une position sublime, un rang élevé. Ces âmes brillent de la lumière de la piété et de l’honnêteté. Nous espérons ardemment que les peuples et les nations du monde ne seront pas privés des splendeurs de ces deux astres.
Le quatrième Ornement
se rapporte à la loyauté. C’est la porte menant à la sécurité pour tous ceux qui vivent sur terre, un gage de gloire de la part du Très-Miséricordieux. Celui qui participe de la loyauté bénéficie des trésors de la fortune et de la prospérité. La loyauté est le meilleur portail pour atteindre la tranquillité et la sécurité des peuples. En vérité, la stabilité de toute affaire en a toujours dépendu. Sa lumière illumine les sphères du pouvoir, de la grandeur et de la richesse.
Il y a peu, ces paroles sublimes furent révélées par la Plume du Très-Haut :
« Nous te citerons à présent la fidélité et son rang aux yeux de Dieu, ton Seigneur, le Seigneur du trône puissant. Un jour, nous nous rendîmes dans notre île verdoyante. À notre arrivée, nous contemplâmes les eaux rapides de sa rivière et ses arbres luxuriants au travers desquels se jouait le soleil. Regardant vers la droite, nous vîmes ce que la plume est impuissante à décrire ; elle est incapable de relater ce que vit l’œil du Seigneur de l’humanité en ce lieu sanctifié et sublime, exalté et béni. Nous tournant alors vers la gauche, nous contemplâmes l’une des beautés du paradis suprême qui, dressée sur une colonne de lumière, s’écriait avec force : “Ô habitants du ciel et de la terre ! voyez ma beauté, mon apparence, ma splendeur et mon éclat. Par Dieu, le vrai ! je suis la Fidélité, sa manifestation et sa beauté. Je récompenserai quiconque s’attachera à moi, reconnaîtra mon rang et ma condition, et se tiendra fermement au pan de ma robe. Je suis le plus grand ornement du peuple de Bahá et l’habit de gloire pour tous ceux qui sont dans le royaume de la création. Je suis l’instrument suprême de la prospérité du monde et l’horizon de certitude pour tous les êtres.” Ainsi t’avons-nous révélé ce qui rapprochera les hommes du Seigneur de la création. »
Ô peuple de Bahá ! La loyauté est en vérité la meilleure des parures pour ton temple et la plus glorieuse des couronnes pour ta tête. Reste-lui fermement attaché, comme te le commande l’Ordonnateur, l’Omniscient.
Le cinquième Ornement
concerne la sauvegarde du rang des serviteurs de Dieu. La vérité d’aucune matière ne doit être ignorée, au contraire, il faut exprimer ce qui est juste et vrai. Le peuple de Bahá ne doit refuser à aucune âme la récompense qui lui est due, il doit traiter les artisans avec déférence et ne pas se souiller la bouche d’injures, à la différence des gens d’autrefois.
En ce jour, l’artisanat brille tel un soleil à l’horizon de l’Occident, et c’est de l’océan de ces régions que s’écoule la rivière des arts. Il faut parler avec équité et apprécier une telle faveur. Par la vie de Dieu ! le mot « équité » brille, resplendit tel le soleil. Nous prions Dieu de répandre généreusement sa lumière sur chacun. Il a en vérité le pouvoir sur toutes choses, il a coutume de répondre aux prières de tous les hommes.
Aujourd’hui, la vérité et la sincérité sont prisonnières des griffes cruelles du mensonge et la justice est persécutée par le fouet de l’injustice. Les brumes de la corruption enveloppent si bien le monde que de tous côtés, en tous pays, on ne voit que régiments de soldats, on n’entend que chocs d’épées. Nous supplions Dieu, le Vrai, d’affermir les champions de son pouvoir dans ce qui réhabilitera le monde et apportera la tranquillité aux nations.
Le sixième Ornement
La connaissance est un des merveilleux dons de Dieu. Il incombe à chacun de l’acquérir. Les arts et les moyens matériels d’aujourd’hui furent développés grâce à la connaissance et la sagesse révélées dans des épîtres et des tablettes par sa Plume très exaltée. Cette Plume recèle un trésor d’où sont amenés à la lumière les perles précieuses de la sagesse et de la parole ainsi que les arts et les métiers du monde.
En ce jour, les secrets de la terre sont dévoilés aux yeux des hommes. Les pages éphémères des journaux sont le miroir du monde. Elles reflètent les actes, les attentes des divers peuples. Elles les reflètent et les font connaître. Elles sont un miroir doté de l’ouïe, de la vue et de la parole. C’est un phénomène étonnant et puissant. Cependant, leurs auteurs doivent se libérer des incitations de leurs passions et désirs mauvais et se parer du vêtement de la justice et de l’équité. Ils doivent s’enquérir dans la mesure du possible des situations, vérifier les faits, et ensuite les mettre par écrit.
En ce qui concerne cet Opprimé, la plupart de ce qui est relaté dans les journaux est dénué de vérité. En raison de son rang élevé, la véracité du discours est considérée comme un soleil brillant à l’horizon de la connaissance. Les vagues s’élevant de cet Océan sont visibles aux yeux des peuples du monde et les effusions de la Plume de la sagesse et de la parole sont partout manifestes.
La presse rapporte que ce serviteur s’est enfui du pays de ∏á et s’est rendu en Irak. Par Dieu ! cet Opprimé ne s’est jamais caché un seul instant. Au contraire, inébranlable, il est toujours resté visible aux yeux de tous. Nous n’avons jamais reculé et jamais nous ne chercherons à fuir. En vérité ce sont les insensés qui fuient notre présence. Nous avons quitté notre patrie, escortés par deux cavaliers représentant les honorables gouvernements de Perse et de Russie jusqu’à ce que nous arrivions en Irak, dans la plénitude de la gloire et de la puissance. Louange à Dieu ! La cause dont cet Opprimé est le porteur est aussi élevée que les cieux, aussi resplendissante que le soleil. La dissimulation n’a pas sa place à ce niveau, pas plus que la peur ou le silence.
Les mystères de la Résurrection et les événements de la dernière Heure sont tout à fait évidents, mais les hommes sont enlisés dans l’insouciance et se sont laissé envelopper de voiles. « Lorsque les mers seront en ébullition... Lorsque les pages des livres seront déployées ». Par la justice de Dieu ! L’aube s’est levée, la lumière est apparue et la nuit s’est éloignée. Heureux ceux qui comprennent. Heureux ceux qui y sont parvenus.
Gloire à Dieu ! la Plume se demande ce qu’il convient d’écrire et la Langue ce qu’il convient de dire. Malgré des malheurs inouïs et des années d’emprisonnement, de captivité et d’épreuves douloureuses, nous voyons maintenant se déployer des voiles plus épais encore que ceux que nous avons déjà déchirés. Ils empêchent de voir et obscurcissent la lumière de la compréhension. Nous constatons en outre que les nouvelles calomnies qui circulent sont bien plus malveillantes que celles du passé.
Ô peuple du Bayán ! Craignez le Seigneur miséricordieux. Songez aux peuples de jadis. Que furent leurs œuvres et quels fruits en ont-ils récoltés ? Leurs dires n’étaient que calomnies et leurs actes s’avérèrent vains, exceptés ceux que Dieu eut la bonté de protéger par sa puissance.
Je jure par la vie de celui qui est le Désir du monde ! Dût un homme méditer en son cœur, il se hâterait, libre de tout attachement au monde, vers la très grande Lumière et se purifierait de la poussière des chimères et de la fumée des vaines imaginations. Qu’est-ce qui poussa les peuples du passé dans l’erreur et par qui furent-ils fourvoyés ? Ils rejettent toujours la vérité et s’intéressent à leurs désirs égoïstes. L’appel de cet Opprimé retentit pour l’amour de Dieu.
Qui le souhaite se tourne vers lui et qui le souhaite s’en détourne. En vérité Dieu n’a besoin de rien, que ce soit du passé ou du futur.
Ô peuple du Bayán ! ce sont des personnes comme Hádí Dawlat-Ábádí, portant turban et bâton, qui sont à l’origine de l’opposition et qui chargent les hommes d’un fardeau de superstitions si lourd qu’aujourd’hui encore ils attendent la venue d’un personnage imaginaire sortant d’un lieu imaginaire. Hommes perspicaces, prenez garde !
Ô Hádí ! prête l’oreille à la voix de ce Conseiller fidèle, dirige tes pas de la gauche vers la droite, c’est-à-dire abandonne les vaines imaginations pour la certitude. Ne fourvoie pas les hommes. L’Astre divin brille, sa cause est évidente et ses signes sont universels. Tourne-toi vers Dieu, le Secours, l’Absolu. Renonce, pour l’amour de Dieu, à ta position de chef et ne t’occupe pas des hommes. Tu ignores la vérité essentielle, tu n’en as pas connaissance.
Ô Hádí ! ne montre qu’un visage dans le sentier de Dieu. En compagnie des infidèles tu es infidèle et avec les croyants tu es pieux. Pense à ces âmes qui ont offert leur vie et leurs biens en ce pays dans l’espoir que tu comprennes et sois tiré de ta torpeur. Réfléchis, qui est le meilleur : celui qui protège son corps, sa vie, ses biens ou celui qui abandonne tout dans le sentier de Dieu ? Juge avec équité et ne sois pas injuste. Attache-toi fermement à la justice, sois équitable, et peut-être n’utiliseras-tu pas égoïstement la religion comme un traquenard, ni ne mépriseras la vérité pour l’amour de l’or. Ton iniquité et l’iniquité de ceux qui te ressemblent se sont tellement aggravées qu’elles ont incité la Plume de gloire à faire de telles remarques. Crains Dieu. Celui qui annonça cette révélation dit : « En toutes circonstances, il proclamera “En vérité, en vérité, je suis Dieu, il n’est d’autre Dieu que moi, le Secours, l’Absolu” ».
Ô peuple du Bayán ! on vous a interdit de rencontrer les aimés de Dieu. Pourquoi cette interdiction vous est-elle imposée, dans quel but ? Par Dieu, je vous en conjure, soyez justes et ne soyez pas parmi les insouciants. Pour ceux qui sont perspicaces, et aux yeux de la plus grande Beauté, la raison de cette interdiction est évidente : c’est pour que personne ne découvre ses secrets et ses actes.
Ô Hádí ! Tu n’as jamais été en notre compagnie, tu es donc ignorant de la Cause. N’agis pas selon tes chimères. Au contraire, scrute les Écritures de tes propres yeux et médite sur ce qui est arrivé. Aie pitié de toi et des serviteurs de Dieu et ne les pousse pas à s’entêter comme tu le fis jadis. Le chemin est évident, la preuve est claire. Change l’injustice en justice et l’iniquité en équité. Nous nourrissons l’espoir que le souffle de l’inspiration divine te rende plus fort et que ton oreille spirituelle entende ces mots bénis : Dis : « c’est Dieu ! » et laisseles s’amuser à discuter. Tu as été là-bas et tu l’as rencontré. Maintenant sois impartial. Ne falsifie les faits ni pour toi, ni pour les autres. Tu es à la fois ignorant et mal informé. Prête l’oreille à cet Opprimé, hâte-toi vers l’océan de la connaissance divine et puisses-tu te parer de l’ornement de la compréhension et renoncer à tout sauf à Dieu. Écoute la voix de ce Conseiller bienveillant qui, à visage découvert, lance son appel aux rois et à leurs sujets, et convoque tous les peuples du monde devant le Seigneur de l’éternité. Voilà le Verbe à l’horizon duquel resplendit le soleil de la grâce infaillible.
Ô Hádí ! cet Opprimé, libre de tout attachement au monde, s’évertue à éteindre le feu de la haine qui flambe dans le cœur des peuples de la terre. Il appartient à chaque personne honnête et juste de remercier Dieu, exaltée soit sa gloire, et de se lever pour soutenir cette cause remarquable afin que le feu se change en lumière et que la haine laisse place à la fraternité et à l’amour. Je le jure par la justice de Dieu ! C’est le seul but de cet Opprimé. Certes, en proclamant cette cause capitale et en démontrant sa vérité, nous avons enduré de multiples souffrances, épreuves et tourments. Si seulement tu parlais avec équité, tu pourrais toi-même en témoigner. Dieu parle vrai et montre la voie. Il est le Puissant, le Fort, le Bienveillant.
Que notre gloire repose sur le peuple de Bahá, que ni la tyrannie de l’oppresseur ni la domination de l’agresseur n’ont pu écarter de Dieu, le Seigneur des mondes.
Voici l’épître de Dieu, le Secours, l’Absolu. Il est celui qui entend depuis son royaume de gloire.
Dieu témoigne qu’il n’est d’autre Dieu que lui et que celui qui est apparu est le Mystère caché, le Symbole précieux, le plus grand Livre pour tous, le Ciel de générosité pour le monde entier. Il est le Signe le plus puissant parmi les hommes et l’Orient des attributs les plus augustes dans le royaume de la création. En lui apparaît ce qui, depuis des temps immémoriaux, était caché, voilé aux yeux des hommes. Sa manifestation fut de tout temps annoncée dans les Écritures saintes. En vérité, quiconque croit en lui et en ses signes reconnaît ce qu’annonçait la Langue de grandeur avant la création de la terre et du ciel, et avant la révélation du royaume des noms. De lui, les flots de la connaissance surgissent au cœur de l’humanité, et par ordre de Dieu, le Seigneur des jours, jaillit la rivière de la sagesse divine.
Heureux l’homme réfléchi qui reconnaît la vérité et qui entend cette voix douce, heureuse la main qui reçoit ce Livre avec une fermeté née de Dieu, Seigneur de ce monde et du monde à venir, heureux le voyageur sincère qui se hâte vers cet horizon glorieux, et l’homme doté d’une force que ne peuvent ébranler ni la puissance écrasante des souverains ni le tumulte soulevé par les chefs religieux. Et malheur à celui qui rejette la grâce de Dieu et sa générosité, qui refuse sa tendre miséricorde et son autorité ; en vérité, cet homme est compté parmi ceux qui, de toute éternité, renient le témoignage de Dieu.
En ce jour, grande est la bénédiction de celui qui rejette les choses courantes parmi les hommes et souscrit à ce que décrète Dieu, le Seigneur des noms, le Façonneur de toutes choses créées, lui qui est venu des cieux de l’éternité par le pouvoir du Plus-Grand-Nom, investi d’une autorité invincible à laquelle aucune des puissances de la terre ne peut résister. Du haut de son rang sublime, le Livre mère en témoigne.
Ô ‘Alí Akbar ! à maintes reprises nous avons entendu ta voix, et les louanges de l’humanité tout entière ne pourront jamais rivaliser avec notre réponse qui permet aux sincères de goûter aux douces saveurs des paroles du Très-Miséricordieux, à ses vrais adorateurs de sentir la fragrance de la réunion céleste, aux assoiffés d’entendre le murmure de l’eau qui est la vie véritable. Béni l’homme qui arrive à cette condition et comprend ce que diffuse à cet instant la Plume de Dieu, le Secours, le Tout-Puissant, le Bienfaisant.
Nous attestons que tu as tourné ton visage vers Dieu, que tu as voyagé loin avant de parvenir en sa présence et d’entendre la voix de cet Opprimé, emprisonné à cause des méfaits de ceux qui ne croient pas aux signes et preuves de Dieu et nient cette grâce céleste par laquelle le monde entier resplendit. Béni soit ton visage, car il s’est tourné vers lui, bénie ton oreille, car elle a entendu sa voix, bénie ta langue, car elle a célébré la louange de Dieu, le Seigneur des seigneurs. Nous prions Dieu de t’aider, dans sa miséricorde, à devenir un exemple dans la promotion de sa cause et de te permettre d’être proche de lui en tous temps et en toutes circonstances.
Nous n’oublions pas les élus de Dieu et ses aimés en ce pays, et nous leur annonçons la joyeuse nouvelle de ce qui est révélé en leur honneur depuis le royaume de la parole de leur Seigneur, le Souverain du jour du Jugement. Parle-leur de moi et éclaire-les de la gloire éclatante de ma parole. En vérité, ton Seigneur est le Clément, le Généreux.
Ô toi qui chantes mes louanges ! prête l’oreille à ce que les oppresseurs m’attribuent aujourd’hui. Certains disent : « Il prétend à la divinité » ; d’autres : « Il invente des mensonges sur Dieu » ; d’autres encore : « Il vient fomenter la sédition ». Ils sont vils et pitoyables. Las, en vérité, ils sont esclaves de leurs chimères !
Nous cessons maintenant d’utiliser la langue de l’éloquence. En vérité, ton Seigneur est le Puissant, l’Indépendant. Nous préférons parler le persan dans l’espoir que le peuple de Perse tout entier prenne conscience des paroles du Seigneur miséricordieux et s’avance pour découvrir la vérité.
La première effulgence
née du Soleil de vérité est la connaissance de Dieu, exaltée soit sa gloire. Et la connaissance du Roi des jours éternels n’est atteinte que par la reconnaissance de celui qui porte le PlusGrand-Nom. En vérité, c’est l’Orateur du Sinaï qui est maintenant assis sur le trône de la révélation. Il est le Mystère caché, le Symbole précieux. Les livres de Dieu, des plus anciens aux plus récents, sont ornés de sa louange et exaltent sa gloire. Par, lui, l’étendard de la connaissance est planté sur la terre, et le drapeau de l’unicité de Dieu déployé parmi les peuples. Seul le fait d’atteindre sa présence permet d’accéder à la Présence divine. Sa puissance révèle aujourd’hui tout ce qui était caché, voilé, de temps immémoriaux. Il est manifesté par le pouvoir de la Vérité et sa parole frappe de stupeur tous ceux qui sont au ciel et sur la terre, hormis ceux qu’il plaît au Tout-Puissant d’épargner. Croire vraiment en Dieu et le reconnaître ne peuvent se réaliser qu’en acceptant ce qu’il révèle et en observant tout ce qu’il décrète et que la Plume de gloire a inscrit dans le Livre.
Ceux qui s’immergent dans l’océan de ses paroles devraient toujours avoir la plus grande considération pour les décrets et les interdits divinement révélés. En effet, ses ordonnances constituent la plus puissante des forteresses pour la protection du monde et la sauvegarde de ses peuples. Elles sont lumière pour ceux qui reconnaissent la vérité, et feu pour ceux qui s’en détournent et la refusent.
La deuxième effulgence est la fermeté dans la cause de Dieu - exaltée soit sa gloire - et la constance dans son amour. Ceci ne s’obtient que par une pleine reconnaissance de Dieu, et cette reconnaissance ne peut être obtenue que par la foi en ces mots bénis : « Il fait ce qu’il veut ». Celui qui s’attache fermement à cette parole sublime et boit à longs traits aux eaux vivifiantes des mots qui lui sont inhérents, sera habité d’une telle persévérance qu’aucun livre du monde ne pourra le détourner du Livre mère. Glorieux cette condition sublime, ce rang exalté, ce but ultime !
Ô ‘Alí Akbar ! mesure combien abjecte est la situation des incroyants. Tous proclament ces mots : « En vérité, il doit être loué dans ses actes et obéi dans ses commandements », mais si nous révélons, même dans une infime mesure, ce qui contrecarre leurs voies et leurs désirs égoïstes, ils le rejettent avec dédain. Dis, nul ne sondera jamais les exigences multiples de la sagesse accomplie de Dieu. À vrai dire, s’il décrétait que la terre est le ciel, nul n’aurait le droit de mettre en doute son autorité. De cela témoigne le Point du Bayán dans tout ce qui lui fut révélé sous le sceau de la vérité sur ordre de Dieu, cause de l’apparition de l’Aurore.
La troisième effulgence
concerne les arts, les métiers et les sciences. La connaissance est comparable à des ailes pour l’existence de l’homme, elle est une échelle pour son progrès. À chacun de l’acquérir. Néanmoins, il faudrait acquérir la connaissance de ces sciences utiles aux peuples de la terre et non de celles qui commencent par des mots et finissent par des mots. Grande est la contribution des hommes de sciences, d’arts et de métiers pour les peuples du monde ! Le Livre mère en témoigne au jour du Retour. Heureux ceux qui possèdent une oreille qui entend. Certes, la connaissance est un véritable trésor pour l’homme, une source de gloire, de bienfaits, de joie, d’exaltation, d’allégresse et de félicité. Ainsi parle la Langue de grandeur dans cette Très-Grande-Prison.
La quatrième effulgence
concerne le divin et ce qui s’y rapporte. L’homme perspicace qui dirige son regard vers l’Arbre béni et manifeste, ainsi que vers ses fruits, sera enrichi au point d’être détaché de toute autre chose et confessera sa foi en ce que professe celui qui parle sur le Sinaï, depuis le trône de la révélation.
Ô ‘Alí Akbar ! Fais connaître aux hommes les saints versets de ton Seigneur, son droit chemin et sa grande nouvelle.
Dis : Ô peuples, si vous jugez avec justice et équité, vous témoignerez de la véracité de tout ce qui jaillit de la Plume glorieuse. Si vous appartenez au peuple du Bayán, le Bayán persan vous servira de guide et vous apportera une preuve suffisante, et si vous appartenez au peuple du Coran, méditez sur la révélation du Sinaï et sur la voix du Buisson parlant au fils d’Imrán.
Par Dieu ! il était prévu qu’au moment où se révèlerait le Dieu unique et véritable, la faculté de le reconnaître se serait développée et aurait mûri jusqu’à atteindre son apogée. Or, il est maintenant clair que, chez les incroyants, cette faculté est restée embryonnaire, en fait elle a dégénéré.
Ô ‘Alí, ce qu’ils acceptèrent du Buisson, ils le refusent à présent de l’Arbre du monde de l’existence ! Dis : ô peuple du Bayán, ne laisse pas la passion et les désirs égoïstes guider tes paroles. La plupart des peuples de la terre attestent la vérité de la parole bénie sortie du Buisson.
Par la justice de Dieu ! sans l’hymne de louanges entonné par celui qui annonça la divine révélation, cet Opprimé n’aurait jamais dit un mot qui pourrait semer la terreur dans le cœur des ignorants et les faire périr. Insistant sur la glorification de Celui-que-Dieu-rendramanifeste - exaltée soit sa manifestation - le Báb dit au début du Bayán : « Il est celui qui proclamera en toutes circonstances : “En vérité, en vérité, je suis Dieu, il n’est pas d’autre Dieu que moi, le Seigneur de toutes choses créées. En vérité, tous, en dehors de moi, sont mes créatures. Ô mes créatures ! c’est moi seul que vous adorez.” De même, il dit une autre fois, magnifiant le nom de Celui-que-Dieu-rendra-manifeste : “Je serais le premier à l’adorer”. Il faut maintenant réfléchir sur le sens des mots adorateur et adoré pour que l’humanité puisse partager une goutte de l’océan de la connaissance divine et soit capable de percevoir la grandeur de cette révélation. Certes il est apparu et sa langue déliée proclame la vérité. Heureux celui qui reconnaît la vérité et malheur au rebelle, à l’insoumis.
Ô familles de la terre ! prêtez l’oreille à la voix venue de l’Arbre sacré qui couvre le monde de son ombre et ne soyez pas du peuple des oppresseurs sur terre, ces hommes qui rejettent la Manifestation de Dieu et son autorité inébranlable, et renoncent à ses faveurs. Ils sont en vérité comptés parmi les gens méprisables dans le Livre de Dieu, le Seigneur de toute l’humanité.
Que la gloire qui s’est levée à l’horizon de ma tendre miséricorde repose sur toi et sur tous ceux qui sont avec toi et prêtent l’oreille à tes paroles sur la cause de Dieu, le Tout-Puissant, le Très-Loué.
Il est celui qui parle par la puissance de la vérité dans le royaume de la parole.
Ô incarnations de la justice, de l’équité ! ô manifestations de l’honnêteté et de la générosité céleste ! cet Opprimé en pleurs s’exclame : Ô Dieu, mon Dieu ! pare la tête de tes aimés de la couronne du détachement et orne leur temple du vêtement de la droiture.
Il appartient aux disciples de Bahá de donner la victoire au Seigneur par le pouvoir de leur parole, et d’encourager les hommes par un caractère et des actes louables car les actes influencent plus que les mots.
Ô HΔ∆aydar ‘Alí ! que la louange de Dieu et sa gloire soient sur toi. Dis : L’honnêteté, la vertu, la sagesse et une noble nature contribuent à l’élévation de l’homme, alors que la malhonnêteté, la tromperie, l’ignorance et l’hypocrisie mènent à son avilissement. Par ma vie ! le mérite de l’homme ne réside pas dans les parures et la richesse, mais bien dans le comportement vertueux et la compréhension juste. En Perse, la plupart des gens sont plongés dans l’erreur et les chimères. Quelle différence entre leur condition et celle de ces âmes vaillantes qui, ayant franchi l’océan des noms, ont planté leurs tentes sur le rivage de la mer du détachement ! Et jusqu’à présent, seuls quelques-uns de cette génération ont mérité d’écouter le roucoulement des colombes du paradis suprême. « Restreint est le nombre de mes serviteurs reconnaissants ». La plupart des gens se complaisent dans la superstition. Ils considèrent qu’une seule goutte de la mer de l’illusion est préférable à un océan de certitude. En s’agrippant aux noms, ils se privent de la réalité intérieure, et en s’accrochant aux chimères, ils ne peuvent contempler l’Aurore des signes célestes. Dieu veuille qu’en toutes circonstances, vous receviez une aide généreuse pour briser les idoles de la superstition et déchirer les voiles des imaginations humaines. L’autorité réside dans la main de Dieu, Source de révélation et d’inspiration, Seigneur du jour de la résurrection.
Nous avons entendu ce que la personne dont il est question a dit au sujet de certains enseignants de la foi. Elle dit la vérité. Quelques insouciants parcourent les contrées au nom de Dieu, se consacrent à la ruine de sa cause, et appellent cela promouvoir et enseigner la parole de Dieu ; et pourtant, au ciel des Tablettes divines, les qualités des enseignants de la foi brillent comme des étoiles. L’homme impartial et perspicace sait et témoigne que le seul vrai Dieu, exaltée soit sa gloire, expose et explique continuellement ce qui élève le rang des enfants des hommes.
Le peuple de Bahá brille tel un flambeau dans les réunions et s’attache au dessein de Dieu. Ce rang dépasse tous les autres rangs. Heureux celui qui rejette ce que possèdent les hommes et aspire à ce qui appartient à Dieu, le souverain Seigneur de l’éternité.
Dis : Ô Dieu, mon Dieu ! tu me vois évoluant autour de ta volonté, les yeux tournés vers l’horizon de ta générosité, attendant avec impatience la révélation des splendeurs du soleil de tes faveurs. Ô Aimé des cœurs perspicaces et Désir de ceux qui te sont proches, je te supplie d’accorder à tes aimés de se détacher complètement de leurs inclinations et de s’accrocher avec fermeté à ce qui te plaît. Ô Seigneur, revêts-les du vêtement de la droiture et illumine-les des splendeurs du détachement. Puis appelle à leur aide les armées de la sagesse et de la parole afin qu’ils glorifient ton Verbe parmi tes créatures et proclament ta cause parmi tes serviteurs. En vérité, tu as le pouvoir de faire ce que tu veux, tes mains tiennent les rênes de toutes choses. Il n’est pas d’autre Dieu que toi, le Puissant, le Magnanime.
Ô toi qui as tourné ton regard vers ma face ! ce qui s’est produit aujourd’hui m’a plongé dans une profonde tristesse. Certains malfaisants qui feignent l’allégeance à la cause de Dieu ont commis des actes qui ébranlèrent la sincérité, l’honnêteté, la justice et l’équité. Un individu en particulier, qui a bénéficié de la bonté extrême et de la plus grande faveur, a perpétré des actes tels que Dieu en a versé des larmes. Nous commençâmes par le mettre en garde, ensuite pendant des années, nous gardâmes la chose secrète pour qu’il prenne conscience et se repente. Mais tout cela en vain. À la fin, il consacra son énergie à diffamer la cause de Dieu aux yeux des hommes. Il déchira le voile de l’équité et n’eut de compassion ni pour lui ni pour la cause de Dieu. Or, maintenant, les actes de certains individus entraînent des souffrances bien plus grandes que ne l’ont fait les siens. Implore Dieu, le Vrai, pour que, dans sa miséricorde, il permette à l’insouciant de se rétracter et de se repentir. En vérité, il est le Clément, le Miséricordieux, le Très-Généreux.
Aujourd’hui, il incombe à chacun de s’attacher fermement à l’unité et à la concorde et d’œuvrer avec diligence à la promotion de la cause de Dieu pour que les âmes égarées atteignent ce qui mène à la prospérité éternelle.
Bref, les dissensions entre différentes factions conduisent à l’affaiblissement. Chacune se choisit une voie et s’accroche à une corde particulière. En dépit d’une ignorance et d’un aveuglement évidents, elles se targuent de posséder perspicacité et connaissance. Parmi celles-ci, il y a des mystiques, disciples de l’islam, dont certains s’adonnent à ce qui mène à l’oisiveté et à la réclusion. Par Dieu ! ces pratiques abaissent le rang de l’homme et gonfle celui-ci d’orgueil. L’homme doit porter des fruits. Selon les paroles de l’Esprit, celui qui ne porte pas de fruits est comme un arbre stérile, et un arbre stérile n’est bon qu’à jeter au feu.
Ce que ces personnes mentionnent au sujet des degrés de l’unité divine conduit, dans une large mesure, à l’oisiveté et aux chimères. De toute évidence, ces mortels ont rejeté les différences de condition et en sont venus à se considérer eux-mêmes comme Dieu, alors que Dieu est incommensurablement glorifié au-dessus de toutes choses. Cependant, chaque être créé révèle les signes de Dieu mais ce ne sont que des émanations de lui, et non son être même. On peut voir tous ces signes se refléter dans le livre de l’existence, et certes, les écrits qui décrivent la forme et la structure de l’univers constituent un très grand livre. L’homme perspicace peut y percevoir ce qui le mènera à la Voie droite et lui permettra d’atteindre la grande Nouvelle. Considère les rayons du soleil dont la lumière enveloppe le monde. Les rayons émanent du soleil et révèlent sa nature, mais ils ne sont pas le soleil lui-même. Tout ce qui se voit sur terre démontre amplement le pouvoir de Dieu, son savoir et les effusions de sa générosité, alors qu’il est incommensurablement glorifié au-dessus de toutes les créatures.
Le Christ a dit : « Tu as donné aux enfants ce dont sont privés l’érudit et le sage », et le philosophe de Sabzivár : « Il manque d’oreilles attentives, hélas ! sinon, de chaque arbre, elles entendraient les murmures du Buisson ardent. » Dans une tablette destinée à un homme éclairé qui cherchait le sens de la réalité première, nous nous sommes adressé à ce célèbre sage en ces termes : « Si cette parole vient vraiment de toi, comment se fait-il que tu n’aies pas réussi à entendre l’appel de l’Arbre de l’homme, lancé des sommets les plus élevés du monde ? Si tu as bien entendu l’appel mais que, par crainte ou par désir de préserver ta vie, tu lui es resté insensible, tu es quelqu’un qui ne mérite pas, et ne méritera jamais, d’être mentionné. Si tu n’as pas entendu cet appel, c’est que tu es privé d’ouïe. » Bref, le monde s’enorgueillit des paroles de ces hommes alors que leurs actes sont la honte des nations.
En vérité, nous faisons sonner la trompette qui n’est autre que ma Plume de gloire, et voilà que les hommes s’évanouissent devant elle hormis ceux qu’il plaît à Dieu de protéger, en signe de sa grâce. Il est le Seigneur de générosité, l’Ancien des jours.
Dis : Ô assemblée de clercs ! vous prononcez-vous contre cette Plume que le royaume de la parole était prêt à écouter dès que s’est élevée sa voix éclatante, et dont le thème puissant et glorieux rend tout autre thème insignifiant ? Craignez Dieu et ne suivez ni vos chimères ni vos imaginations corrompues, mais suivez plutôt celui qui est venu à vous, investi d’une connaissance indéniable et d’une conviction inébranlable.
Gloire à Dieu ! Le trésor de l’homme est sa parole, et pourtant cet Opprimé a retenu sa langue, car les incrédules sont en embuscade. Cependant, Dieu, le Seigneur de tous les mondes, accorde sa protection. En vérité, nous avons placé en lui notre confiance et remis toutes choses entre ses mains. Il est celui qui suffit en tout, à nous et à toutes choses créées. Le soleil du pouvoir souverain resplendit au-dessus de l’horizon du monde par sa volonté et son puissant commandement. Heureux celui qui perçoit et reconnaît la vérité, et malheur à l’obstiné et à l’infidèle.
Cet Opprimé a toujours traité les sages avec affection. Il faut entendre par « sages » les hommes dont la connaissance ne se limite pas à de simples mots et dont la vie fructueuse donne des résultats durables. Il incombe à chacun d’honorer ces âmes bénies. Heureux ceux qui observent les préceptes de Dieu ; heureux ceux qui reconnaissent la vérité ; heureux ceux qui jugent équitablement en toutes choses et tiennent fermement la corde de mon inviolable justice.
Le peuple de Perse s’est détourné de lui, le Protecteur et le Soutien. Il s’accroche aux chimères de l’insensé et s’y empêtre. Il est si fermement attaché aux superstitions que nul ne peut l’en détacher, si ce n’est le bras puissant de Dieu, exaltée soit sa gloire. Implore du Tout-Puissant qu’il écarte, du doigt de la puissance divine, les voiles aveuglant ces gens, afin qu’ils parviennent à ce qui mène à la sécurité, au progrès, et qu’ils se précipitent vers l’Ami incomparable.
Voici la parole de Dieu révélée et inscrite par la Plume Abhá sur la première feuille
du Paradis le plus exalté : En vérité je le dis, la crainte de Dieu a toujours été une défense sûre, une forteresse solide, pour tous les peuples du monde. C’est le moyen principal pour la protection de l’humanité, l’instrument suprême de sa sauvegarde. Il existe chez l’homme une faculté qui le détourne de tout ce qui est méprisable et indécent, et l’en préserve, c’est le sentiment de honte. Celui-ci cependant se limite à quelques-uns ; tous ne le possèdent pas et certains ne le possèderont jamais.
Voici la parole de Dieu, consignée par la Plume suprême sur la deuxième feuille
du Paradis le plus exalté : La Plume du Très-Haut exhorte en ce moment les manifestations de l’autorité, les sources du pouvoir, c’est-à-dire les rois, les souverains, les présidents, les dirigeants, les religieux et les sages. Elle leur enjoint de soutenir la cause de la religion et d’y rester fidèles. Certes, la religion est l’instrument principal pour l’établissement de l’ordre dans le monde et de la tranquillité parmi ses peuples. L’affaiblissement des piliers de la religion fortifie les insensés, les enhardit et les rend plus arrogants. En vérité je le dis : plus grand le déclin de la religion, plus grave l’obstination de l’impie. Ceci ne peut mener finalement qu’au désordre et au chaos. Hommes d’intuition, entendez-moi, et vous qui êtes dotés de discernement, soyez avertis !
Voici la parole de Dieu inscrite par la Plume suprême sur la troisième feuille
du paradis le plus exalté : Ô fils de l’homme ! Si tes yeux sont tournés vers la miséricorde, renonce à ce qui te profite et attache-toi à ce qui profitera à l’humanité. Et si tes yeux sont tournés vers la justice, choisis pour ton voisin ce que tu aurais choisi pour toi-même. L’humilité exalte l’homme jusqu’aux cieux de la gloire et de la puissance, alors que l’orgueil l’abaisse vers les profondeurs de la misère et de la déchéance.
Ô peuple de Dieu ! grand est le jour, puissant l’appel ! Dans une de nos tablettes, nous avons révélé ces nobles paroles : « Si le monde de l’esprit n’était plus que sens de l’ouïe, il pourrait alors se prétendre digne d’entendre la voix qui appelle de l’horizon suprême ; sinon les oreilles qui sont souillées par des contes mensongers n’ont jamais été et ne sont toujours pas aptes à l’entendre ». Heureux celui qui entend, et malheur à l’obstiné.
Voici la parole de Dieu, consignée par la Plume suprême dans la quatrième feuille
du paradis le plus exalté : Ô peuple de Dieu ! Implore le Véritable - glorifié soit son nom - pour que, par sa grâce, il protège les manifestations de l’autorité et du pouvoir contre l’influence de leur ego et de leurs désirs, et répande sur elles la lumière de la justice et de la direction divine.
Malgré l’excellence de son rang, sa majesté Muh∂ammad Sháh commit deux actes odieux. L’un fut le bannissement du Point premier, Seigneur des royaumes de grâce et de bonté, et l’autre, l’assassinat du prince de la cité du talent politique et littéraire.
Les erreurs des rois peuvent être grandes, tout comme leurs réalisations. Grand sera le roi que l’orgueil du pouvoir et de l’autorité ne détournera pas de la justice, que le luxe, la richesse, la gloire ou le commandement des armées ne privera pas des splendeurs du soleil de l’équité. Il occupera une position sublime dans l’Assemblée céleste. Chacun doit soutenir une âme si noble et la servir. Heureux le roi qui tient fermement en mains les rênes de ses passions, maîtrise son courroux et préfère la justice et l’équité à l’injustice et à la tyrannie.
Voici la parole de Dieu, inscrite par la Plume suprême sur la cinquième feuille
du paradis le plus exalté : La sagesse sera toujours la plus merveilleuse des grâces et le plus grand des dons, au-dessus de tous les autres. C’est la protectrice infaillible de l’homme. Elle
l’aide et le fortifie. La sagesse est l’émissaire de Dieu et la révélatrice de son nom, l’Omniscient. Elle rend évidente la noblesse du rang de l’homme. Elle est omnisciente et le plus grand maître à l’école de l’existence. Elle est le guide par excellence. Grâce à son influence éducative, quelques êtres terrestres sont imprégnés d’un esprit dont l’éclat surpasse les cieux. Dans la cité de la justice, elle est l’Orateur sans pareil qui, en la neuvième année, illumina le monde de la joyeuse nouvelle de cette révélation. Et, au début de la création du monde, cette Source incomparable de sagesse gravit les marches de la signification spirituelle et, une fois établie sur le trône de la parole par l’opération de la volonté divine, elle proclama deux mots. Le premier annonçait la promesse de la récompense tandis que le second formulait l’avertissement de la punition. La promesse fit naître l’espoir et la menace fit naître la peur. Ainsi fut fermement établie la base de l’ordre mondial sur ces deux principes jumeaux. Gloire au Seigneur de sagesse, le Possesseur de grande générosité.
Voici la parole de Dieu, notée par la Plume suprême dans la sixième feuille
du paradis le plus exalté : La lumière des hommes est la justice. Que les vents contraires de l’oppression et de la tyrannie ne l’éteignent pas. L’objet de la justice est de faire apparaître l’unité parmi les hommes. Les vagues de la sagesse divine déferlent dans cette parole exaltée dont le sens profond ne saurait être contenu dans les livres du monde. L’humanité serait-elle vêtue de cette parure qu’elle verrait resplendir à l’horizon du monde le soleil de la parole « Dieu les enrichira tous deux de son abondance ». Appréciez cette parole à sa juste valeur, c’est un noble fruit produit par l’arbre de la Plume de gloire. Heureux l’homme qui l’écoute et observe ses préceptes. En vérité je le dis, ce qui descend du ciel de la volonté divine est le moyen pour établir l’ordre dans le monde, l’instrument pour promouvoir l’unité et la fraternité parmi les hommes. Ainsi parle cet Opprimé, depuis la Plus-Grande-prison.
Voici la parole de Dieu, rapportée par la Plume suprême dans la septième feuille
du paradis le plus exalté : Ô sages parmi les nations ! détournez-vous de la désunion et fixez votre regard sur l’unité. Attachez-vous avec ténacité à ce qui mènera au bien-être et à la tranquillité de l’humanité. Cet empan de terre n’est qu’une seule patrie, une seule demeure. Il vous convient d’abandonner la vanité, source de désaccord, et d’ouvrir votre cœur à tout ce qui garantit l’harmonie. Aux yeux du peuple de Bahá, la gloire de l’homme repose sur son savoir, sa conduite droite, son caractère louable, sa sagesse, et non sur sa nationalité ou son rang. Ô peuples de la terre ! appréciez cette parole céleste à sa juste valeur. Sur l’océan de la connaissance, elle est comparable à un navire et, dans le royaume de la perception, à une lumière brillante.
Voici la parole de Dieu, rapportée sur la huitième feuille
du paradis le plus exalté par la Plume suprême : La première tâche des écoles doit être d’inculquer aux enfants les principes religieux, afin que la promesse et la menace inscrites dans les livres de Dieu les détournent des choses interdites et les revêtent du manteau des commandements ; mais ceci doit être fait de manière à ne pas nuire aux enfants, en leur évitant l’ignorance fanatique et bigote.
Il incombe aux membres de la Maison de justice de délibérer sur ce qui n’a pas été révélé de façon évidente dans le Livre et de faire respecter ce qu’ils ont convenu. En vérité, Dieu les inspirera selon sa volonté et certes, il est le Bienfaiteur, l’Omniscient.
Autrefois, nous avons ordonné que les gens connaissent deux langues pour se parler, néanmoins, il faut s’efforcer de les réduire à une seule afin que les hommes ne perdent pas leur temps à apprendre plusieurs langues - de même en ce qui concerne l’écriture. Ainsi la terre tout entière pourrait être considérée comme une seule cité, un seul pays.
Voici la parole de Dieu, rapportée par la Plume suprême dans la neuvième feuille
du paradis le plus exalté : La modération est souhaitable dans tous les domaines. Porté à l’excès, tout s’avérera source de mal. Voyez comme la civilisation occidentale a perturbé et effrayé les peuples du monde. Une machine infernale a été conçue qui se révéla être une arme de destruction terrible, telle qu’on n’en avait jamais vu auparavant. Cette dépravation, si profondément enracinée, ne peut être éliminée que si les peuples du monde s’unissent dans la poursuite d’un objectif commun et embrassent une foi universelle. Prêtez l’oreille à l’appel de cet Opprimé et soyez de fermes partisans de la paix mineure.
Il est des choses étranges et stupéfiantes cachées sous terre à l’esprit et à la compréhension des hommes. Elles sont capables de transformer toute l’atmosphère terrestre et cette contamination s’avérerait mortelle. Seigneur ! nous avons observé une chose étonnante. La foudre, ou une force semblable, est contrôlée par un opérateur et se déplace sur son ordre. Incommensurablement exalté soit le Seigneur de pouvoir qui dévoile son dessein par la puissance de son commandement invincible.
Ô peuple de Bahá ! chacune des ordonnances que nous avons révélées est une puissante forteresse pour la sauvegarde du monde de l’existence. En vérité, cet Opprimé ne désire rien d’autre que votre sécurité et votre élévation.
Nous exhortons les hommes de la Maison de justice, nous leur ordonnons d’assurer la sauvegarde et la protection des hommes, des femmes et des enfants. En tout temps et en toutes circonstances, la plus grande considération pour les intérêts des peuples leur incombe. Béni le dirigeant qui secourt le captif, le riche qui prend soin du pauvre, le juste qui garantit les droits de l’opprimé face au malfaiteur, et heureux le responsable qui observe ce que l’Ordonnateur, l’Ancien des jours, lui a prescrit.
Ô HΔ∆aydar ‘Alí ! que ma gloire et ma louange soient sur toi. Mes conseils et mes avertissements encerclent le monde. Mais au lieu d’apporter joie et bonheur, ils sont cause de chagrin parce que certains de ceux qui disent m’aimer sont devenus arrogants et m’ont accablé de souffrances telles que ni les disciples des religions précédentes ni les religieux de Perse ne m’en ont jamais infligé de semblables.
Nous avons dit : « Mon emprisonnement ne me fait aucun mal, ni ce qui m’est arrivé aux mains de mes ennemis. Ce qui m’afflige, c’est la conduite de mes aimés ; ils portent mon nom, mais ils commettent ce qui fait pleurer mon cœur et ma plume. » Ces paroles ont été révélées à maintes reprises, mais les insouciants, prisonniers de leurs propres passions néfastes et de leurs désirs corrompus, n’en ont pas bénéficié. Implore le seul vrai Dieu de permettre à chacun de se repentir et de revenir à lui. Aussi longtemps que l’on succombera aux passions mauvaises, le crime et le péché prévaudront. Nous chérissons l’espoir que la main du pouvoir divin et l’effusion des bénédictions célestes soutiennent les hommes, les parent du vêtement du pardon et de la générosité et les gardent de ce qui nuirait à sa cause parmi ses serviteurs. Il est en vérité le Puissant, l’Omnipotent, il est le Clément, le Miséricordieux.
Voici la parole de Dieu, écrite par la Plume suprême sur la dixième feuille
du paradis le plus exalté : Ô peuples de la terre ! vivre retiré du monde ou pratiquer l’ascétisme n’est pas acceptable aux yeux de Dieu. Il appartient aux hommes doués de sagesse et d’intelligence de se conformer à ce qui sera cause de joie et de rayonnement. Les comportements nés du sein des chimères ou du ventre de la superstition conviennent mal aux savants. Jadis, et encore récemment, certains ont habité des grottes des montagnes alors que d’autres se réunissent la nuit dans les cimetières. Dis : Prêtez l’oreille aux conseils de cet Opprimé. Abandonnez ce qui a cours parmi vous et adoptez ce que le fidèle Conseiller vous ordonne. Ne vous privez pas des bienfaits qui ont été créés par amour pour vous.
La charité est agréable et louable aux yeux de Dieu, elle est considérée comme une reine parmi les bonnes actions. Méditez ce que le Très-Miséricordieux a révélé dans le Coran : « Ils les préfèrent à eux-mêmes, malgré leur pauvreté. Celui qui se garde contre sa propre avidité – Ceux-là sont les bienheureux.» Sous cet éclairage, la sainte parole ci-dessus est, en vérité, l’étoile des paroles. Béni celui qui préfère son frère à lui-même. En vérité, par la volonté de Dieu, l’Omniscient, le Très-Sage, un tel homme fait partie du peuple de Bahá qui demeure dans l’arche vermeille.
Voici la parole de Dieu, rapportée par la Plume suprême dans la onzième feuille
du paradis le plus exalté : Nous enjoignons à ceux qui sont les emblèmes de ses noms et de ses attributs de désormais adhérer fermement à ce qui est formulé dans cette Très-Grande-
Révélation, de s’interdire d’être la cause de conflits et, jusqu’à la fin qui ne connaît pas de fin, de garder les yeux dirigés vers l’orient des paroles rayonnantes gravées sur cette tablette. Le conflit mène à l’effusion de sang et sème l’agitation parmi les peuples. Écoutez la voix de cet Opprimé et ne vous en détournez pas.
Quiconque pèse en son cœur le jaillissement de la Plume de gloire dans cette révélation se trouve rassuré : quoi qu’il proclame, cet Opprimé n’a jamais eu l’intention de s’attribuer ni rang ni honneur. Son dessein est plutôt d’attirer, par le caractère sublime de ses paroles, les âmes jusqu’au faîte de la gloire transcendante et de les rendre capables de comprendre ce qui purifiera les peuples du monde des querelles, des dissensions provoquées par les différences religieuses. De cela témoignent mon cœur, ma plume, mon esprit et mon corps. Dieu veuille que tous les hommes se tournent vers les trésors cachés en eux-mêmes.
Ô peuple de Bahá ! la faculté de réfléchir est à l’origine des métiers, des sciences et des arts. Efforcez-vous d’extraire de cette mine idéale, les perles de sagesse et d’éloquence qui favorisent le bien-être et l’harmonie de tous les peuples de la terre.
Dans l’adversité ou l’aisance, dans l’honneur ou les tourments, en toutes circonstances, cet Opprimé ordonne aux hommes de faire preuve d’amour, d’affection, de compassion et de vivre en harmonie. Et pourtant, au moindre signe de progrès et d’évolution, ceux qui étaient dissimulés derrière les voiles s’élancent avec à la bouche des calomnies plus blessantes que l’épée. Ils s’accrochent à des paroles trompeuses et répréhensibles, et acceptent de se priver de l’océan des versets révélés par Dieu.
N’eussent été ces voiles qui l’aveuglent, la puissance de la parole aurait subjugué la Perse en moins de deux ans, la situation du gouvernement et du peuple aurait été améliorée, et le but suprême, incontestable, serait apparu dans toute sa gloire. Bref, parfois en termes explicites, parfois par allusions, nous avons dit ce qui devait être dit. Dès lors, une fois la Perse réhabilitée, les doux parfums de la parole de Dieu se seraient répandus dans tous les pays, car ce qui coule de la Plume très exaltée conduit à la gloire, au progrès et à l’éducation de tous les peuples de la terre. C’est le remède souverain pour tous les maux, puissent-ils seulement le comprendre.
Les Afnán et les Amín - que ma gloire et ma tendre bonté soient sur eux - accédèrent récemment, à notre présence et contemplèrent notre face ; Nabíl, le fils de Nabíl et le fils de Samandar - que la gloire de Dieu et sa tendre bonté reposent sur eux - étaient aussi présents et burent à la coupe de la réunion. Nous implorons Dieu d’ordonner gracieusement pour eux tout le bien de ce monde et de l’autre, et de répandre sur eux ses bénédictions et sa bienveillance depuis le ciel de sa générosité et les nuages de sa tendre compassion. En vérité, il est le plus miséricordieux des miséricordieux. Il est le Généreux, le Bienfaisant.
Ô HΔ∆aydar ‘Alí ! ton autre lettre, envoyée par l’entremise de celui qui porte le titre de Júd est parvenue à notre cour sacrée. Dieu soit loué ! Elle est ornée de la lumière de l’unité divine et du détachement, et resplendit du feu de l’amour. Prie Dieu qu’il rende les regards perspicaces et illumine les yeux d’une lumière nouvelle, afin qu’ils perçoivent ce qui n’a ni pair ni égal.
En ce jour, les versets du Livre mère sont aussi resplendissants et indubitables que le soleil. On ne peut en aucun cas les confondre avec des déclarations passées ou récentes. Cet Opprimé ne désire vraiment pas établir la vérité de sa cause avec des preuves fournies par d’autres. Il est celui qui englobe tout alors que tout autre est limité. Dis : Ô peuples, concentrez-vous sur ce qui a cours parmi vous et nous nous concentrerons sur ce qui nous appartient. Je le jure par Dieu ! Devant le souvenir de son nom, ni les louanges des peuples du monde, ni leurs possessions ne valent d’être mentionnées. Ainsi en témoigne celui qui en toutes circonstances proclame : « En vérité, il est Dieu, le Souverain suprême du Jour du jugement et le Seigneur du trône majestueux. »
Glorifié soit Dieu ! On se demande sur quelle preuve ou pour quelle raison les incrédules parmi le peuple du Bayán se sont détournés du Seigneur de l’existence. En vérité, le rang de cette révélation transcende le rang de tout ce qui a été manifesté par le passé ou le sera dans l’avenir.
Le Point du Bayán serait-il présent en ce jour et hésiterait-il, à Dieu ne plaise, à reconnaître cette cause, que les très saintes paroles jaillies de la source de son propre Bayán s’appliqueraient à lui. Il a dit, et sa parole est vérité : « Il sera légitime pour Celui-que-Dieurendra-manifeste de le renier, lui, le plus éminent de la terre. » Dis, ô vous qui êtes privés de compréhension ! aujourd’hui, cet Être très exalté proclame : « En vérité, en vérité, je suis le premier à l’adorer. » Comme la capacité de connaissance des hommes est superficielle, et faible leur faculté de perception ! Notre Plume de gloire témoigne de leur pitoyable pauvreté et de la richesse de Dieu, le Seigneur de tous les mondes.
Loué et glorifié soit celui qui a appelé la création à l’existence. Il est la Vérité souveraine, celui qui connaît les choses invisibles. Le Livre mère est révélé, le Seigneur généreux est établi sur le très sacré siège de gloire. L’Aurore s’est levée et les gens ne le comprennent pas. Les signes sont là, et pourtant celui qui les révèle est accablé de souffrances notoires. J’endure en fait ce qui provoque les lamentations du monde de l’existence.
Dis : Ô Yah∂yá, si tu jouis d’un savoir divinement inspiré, révèle un seul verset ! Ainsi parla jadis le Héraut qui m’annonça et qui, à cette heure, proclame : « En vérité, en vérité, je suis le premier à l’adorer. » Sois juste, ô mon frère. Es-tu capable de t’exprimer lorsque tu es face à l’océan houleux de ma parole ? Ta langue se délie-t-elle lorsque tu es confronté à la voix stridente de ma Plume ? As-tu un quelconque pouvoir face aux révélations de mon omnipotence ? Par Dieu, je t’en supplie, souviens-toi du temps où tu étais en présence de cet Opprimé, où nous te dictions les versets de Dieu, le Secours, l’Absolu, et juge équitablement. Prends garde, que la source du mensonge ne te détourne de la vérité manifeste.
Ô toi qui fixes ton regard sur ma face ! dis : Ô insouciants ! pour une simple goutte, vous vous privez de l’océan des versets célestes et pour un atome insignifiant, vous vous refusez les splendeurs du Soleil de vérité. Qui d’autre que Bahá a le pouvoir de s’adresser directement à l’humanité ? Jugez avec équité et ne vous rangez pas parmi les injustes. Grâce à lui, les océans déferlent, les mystères sont divulgués, les arbres élèvent la voix et s’exclament : « À Dieu, Révélateur des signes, Source des témoignages clairs, appartiennent les royaumes de la terre et des cieux ! » Lisez attentivement le Bayán persan révélé par celui qui annonça cette révélation et voyez-le d’un œil juste. En vérité, il vous guidera vers son chemin. Il proclame maintenant ce que sa langue a jadis énoncé lorsqu’il était assis sur le trône de son nom très exalté.
Tu as mentionné les aimés de ces régions. Loué soit Dieu ! Le Véritable - exaltée soit sa gloire - leur accorde l’honneur de se souvenir d’eux, et le nom de chacun coule de la Langue de grandeur dans le royaume de la parole. De la main de leur Seigneur, le Compatissant, le Clément, ils boivent le vin choisi de la révélation et de l’inspiration, et leur béatitude, leur bonheur sont vraiment grands. Nous implorons Dieu de leur donner la force pour manifester une constance inflexible et d’appeler à leur aide les légions de la sagesse et de la parole. Il est en vérité le Puissant, l’Omnipotent. Transmets-leur mes salutations et apporte-leur la joyeuse nouvelle : le Soleil du souvenir s’est levé et répand ses rayons à l’horizon des faveurs bienfaisantes de leur Seigneur, le Magnanime, le Très-Miséricordieux.
Tu m’as parlé de HΔ∆usayn. Nous avons vêtu son temple du vêtement de l’indulgence et orné son front de la couronne du pardon. Il lui appartient de se glorifier parmi les hommes de ce bienfait resplendissant, rayonnant et manifeste. Dis : Ne te décourage pas. Après la révélation de ce verset sacré, c’est comme si tu renaissais du sein de ta mère. Dis : Tu es libéré du péché et de l’erreur. En vérité, depuis sa Plus-Grande-Prison, Dieu t’a purifié par l’eau vivifiante de sa parole. Nous prions Dieu - béni et exalté soit-il - de te confirmer, par sa grâce, dans la louange et l’exaltation de sa gloire et de te soutenir par la puissance de ses armées invisibles. En vérité, il est le Tout-Puissant, l’Omnipotent.
Tu as mentionné les habitants de Tár. Nous nous sommes tourné vers les serviteurs de Dieu parmi eux et nous leur avons d’abord conseillé de considérer ce que le Point du Bayán a divulgué sur cette révélation, révélation qui ébranle tous les noms et tous les titres, détruit les idoles des vaines imaginations et par qui, du royaume de gloire, la Langue de grandeur proclame : Juste Dieu ! le trésor caché, le mystère impénétrable, est dévoilé aux yeux des hommes et amène toutes choses, passées et futures, à se réjouir. Il a dit, et sa parole est vérité : « Le plus grand de tous les hommages que j’ai rendus par écrit à celui qui doit venir après moi est l’aveu qu’aucune de mes paroles ne peut le décrire avec justesse, et que dans mon livre, le Bayán, nulle référence à lui ne peut rendre justice à sa cause. »
Nous leur avons conseillé ensuite d’agir avec justice, équité, honnêteté, piété et d’observer tout ce qui exaltera parmi les hommes la parole de Dieu et leur rang. En vérité, je suis celui qui exhorte avec justice. En témoigne celui dont la plume fait surgir des rivières de miséricorde et dont la parole fait jaillir des sources d’eau vive pour toutes choses créées. Infiniment exaltée cette grâce sans limite ! Immensément bénie cette faveur resplendissante !
Ô habitants de Tár ! prêtez l’oreille à l’appel de celui qui agit selon sa volonté. En vérité, il vous rappelle ce qui vous rapprochera de Dieu, le Seigneur des mondes. De sa prison d’Acre, il se tourne vers vous et révèle par amour pour vous ce qui immortalisera votre nom dans le livre qui ne peut être effacé et n’est pas altéré par les doutes du rebelle. Rejetez ce qui a cours parmi les hommes et saisissez ce qui vous est commandé par la volonté de l’Ordonnateur, l’Ancien des jours. Voici le jour où l’Arbre divin s’exclame : « Ô peuple ! voyez mes fruits et mes feuilles, et prêtez ensuite l’oreille à mon bruissement. » Prenez garde que les doutes des hommes ne vous privent de la lumière de la certitude. L’Océan de la parole s’écrie : « Ô habitants de la terre ! voyez mes eaux houleuses et les perles de sagesse, de parole, que j’y ai déversées. Craignez Dieu et ne soyez pas parmi les insouciants. »
En ce jour, une grande fête se déroule dans le royaume des cieux car tout ce qui est promis dans les saintes Écritures est accompli. Voici le jour de grande réjouissance. À chacun de se hâter vers le parvis de sa proximité avec joie, bonheur, exultation et plaisir extrêmes, et de se libérer du feu de l’éloignement.
Ô peuple de Tár ! par le pouvoir fortifiant de mon nom, saisis le calice de la connaissance et bois tout ton soûl pour braver ceux qui ont brisé l’alliance et le pacte de Dieu, rejeté ses preuves manifestes et ergoté sur ses signes qui animent tout dans les cieux et sur la terre.
Parmi le peuple du Bayán, les incroyants sont semblables aux disciples de la branche chiite, ils marchent sur leurs traces. Abandonne-les à leurs chimères et à leurs vaines imaginations. Dans le livre de Dieu, l’Omniscient, le Très-Sage, ils sont comptés parmi les égarés. Depuis leur chaire, tous les théologiens chiites vilipendent et accusent maintenant le Véridique. Dieu miséricordieux ! Dawlat-Ábádí les imite aussi. Il monte en chaire et exprime des choses à faire pleurer la Tablette de douleur et se lamenter la Plume. Réfléchis à sa conduite, compare-
la à celle d’Ashraf - sur lui ma gloire et ma tendre miséricorde - et pense aussi aux aimés qui se hâtent en mon Nom vers leur martyre et offrent leur vie dans la voie du Désir du monde.
Cette cause est manifeste ; elle brille, resplendissante comme le soleil, mais les gens sont devenus des voiles pour eux-mêmes. Nous implorons Dieu de les aider généreusement à revenir à lui. Il est en vérité l’Indulgent, le Miséricordieux.
Ô peuple de Tár ! nous t’envoyons nos salutations de ce lieu, et nous supplions Dieu, béni et exalté soit-il, de te servir des mains de sa grâce le vin choisi de la constance. En vérité, il est le Seigneur de bonté, le Clément, le Très-Loué. Abandonne à eux-mêmes les immatures, ceux qui sont mus par des désirs égoïstes et se raccrochent aux partisans de vaines imaginations. Certes, il est pour vous le Soutien, le Secours. Il a en vérité le pouvoir de faire ce qu’il veut. Il n’est pas d’autre Dieu que lui, l’Unique, l’Incomparable, le Puissant, le plus Grand.
Puisse la gloire de notre présence reposer sur ceux qui tournent leur visage vers l’Aurore de sa révélation, qui reconnaissent et acceptent ce que la Langue de la parole énonce au royaume de la connaissance, en ce jour béni, glorieux et incomparable.
En mon nom, qui appelle à haute voix dans le royaume de la parole.
Louanges et grâces conviennent au Seigneur de pouvoir manifeste qui orna l’imposante prison de la présence des honorables ‘Alí-Akbar et Amín et l’illumina de la lumière de certitude, de constance et de confiance. Que la gloire de Dieu et celle de tous ceux qui vivent au ciel et sur la terre reposent sur eux.
Lumière et gloire, salut et louange aux Mains de sa cause ! Ce sont elles qui font resplendir la lumière de fermeté et confirment cette vérité : l’autorité de choisir appartient à Dieu, le Puissant, le Fort, l’Indépendant. Ce sont elles qui font surgir l’océan de générosité et diffusent le parfum des généreux bienfaits de Dieu, le Seigneur de l’humanité. Nous l’implorons - loué soit-il - de les défendre par la puissance de ses cohortes, de les protéger par le pouvoir de son autorité et de les assister par sa force indomptable qui domine toutes choses créées. La souveraineté est à Dieu, le Créateur des cieux, le Seigneur du royaume des noms.
La grande Nouvelle proclame : Ô peuple de Perse ! dans le passé, tu fus le symbole de la miséricorde et l’incarnation de l’affection et de la bonté. Le monde entier était illuminé et embelli par l’éclat de la lumière de ton savoir et par la flamme de ton érudition. Qu’est-ce qui t’a poussé à te détruire ainsi que tes amis de tes propres mains ?
Ô Afnán, ô toi qui es issu de mon ancienne racine, sur toi demeurent à jamais ma gloire et ma tendre bonté. Vaste est le tabernacle de la cause de Dieu ! Il couvre de son ombre les peuples et les phratries de la terre, et le temps n’est pas éloigné où il rassemblera sous sa protection l’humanité tout entière. L’heure est maintenant venue pour toi de servir. D’innombrables tablettes attestent les bienfaits dont tu fus gratifié. Lève-toi pour le triomphe de ma cause et, par le pouvoir de ta parole, subjugue le cœur des hommes. Offre-leur ce qui doit assurer la paix et le bien-être du pauvre et de l’opprimé, ceins tes reins en vue de libérer le captif de ses chaînes et de le rendre capable d’atteindre à la vraie liberté.
En ce jour, la justice se lamente sur son triste sort et l’équité gémit sous le joug de l’oppression. Les épais nuages de la tyrannie assombrissent la face de la terre et enveloppent tous ses peuples. Par le mouvement de notre plume de gloire, nous avons, sur l’ordre du toutpuissant Ordonnateur des choses, insufflé dans chaque être humain un renouveau de vie et instillé dans chaque mot une puissance nouvelle. Toutes choses créées proclament les signes de cette régénération mondiale. Telle est la grande, la joyeuse nouvelle qu’apporte à l’humanité la plume de cette innocente victime. Pourquoi avez-vous peur, ô mes bien-aimés ? Qui pourrait vous effrayer ? La moindre humidité suffit à dissoudre la glaise durcie dans laquelle est modelée cette génération perverse. Le seul fait de vous rassembler suffit à briser les forces de ces êtres méprisables et vains.
Les luttes, les conflits conviennent aux bêtes sauvages. Grâce à Dieu, les épées dégainées par la communauté bábíe furent remises au fourreau par de bonnes paroles et des actes louables. En effet, c’est toujours par le pouvoir des bonnes paroles que les justes réussissent à gagner le cœur des hommes. Dis, ô aimés ! ne renoncez pas à la prudence. Ouvrez votre cœur aux conseils de la Plume suprême, et que vos mains et vos lèvres ne causent aucun mal aux hommes.
Dans le Kitáb-i-Aqdas, nous révélâmes à propos du pays de ∏á ce qui servira de mise en garde à l’humanité. Dans le monde, ceux qui usent de la tyrannie ont usurpé les droits des peuples et s’adonnent sans cesse à satisfaire leurs appétits égoïstes. Ce qu’a commis le tyran du pays de Yá fait pleurer des larmes de sang à l’Assemblée céleste.
Ô toi qui bois le vin de ma parole et fixes les yeux sur l’horizon de ma révélation ! il est étrange de voir les Persans, qui n’avaient pas leur rival dans les sciences et les arts, sombrer dans la plus grande déchéance parmi les peuples du monde. Ô peuple ! ne te prive pas, en ce jour glorieux et béni, du flot abondant de générosité que te prodigue le Seigneur de grâce infinie. La sagesse et la parole pleuvent à verse, en ce jour, des nuages de la miséricorde divine. Heureux ceux qui jugent sa cause avec équité, et malheur aux injustes.
Tout homme éclairé reconnaîtra volontiers en ce jour que les conseils révélés par la plume de cet Opprimé constituent la puissance animatrice suprême pour l’évolution du monde et l’exaltation de ses peuples. Levez-vous, ô peuples, et, par le pouvoir de la puissance de Dieu, prenez la résolution de vaincre votre ego, dans l’espoir qu’un jour, la terre entière soit sanctifiée et libérée de la servitude où la tiennent les dieux de ses vaines chimères - dieux qui ont infligé de si grandes pertes à leurs malheureux adorateurs et qui sont responsables de leur misère. Ces idoles constituent l’obstacle qui freine l’homme dans ses efforts pour avancer dans la voie de la perfection. Nous caressons l’espoir que la Main de la puissance divine vienne en aide à l’humanité et la délivre de son état de profonde humiliation.
Dans une des tablettes, ces mots furent révélés : Ô peuple de Dieu ! oubliez vos propres soucis ; que vos pensées soient fixées sur ce qui réhabilitera le destin de l’humanité et sanctifiera le cœur et l’âme des hommes. La meilleure façon d’y parvenir est de poser des actes purs et saints, de mener une vie vertueuse et d’avoir un comportement noble. Des actes valeureux assureront le triomphe de cette cause, et un saint caractère renforcera sa puissance. Attachez-vous à la droiture, ô peuple de Bahá ! Tel est, pour chacun d’entre vous, le commandement que cet Opprimé vous donne et le choix premier de sa volonté incoercible.
Ô mes amis ! il vous appartient de rafraîchir et de raviver vos âmes par les gracieuses faveurs qui pleuvent sur vous en cet émouvant printemps divin. Le soleil de sa grande gloire a posé ses rayons sur vous et les nuages de sa grâce sans limite vous couvrent de leur ombre. Grande la récompense de celui qui ne se prive pas d’une telle munificence, et qui ne manque pas de reconnaître, en sa nouvelle parure, la beauté de son Bien-Aimé ! Veillez, car le Malin est là, qui attend, prêt à vous prendre au piège. Protégez-vous de ses artifices perfides et, guidés par la lumière du nom de Dieu, le Clairvoyant, sortez des ténèbres qui vous environnent. Que votre vision soit universelle plutôt que confinée à vous-mêmes. Le Malin est celui qui entrave l’essor et le progrès spirituel des enfants des hommes.
En ce jour, il incombe à tout homme de s’attacher à ce qui est propre à servir les intérêts et à exalter la condition de toutes les nations et de tout gouvernement juste. Chacun des versets révélés par la plume du Très-Haut a grand ouvert les portes de l’amour et de l’unité à la face des hommes. Nous avons déjà déclaré - et notre parole est la vérité : « Fréquentez les fidèles de toutes les religions dans un esprit d’amitié et de camaraderie. » Tout ce qui était une cause d’éloignement, de trouble et de discorde entre les enfants des hommes est annulé et aboli par la révélation de ces paroles. Le plus puissant instrument d’éducation de l’espèce humaine a été envoyé du ciel de la volonté divine pour ennoblir le monde de l’existence et élever l’âme et l’esprit des hommes. Et de ce ciel de la volonté du Dieu éternel et tout-puissant, sont descendues, par cette puissante révélation, la plus pure essence et l’expression la plus parfaite de tout ce qui a été dit ou écrit dans le passé. Il a été jadis révélé : « L’amour de la patrie est un élément de la foi en Dieu. » Mais au jour de sa manifestation, la Langue de grandeur proclame : « La gloire n’est pas pour celui qui aime son pays mais pour celui qui aime le monde entier. » Par la puissance que dégagent ces paroles sublimes, il a donné et imprimé aux mouvements ailés du cœur de l’homme une impulsion et une orientation nouvelles, et du même coup effacé du saint Livre de Dieu toute trace de restriction et de limitation.
Cet Opprimé interdit au peuple de Dieu de s’engager dans un conflit et l’exhorte à accomplir des actes justes, à développer une nature digne d’éloges. Aujourd’hui, une conduite juste et un caractère saint sont les armées qui peuvent assurer la victoire de la Cause. Bénis ceux qui s’y attachent fermement et malheur à ceux qui s’en détournent.
Ô peuple de Dieu ! je t’exhorte à observer la courtoisie car c’est la reine de toutes les vertus. Heureux celui que sa lumière illumine et qui porte l’habit de la droiture. Celui qui fait preuve de courtoisie atteint un rang sublime. Il faut espérer que cet Opprimé et tous les autres puissent l’acquérir, s’y tenir, la pratiquer et ne pas s’en éloigner. C’est une obligation qui jaillit de la Plume du Plus-Grand-Nom.
Voici le jour où devraient être manifestés les joyaux de la constance qui reposent cachés au plus profond du soi humain. Ô peuple de justice ! brillez comme la lumière et resplendissez comme le feu qui brûlait dans le Buisson ardent. L’éclat du feu de votre amour ne peut que réunir et unifier les peuples et les familles de la terre qui s’affrontent, alors que la fureur de la flamme de l’inimitié et de la haine ne peut qu’entraîner conflit et ruine. Nous prions Dieu qu’il garde ses créatures des mauvais desseins de ses ennemis. Il a, en vérité, pouvoir sur toutes choses.
Toute louange au seul vrai Dieu - exaltée soit sa gloire - pour avoir, par la plume du TrèsHaut, ouvert la porte du cœur des hommes. Chacun des versets révélés par cette plume est un brillant portail qui montre les gloires d’une vie sainte et pieuse, et d’actes purs et sans tache. Nos appels et notre message n’ont jamais été destinés au bénéfice exclusif de tel pays ou de tel peuple. C’est toute l’humanité qui doit adhérer fermement à ce qui lui a été révélé et octroyé. Alors, et alors seulement, elle atteindra à la vraie liberté. Toute la terre est illuminée de la gloire resplendissante de la révélation divine. Celui qui, en l’an soixante, fut le héraut de la lumière de la direction divine - puisse toute la création lui être offerte en sacrifice - se leva pour annoncer une révélation nouvelle de l’Esprit divin ; vingt ans plus tard, il fut suivi par l’arrivée de celui dont la venue faisait du monde le bénéficiaire de cette gloire promise, de cette merveilleuse faveur. Admirez comment toute l’humanité a été dotée de la capacité d’entendre la parole sublime de Dieu, de laquelle dépendent le rassemblement et la résurrection spirituelle de tous les hommes.
Alors que nous étions dans la prison d’Acre, nous révélâmes, dans le Livre vermeil, ce qui mène au progrès de l’humanité et au relèvement du monde. Les paroles que la Plume du Seigneur de la création y a inscrites incluent les principes fondamentaux suivants pour administrer les affaires des hommes :
Premièrement : Il incombe aux membres de la Maison de justice de promouvoir la paix mineure de sorte que les hommes soient soulagés du fardeau de dépenses exorbitantes. Cela est impératif et absolument essentiel car les guerres et les conflits sont à l’origine de toute affliction et calamité.
Deuxièmement : Les langues doivent être réduites à une seule langue commune, enseignée dans toutes les écoles du monde.
Troisièmement : L’homme doit s’attacher fermement à ce qui encourage la camaraderie, la bienveillance et l’unité.
Quatrièmement : Pour l’éducation et la formation des enfants, chacun, homme ou femme, doit remettre à une personne de confiance une partie de ce qu’il gagne par le négoce, l’agriculture ou toute autre activité. Cet argent sera dépensé dans ce but sous l’égide des mandataires de la Maison de justice.
Cinquièmement : Une attention particulière doit être portée à l’agriculture. Bien que cité en dernier ce principe devance néanmoins tous les autres. L’agriculture est très développée à l’étranger alors qu’en Perse elle a été gravement négligée jusqu’à maintenant. Espérons que Sa Majesté le chah - que la générosité divine l’assiste - portera son attention sur cette question importante et vitale.
Si les hommes observaient à la lettre ce que la Plume du Très-Haut révèle dans le Livre vermeil, ils pourraient se dispenser des lois qui règnent dans le monde. De la Plume du TrèsHaut, ont jailli à plusieurs reprises certaines exhortations avec l’espoir qu’un jour les tenants du pouvoir, les orients de la puissance, les mettent en pratique. D’ailleurs, chacun des souffles de la volonté irrésistible et omniprésente de Dieu serait révélé, en raison de son amour, s’il se trouvait quelques chercheurs sincères. Mais où trouver des chercheurs sincères et des esprits curieux ? Où sont les justes ? En ce moment, pas un jour ne passe sans que s’embrase violemment le feu d’un nouveau despotisme ou que soit dégainée l’épée d’une nouvelle agression. Juste ciel ! les grands et les nobles de Perse se glorifient d’actes d’une sauvagerie telle qu’à leur récit, on reste abasourdi.
Cet Opprimé remercie et loue jour et nuit le Seigneur des hommes car il est évident que les conseils et les exhortations que nous avons donnés sont efficaces et que ce peuple fait preuve d’un comportement agréable à nos yeux. La preuve en est cet événement qui a vraiment réjoui les yeux du monde : rien moins que l’intercession des amis auprès des hautes autorités en faveur de leurs ennemis. Certes, la justesse des actes atteste de la sincérité des paroles. Nous espérons que les hommes de piété illumineront le monde grâce à la lumière radieuse de leur conduite et nous supplions le Tout-Puissant, glorifié soit-il, d’accorder à chacun, en ce Jour, de rester inébranlable en son amour et en sa cause. Il est en vérité le protecteur de ceux qui lui sont entièrement dévoués et qui suivent ses préceptes.
Ô peuple de Dieu ! innombrables sont les royaumes révélés par notre Plume de gloire, innombrables les yeux auxquels elle apporta la vraie connaissance. Et pourtant la plupart des Persans sont toujours privés des bienfaits de nos conseils fructueux et demeurent très ignorants des sciences et des arts utiles. Il y a peu, la Plume de gloire révéla ces mots sublimes pour l’un des croyants en particulier avec l’espoir que les égarés embrassent la Vérité et prennent connaissance des subtilités de la Loi de Dieu.
Les incroyants et les perfides se focalisent sur quatre points : un, répandre le sang ; deux, brûler les livres ; trois, éviter les disciples d’autres religions ; quatre, exterminer d’autres communautés. Aujourd’hui cependant, par la grâce et la puissance vivifiantes du Verbe du Dieu, ces quatre obstacles sont abolis, ces claires injonctions sont effacées de la Tablette et de brutales aptitudes sont transmuées en qualités spirituelles. Loué soit son dessein, glorifié son pouvoir, magnifié son empire ! Supplions Dieu, exaltée soit sa gloire, de guider par sa miséricorde les disciples du chiisme et de les purifier de toute conduite inconvenante. De viles imprécations s’écoulent régulièrement de leurs lèvres lorsqu’ils savourent chaque jour le mot Mal’ún prononcé avec un son guttural sur la lettre ‘ayn.
Ô Dieu, mon Dieu ! tu entends les soupirs de celui qui est ta Lumière, tu prêtes l’oreille à ses lamentations chaque jour et chaque nuit, et tu sais qu’il ne désire rien pour lui-même mais cherche à sanctifier les âmes de tes serviteurs et à les délivrer du feu qui les harcèle en permanence. Ô Seigneur ! tes favoris parmi eux lèvent les mains vers le ciel de ta générosité et tes amants sincères sont portés jusqu’aux sommets sublimes de ta bienveillance. Ils cherchent dans l’océan de ta grâce, dans le ciel de tes faveurs, dans le soleil de ta générosité. Je t’en supplie, ne les déçois pas ! Ô Seigneur ! aide-les à acquérir ces vertus qui élèveront leur rang parmi les hommes. En vérité, tu es le Fort, le Puissant, le Très-Généreux.
Ô peuple de Dieu ! prête l’oreille à ce qui, une fois appliqué, garantira la liberté, le bien-être, la tranquillité, la gloire et le progrès de tous les hommes. En Perse, certaines lois sont nécessaires, certains principes indispensables. Mais, pour être adoptées, il convient que ces mesures soient en accord avec les réflexions de sa Majesté, Dieu le soutienne par sa grâce, et avec les vues des théologiens et des grands dignitaires. Ils devraient choisir un lieu où se réunir. Là, s’en tenant fermement à la pratique de la consultation, ils devraient adopter et appliquer ce qui conduit à la sécurité, la prospérité, la richesse et la tranquillité du peuple. Car toute autre mesure ne pourrait que conduire au chaos.
Selon les lois fondamentales que nous avons déjà révélées dans le Kitáb-i-Aqdas et dans d’autres tablettes, toutes les affaires sont confiées aux soins de rois et de présidents équitables, et des membres de la Maison de justice. Lorsqu’il réfléchit sur ce que nous avons énoncé, l’homme juste et avisé perçoit aisément, de son cœur comme de ses yeux, la splendeur du soleil de justice qui en émane.
Le système de gouvernement adopté à Londres par les Britanniques paraît bon car il est orné des lumières de la royauté et de la consultation du peuple.
Dans la formulation des principes et des lois, une partie est consacrée aux sanctions qui sont des agents efficaces pour la sécurité et la protection des hommes. C’est seulement en apparence que la crainte des sanctions incite les gens à ne pas commettre d’actes infâmes et méprisables, alors que ce qui protège et retient l’homme, spirituellement et physiquement, fut et sera toujours la crainte de Dieu. Elle est la véritable protectrice, la gardienne spirituelle de l’homme. Qu’il s’attache fermement à ce qui favorisera la venue de cette faveur suprême.
Heureux celui qui prête l’oreille à ce que proclame ma Plume de gloire et observe ce qui lui y est commandé par l’Ordonnateur, l’Ancien des jours.
Ô peuple de Dieu ! ouvrez votre cœur aux conseils de votre véritable, votre incomparable Ami. La parole de Dieu peut être comparée à un jeune arbre dont les racines plongent dans le cœur des hommes. Il vous appartient de favoriser sa croissance par les eaux vivifiantes de la sagesse, par des paroles saintes et sanctifiées, afin que ses racines puissent s’ancrer fermement et ses branches se déployer aussi haut que le ciel, et au-delà.
Ô vous qui vivez sur la terre ! le trait marquant du caractère prééminent de cette révélation suprême est que nous avons, d’une part, effacé des pages du Livre saint de Dieu tout ce qui était cause de conflits, de malveillances et de troubles parmi les enfants des hommes et que, d’autre part, nous avons posé les principes essentiels de la concorde, de la compréhension, de l’unité complète et durable. Heureux ceux qui observent mes ordonnances.
À maintes reprises, nous avons adjuré nos aimés d’éviter, mieux, de fuir tout ce qui peut avoir des relents de discorde. Le monde est en désarroi et la dernière confusion règne dans l’esprit de ses habitants. Nous implorons le Tout-Puissant pour qu’il les illumine, par sa grâce, de la gloire de sa justice et leur permette de découvrir ce qui leur sera profitable en tous temps et en toutes circonstances. Il est en vérité l’Omnipossédant, le Très-Haut.
Avant ceci nous avions prononcé ces paroles sublimes : Que ceux qui prêtent allégeance à cet Opprimé deviennent nuages de pluie lorsqu’ils sont charitables et bienfaisants, et feux éclatants lorsqu’ils jugulent leur nature avide et basse.
Miséricorde ! grand fut l’étonnement causé par un fait récent ! On raconte qu’une certaine personne se présenta devant le trône impérial de Perse et, par son attitude pateline, gagna les bonnes grâces de quelques grands. Quelle pitié ! quelle tristesse ! On se demande pourquoi ceux qui furent des symboles de la gloire la plus haute tombent à présent dans une honte infinie. Qu’est-il advenu de leur ferme résolution ? Où s’en est allé le sens de la dignité et de l’honneur ? La gloire et la sagesse ont brillé depuis toujours à l’horizon de la Perse, mais elles ont sombré si bas de nos jours que certains dignitaires se sont laissé manipuler comme des jouets par les insensés. Puis, dans la presse égyptienne et dans l’Encyclopédie de Beyrouth, cette même personne écrivit de telles choses sur ce peuple, que les personnes bien informées et les érudits en restèrent stupéfaits. Il continua ensuite vers Paris d’où il publia le Urvatu’lVuthqá, journal dont il envoya des exemplaires dans le monde entier. Il en envoya aussi un à la prison d’Acre, voulant montrer par là son affection et faire amende honorable pour ses actions passées. Bref, cet Opprimé garda le silence à son sujet. Nous supplions Dieu, le Véritable, de le protéger et de l’éclairer par la lumière de la justice et de l’équité. Il lui appartient de dire :
Ô Dieu, mon Dieu ! tu me vois devant la porte de ta clémence, de ta bienveillance, tourné vers l’horizon de tes généreuses faveurs et de tes nombreuses bénédictions. Par tes doux accents et par la voix stridente de ta plume, ô Seigneur de l’humanité, je te supplie d’accorder ton aide à tes serviteurs ainsi qu’il sied à tes jours et à la gloire de ta manifestation et de ta majesté. En vérité, tu as le pouvoir de faire ce que tu veux. Tous ceux qui demeurent au ciel et sur la terre témoignent de ton pouvoir et de ta puissance, de ta gloire et de ta bienveillance. Loué sois-tu, ô Seigneur des monde et Bien-Aimé du cœur de tout homme perspicace.
Ô mon Dieu, tu me vois, essence de pauvreté et d’iniquité, chercher l’océan de ta richesse et me languir des eaux de ton pardon et de ta tendre miséricorde. Ô mon Dieu, accorde-moi ce qui sied à ta gloire sublime et à ta clémence infinie. En vérité, tu es le Bienfaisant, le Seigneur de grâce abondante, l’Ordonnateur, le Très-Sage. Il n’est pas d’autre Dieu que toi, le ToutPuissant, l’Irrésistible, l’Omnipotent.
Ô peuple de Dieu ! en ce jour, chacun devrait fixer son regard sur l’horizon de ces mots bénis : « Il fait ce qu’il lui plaît, seul et sans aide. » Celui qui atteint cet état atteint véritablement la lumière de l’essence même de l’unité de Dieu et en est illuminé, alors que les autres sont inscrits dans le Livre de Dieu parmi ceux qui suivent imaginations et chimères. Tends l’oreille à la voix de cet Opprimé et protège l’intégrité de ton rang. Il est nécessaire, impératif, que chacun observe cette injonction.
Cet Opprimé a toujours proclamé ouvertement à la face de tous les peuples du monde ce qui servira de clé pour ouvrir la porte des sciences, des arts, de la connaissance, du bien-être, de la prospérité et de la richesse. Les injustices infligées par les oppresseurs n’ont pas réussi à faire taire la voix perçante de la Plume très exaltée, et les doutes du pervers ou de l’insoumis n’ont pu l’empêcher de révéler le Verbe sublime. Je supplie Dieu de protéger et de purifier le peuple de Bahá des chimères et des idées corrompues des disciples de la religion précédente.
Ô peuple de Dieu ! aux yeux de celui qui est le Désir du monde, les érudits intègres, dévoués à l’éducation des autres, libérés et protégés des impulsions d’une nature vile et cupide, sont les étoiles du firmament de la vraie connaissance. Il est essentiel de les traiter avec déférence. Ils sont sources d’eau vive, étoiles brillantes, fruits de l’arbre sacré, défenseurs du pouvoir des cieux, océans de la sagesse céleste. Heureux celui qui les suit. En vérité une telle âme est inscrite dans le Livre de Dieu, le Seigneur du trône puissant, parmi celles pour qui tout sera bien.
Que la gloire qui émane de Dieu, le Seigneur du ciel et de la terre, repose sur toi, ô peuple de Bahá, compagnon de l’Arche vermeille, et sur ceux qui tendent l’oreille à ta douce voix et observent ce qui leur est ordonné dans cette puissante et merveilleuse tablette.
Voici l’Épître de Dieu, le Secours, l’Absolu. Il est Dieu, le Seigneur de sagesse et de parole, exalté soit-il !
Louange à Dieu, incomparable dans sa majesté, son pouvoir et sa beauté, sans égal dans sa gloire, sa puissance et sa grandeur, trop élevé pour que l’imagination humaine le comprenne ou qu’un pair lui soit associé ! C’est avec la plus grande éloquence et clarté qu’il a exposé la voie droite par ses mots et ses paroles. Il est en vérité le Possesseur de toutes choses, le Suprême. Lorsqu’il projeta d’appeler à l’existence la nouvelle création, il envoya, de l’horizon de sa volonté, le Point manifeste et lumineux ; ce Point traversa tous les signes et se manifesta sous toutes les formes jusqu’à atteindre le zénith, comme l’avait ordonné Dieu, le Seigneur de tous les hommes.
Ce Point est le centre du cercle des Noms, il marque l’apogée des manifestations des Lettres dans le monde de la création. Par lui sont apparus les signes du Mystère impénétrable, du Symbole orné, et de celui qui est révélé dans le Plus-Grand-Nom, Nom mentionné dans la tablette lumineuse et inscrit dans le manuscrit nivéen et sacré. Et lorsque le Point fut lié à la deuxième lettre qui apparaît au début du Mathání, il traversa les cieux de l’explication et de la parole. Alors la Lumière éternelle de Dieu rayonna, s’enflamma au cœur même du firmament du témoignage et produisit deux astres. Glorifié soit le Miséricordieux qu’aucune allusion ne peut évoquer, qu’aucune expression ne peut définir, qu’aucune affirmation ne peut révéler et qu’aucun signe ne peut représenter. Il est en vérité l’Ordonnateur, le Très-Généreux, au commencement et à la fin. Et il leur choisit des protecteurs, des défenseurs, parmi les armées du pouvoir et de la puissance. Il est en vérité le Secours, le Puissant, l’Indépendant.
Comme le Mathání, le préambule de cette Épître est maintenant révélé une seconde fois.
Louange à Dieu qui manifesta le Point et dévoila par lui la connaissance de toutes choses, passées et à venir. Il choisit ce Point pour être le héraut de son Nom et l’annonciateur de sa grande révélation qui fait trembler l’humanité de tous ses membres et rayonner la splendeur de sa lumière au-dessus de l’horizon du monde. En vérité, Dieu voulut que ce Point fut un océan de lumière pour les sincères parmi ses serviteurs et une flamme brûlante pour les rebelles et les impies parmi son peuple, ceux-là mêmes qui troquèrent le don de Dieu contre l’incrédulité, la nourriture céleste contre l’hypocrisie et menèrent leurs associés vers une misérable demeure. Ils se révoltèrent de par le monde et violèrent son alliance le jour où l’Être immortel monta sur son trône et le Crieur éleva la voix depuis le havre de paix et de sécurité dans la sainte vallée.
Ô disciples du Bayán ! craignez le Très-Miséricordieux. Voici celui qui fut glorifié par Muh∂ammad, l’Apôtre de Dieu, et avant lui par l’Esprit, et encore avant par celui qui conversa avec Dieu. Voici le Point du Bayán qui appelle devant le trône et dit : « Par la justice de Dieu ! vous avez été créés pour glorifier cette très grande Nouvelle, cette Voie parfaite enfouie dans l’âme des prophètes, précieusement gardée dans le cœur des élus de Dieu et consignée par la plume glorieuse de votre Seigneur, le Possesseur des noms. »
Dis : Ô malveillants, que la colère vous étouffe ! en vérité, il est apparu celui à qui rien n’échappe. Il est venu celui qui fait rayonner la face de la connaissance divine. Par lui, le royaume de la parole est embelli, les esprits réceptifs se tournent vers le Seigneur des révélations, ceux qui étaient à genoux se lèvent et les indolents se précipitent pour atteindre le Sinaï de la certitude. Dieu voulut que ce jour soit une bénédiction pour les vertueux, un châtiment pour les méchants, un bienfait pour les fidèles et un déchaînement de son courroux pour les infidèles et les rebelles. En vérité, il est rendu manifeste, investi par Dieu d’une souveraineté invincible. Il révèle ce qui ne peut être comparé à rien sur la terre ni dans les cieux.
Crains le Très-Miséricordieux, ô peuple du Bayán, et ne commets pas ce que les disciples du Coran ont commis, eux qui jour et nuit professaient leur croyance dans la foi de Dieu. Pourtant, lorsque le Seigneur de tous les hommes apparut, ils se détournèrent de lui et prononcèrent à son encontre une sentence si cruelle que le Livre mère se lamenta amèrement sur son sort, au Jour du retour. Souviens-toi et médite sur leurs actes et leurs paroles, leur rang et leurs mérites et sur ce qu’ils provoquèrent lorsque celui qui conversait sur le Sinaï se mit à parler, lorsqu’une sonnerie de trompette retentit. Tous, dans les cieux et sur la terre, défaillirent à l’exception de ceux qui sont comptés parmi les lettres de l’affirmation.
Ô peuple du Bayán ! abandonne tes chimères et tes vaines imaginations, puis avec les yeux de l’équité considère l’Aurore de sa révélation et les choses qu’il a manifestées, les paroles qu’il a divinement révélées et les souffrances qu’il a endurées aux mains de ses ennemis. Il a volontairement accepté toutes sortes de tribulations afin de proclamer sa cause et exalter sa parole. Il fut, d’abord, emprisonné au pays de Tá, ensuite au pays de Mím, puis de nouveau au pays de Tá, pour la cause de Dieu, le Façonneur des cieux. Par amour de la cause de Dieu, le Tout-Puissant, le Très-Généreux. il fut chargé de chaînes et de fers,
Ô peuple du Bayán ! as-tu oublié les exhortations que révéla ma plume et prononça ma langue ? As-tu troqué ma certitude contre tes chimères et ma voie contre tes désirs égoïstes ? As-tu rejeté les préceptes de Dieu et son souvenir ? As-tu renié ses lois et ses ordonnances ? Crains Dieu, abandonne à leurs auteurs les vaines imaginations, laisse à leurs inventeurs les superstitions et à leurs créateurs les doutes. Avance alors, le visage rayonnant et le cœur pur, vers l’horizon où resplendit le Soleil de la certitude, sur l’ordre de Dieu, Seigneur des révélations.
Louange à Dieu qui fit de la Très-Grande-Infaillibilité le bouclier du temple de sa cause dans le royaume de la création, et n’attribua à personne d’autre une part de ce rang élevé et sublime, ce vêtement que les doigts du pouvoir transcendant tissèrent pour son auguste personne et qui ne sied qu’à celui qui siège sur le trône puissant de « celui qui fait ce qui lui plaît ». Quiconque accepte et reconnaît ce qu’écrit ici la Plume de gloire est compté dans le Livre de Dieu, le Seigneur du début et de la fin, parmi les défenseurs de l’unité divine qui professent l’unicité de Dieu.
Lorsque le flot de paroles parvint à ce point, les douces saveurs de la vraie connaissance se répandirent au loin et le soleil de l’unité divine resplendit à l’horizon de sa sainte parole. Heureux celui que son appel attire vers le sommet de gloire, qui s’approche du but suprême et reconnaît dans la voix perçante de ma Plume de gloire ce que veut le Seigneur de ce monde et de l’autre. Quiconque ne peut boire le vin choisi que nous avons décacheté par la puissance de notre nom, l’Irrésistible, sera incapable de discerner les splendeurs de la lumière de l’unité divine et de saisir le dessein fondamental qui sous-tend les Écritures de Dieu, le Seigneur du ciel et de la terre, le Dirigeant souverain de ce monde et du monde à venir. Cet homme sera compté parmi les infidèles dans le Livre de Dieu, l’Omniscient, le Bien-Informé.
Ô toi, honorable chercheur ! nous témoignons que tu fis preuve d’une inaltérable patience à l’époque où l’on empêchait la Plume de se mouvoir et où la Langue hésitait à donner une explication de ce signe merveilleux, la Très-Grande-Infaillibilité. Tu as demandé à cet Opprimé de le dévoiler pour toi, d’élucider son mystère et sa nature, son état et son rang, son excellence, sa sublimité et son exaltation. Par le Dieu vivant ! si nous dévoilions les perles du témoignage enfouies dans les tréfonds de l’océan de la connaissance et de la promesse, ou si nous laissions sortir de leur demeure les beautés du mystère divin, cachées dans les salles de la parole au paradis de la vraie compréhension, des troubles violents surgiraient de tous côtés parmi les dirigeants religieux et tu verrais le peuple de Dieu pris entre les crocs de loups pareils à ceux qui renient Dieu au commencement comme à la fin. C’est pourquoi nous avons retenu notre plume pendant un temps considérable, suivant en cela la sagesse divine, afin de protéger les fidèles de ceux qui échangent les grâces célestes contre l’incrédulité et choisissent pour leur peuple la demeure de perdition.
Ô chercheur doué d’une intuition aiguë, je le jure par celui dont la puissance de la parole la plus sublime attire l’Assemblée céleste ! En vérité, les oiseaux des domaines de mon royaume et les colombes de la roseraie de ma sagesse chantent des mélodies harmonieuses dont Dieu seul, le Seigneur des royaumes de la terre et du ciel, perçoit le sens ; si une seule note de ces mélodies devait être révélée, les peuples de la tyrannie proféreraient des calomnies telles que nul n’en proféra jamais dans les générations passées et commettraient des actes tels que nul n’en commit jamais dans les âges et les siècles passés. Ils rejettent la grâce de Dieu et ses preuves, ils répudient le témoignage de Dieu et ses signes. Ils s’égarent et induisent le peuple en erreur, et cependant ils ne le perçoivent pas. Ils adorent des chimères, mais ne le savent pas. Ils prennent de vaines imaginations pour seigneurs, négligent Dieu et cependant ne comprennent pas. Ils abandonnent le très grand Océan et se précipitent vers la mare, mais ne le réalisent pas. Ils suivent leurs propres chimères tout en s’éloignant de Dieu, le Secours, l’Absolu.
Dis : Par la justice de Dieu ! le Très-Miséricordieux est venu, puissant et souverain. Sa puissance ébranle le fondement des religions et suscite le chant mélodieux du Rossignol de la parole, perché sur la plus haute branche de la vraie compréhension. En vérité, il est venu celui qui, caché dans la connaissance de Dieu, est mentionné dans les saintes Écritures. Dis : Voici le jour où celui qui parla sur le Sinaï est monté sur le trône de la révélation et où les hommes se trouvent en présence du Seigneur des mondes. Voici le jour où la terre proclame ses nouvelles et dévoile ses trésors, où les océans offrent leurs perles et l’Arbre divin ses fruits, où le Soleil rayonne et les Lunes diffusent leur lumière, où les cieux révèlent leurs Étoiles, où l’Heure révèle ses signes et la Résurrection sa redoutable majesté, où les plumes s’épanchent de nouveau et où les esprits dévoilent leurs mystères. Heureux l’homme qui le reconnaît et parvient à sa présence, et malheur à ceux qui le renient et s’en détournent. J’implore Dieu d’aider ses serviteurs à revenir à lui. En vérité, il est Celui qui pardonne, l’Indulgent, le Miséricordieux.
Ô toi qui tournes ton visage vers le royaume des cieux et bois le vin scellé des mains de la générosité ! sache que le terme « infaillibilité » a de nombreuses significations et différents degrés. Dans un sens, il s’applique à celui que Dieu a préservé de l’erreur. De même, il s’applique à chaque âme que Dieu a immunisée contre le péché, la transgression, la rébellion, l’impiété, l’incrédulité, et cætera. Cependant, la Très-Grande-Infaillibilité se limite à celui dont le rang est incommensurablement exalté au-delà des ordonnances et des interdits, celui qui est sanctifié des erreurs et des omissions. En vérité, il est une lumière qui n’est pas suivie par l’obscurité, une vérité qui n’est pas gagnée par l’erreur. Décréterait-il que l’eau est du vin, que le ciel est la terre ou que la lumière est le feu, il dirait la vérité et nul doute n’existerait à ce sujet ; nul n’a le droit de mettre en cause son autorité ni de demander pourquoi et dans quel but. Quiconque élève des objections sera compté parmi les rebelles dans le Livre de Dieu, le Seigneur des mondes. « Nul ne l’interroge sur ce qu’il fait, mais les hommes seront interrogés ». Il est venu des cieux invisibles, portant la bannière « il fait tout ce qu’il veut », escorté par les armées du pouvoir et de l’autorité, alors qu’il est du devoir de tous, excepté lui, d’observer strictement toutes les lois qui leur sont imposées, et quiconque en dévierait, ne fûtce que de l’épaisseur d’un cheveu, verrait son travail réduit à néant.
Réfléchis, rappelle-toi l’époque où Muh∂ammad est apparu. Il dit, et sa parole est vérité : « Il incombe aux hommes […] d’aller, pour Dieu, en pèlerinage à la Maison. » Et il en est de même pour la prière quotidienne, le jeûne et les lois qui resplendirent à l’horizon du Livre de Dieu, le Seigneur du monde, le véritable Éducateur des peuples et des tribus de la terre. Il incombe à chacun de lui obéir en tout ce que Dieu a ordonné ; quiconque le renie n’a pas cru en Dieu, en ses versets, en ses messagers et en ses livres. Qu’il déclare que le bien est le mal ou que le reniement est la croyance, il dit la vérité, comme Dieu le lui a ordonné. C’est un rang où les péchés et les transgressions n’existent pas et ne sont pas mentionnés. Considère le verset sacré, divinement révélé, où le pèlerinage à la Maison est enjoint à chacun. Il revient à ceux qui sont investis de l’autorité après lui d’observer tout ce qui leur a été prescrit dans le Livre. À personne n’est donné le droit de s’écarter des lois et des décrets de Dieu. Quiconque s’en écarte est compté parmi les transgresseurs dans le Livre de Dieu, le Seigneur du trône puissant.
Ô toi qui fixes ton regard sur l’Orient de la cause de Dieu ! Sache avec certitude que la volonté de Dieu n’est pas limitée par les normes des hommes et que Dieu ne suit pas les mêmes chemins. Mais il incombe à chacun de se tenir avec fermeté sur le droit sentier de Dieu. S’il affirmait que la droite est la gauche ou que le sud est le nord, il dirait sans aucun doute la vérité. Il doit être loué dans ses actes et obéi dans ses commandements. Il est indépendant dans ses décisions et seul dans sa souveraineté. Il fait ce qu’il veut et ordonne ce qui lui plaît. Sache en outre que tous, excepté lui, sont créés par la puissance d’un mot émanant de sa présence, alors qu’ils n’ont ni mouvement ni repos, si ce n’est sur son ordre ou avec sa permission.
Ô toi qui prends ton essor dans l’atmosphère d’amour et de fraternité, toi qui fixes ton regard sur la lumière de la face de ton Seigneur, le Roi de la création ! remercie Dieu, car il a élucidé pour toi ce qui était caché précieusement dans sa connaissance, afin que chacun se rende compte que, dans son royaume d’infaillibilité suprême, il ne s’est adjoint ni pair ni conseiller. Il est en vérité l’Aurore des préceptes et des commandements divins et la Source de la connaissance et de la sagesse, alors que tous en dehors de lui sont des sujets soumis à son autorité ; et il est le Souverain suprême, l’Ordonnateur, l’Omniscient, le Bien-Informé.
Quant à toi, chaque fois que te ravissent les souffles vivifiants des versets révélés et que t’enivrent les eaux pures et régénératrices offertes par la grâce de ton Seigneur, le Souverain suprême du jour de la résurrection, élève la voix et dis :
Ô mon Dieu ! ô mon Dieu ! je te rends grâce de m’avoir dirigé vers toi, de m’avoir guidé vers ton horizon, de m’avoir clairement montré ton chemin, de m’avoir révélé tes preuves et de m’avoir permis de tourner mon visage vers toi, alors que la plupart des érudits et des théologiens parmi tes serviteurs, ainsi que ceux qui les suivent, se sont détournés de toi sans la moindre preuve ni le moindre signe venant de toi. Sois béni, ô Dieu des noms ! Gloire à toi, ô Créateur des cieux ! Par le pouvoir de ton nom, l’Absolu, tu m’as donné à boire ton vin scellé, tu m’as conduit vers toi et permis de reconnaître l’Aurore de ta parole, la Manifestation de tes signes, l’Origine de tes lois et de tes commandements, la Source de ta sagesse et de tes dons. Heureux le pays ennobli par tes pas, où le trône de ta souveraineté est établi, où le parfum de ton vêtement se diffuse. Par ta gloire et ta majesté, par ta puissance et ton pouvoir, je ne souhaite la vue que pour contempler ta beauté, et l’ouïe que pour prêter l’oreille à ton appel et à tes versets.
Ô mon Dieu ! ô mon Dieu ! ne prive pas les yeux de ce pour quoi tu les as créés, n’interdis pas aux visages de se tourner vers ton horizon ou aux hommes de te rendre hommage aux portes de ta majesté, de se présenter devant ton trône ou de s’incliner face aux splendeurs du Soleil de ta bonté.
Ô Seigneur, je suis celui dont le cœur et l’âme, les membres, la voix intérieure et les lèvres témoignent de ton unité, de ton unicité, que tu es Dieu et qu’il n’est pas d’autre Dieu que toi. Tu as appelé les hommes à l’existence pour te connaître et servir ta cause afin que leur rang soit élevé sur la terre et leurs âmes exaltées en vertu de ce que tu as révélé dans tes écritures, tes livres et tes tablettes. Pourtant, à peine t’étais-tu manifesté et avais-tu révélé tes signes qu’ils se détournèrent de toi, te répudièrent et rejetèrent ce que tu dévoilais à leurs yeux par la puissance de ton pouvoir et de ta force. Ils se levèrent pour te nuire, pour éteindre ta lumière et étouffer la flamme qui brûle dans ton Buisson ardent. Leur iniquité devint si odieuse qu’ils conspirèrent pour répandre ton sang et violer ton honneur. Et il en fit de même, lui que tu avais nourri des mains de ta tendre bonté, protégé de la malignité des rebelles parmi tes créatures et des insoumis parmi tes serviteurs, et à qui tu avais confié la tâche de transcrire tes versets sacrés devant ton trône.
Hélas ! hélas ! il perpétra tant de vilenies en tes jours qu’il finit par violer ton alliance, ton pacte, par rejeter tes saintes écritures, par se rebeller et commettre ce qui amena les hôtes de ton royaume à se lamenter. Alors, dès qu’il vit ses espoirs se briser et sentit l’odeur de l’échec complet, il éleva la voix et proclama ce qui plongea dans la plus grande perplexité les élus qui te sont proches et les habitants du pavillon de gloire.
Ô mon Dieu, tu me vois suffoquer d’angoisse, comme un poisson hors de l’eau. Délivre-moi, aie pitié de moi, ô toi dont tous les hommes implorent le secours, ô toi qui détiens les rênes du pouvoir sur tous les hommes et sur toutes les femmes. Chaque fois que je pense à mes péchés et à la gravité de mes offenses, le désespoir m’assaille de toutes parts et, chaque fois que je m’arrête pour méditer sur l’océan de ta générosité, le ciel de ta grâce et le soleil de ta tendre compassion, je respire le parfum de l’espoir diffusé de droite et de gauche, du nord et du sud, comme si chaque chose créée me communiquait cette joyeuse nouvelle : les nuages des cieux de ta miséricorde déverseront leur pluie sur moi. Par ta puissance, ô Soutien de ceux qui sont sincères et Désir de ceux qui ont le bonheur d’accéder à ta présence ! tes faveurs et tes bénédictions multiples, les révélations de ta grâce et de ta tendre bonté m’ont vraiment enhardi. Sinon, comment le pur néant pourrait-il magnifier le nom de celui qui, d’un mot, a donné vie à la création, et comment une créature éphémère pourrait-elle chanter les louanges de celui qui a prouvé que rien ne peut le décrire ni aucun éloge magnifier sa gloire ? Il est, de toute éternité, infiniment exalté au-dessus de la compréhension de ses créatures et sanctifié au-delà des conceptions de ses serviteurs.
Ô Seigneur ! tu vois devant ta face cet être sans vie ; par ta générosité et ta grâce bienfaisante, ne souffre pas qu’il soit privé du calice de la vie immortelle. Et (ce « et » est-il nécessaire ?) tu vois, debout devant ton trône, cet être affligé ; ne l’écarte pas de l’océan de ta guérison. Je te supplie de me permettre, à chaque instant et en toutes circonstances, de me souvenir de toi, de magnifier ton nom et de servir ta cause, bien que je sois conscient que tout ce qui provient d’un serviteur ne peut transcender les limites de son âme, ni convenir à ta suzeraineté, ni être digne de la cour de ta gloire et de ta majesté.
Ta puissance en témoigne ! Si ce n’était pour célébrer ta louange, la langue me serait inutile et si ce n’était pour te servir, la vie me serait vaine. Sans le plaisir de contempler les splendeurs de ton royaume de gloire, pourquoi la vue me serait-elle précieuse ? Et sans la joie d’écouter la mélodie de ta voix harmonieuse, à quoi bon l’ouïe ?
Hélas ! hélas ! ô mon Dieu, mon Soutien, Désir de mon cœur ! je ne sais si tu as prévu pour moi ce qui consolera mes yeux, transportera mon âme et réjouira mon cœur, ou si ton irrévocable décret m’interdira de me présenter devant ton trône, toi qui es le Roi de l’éternité et le Seigneur souverain de toutes les nations. Par ta gloire et ta majesté, par ton autorité et ton pouvoir, je jure que les ténèbres de l’éloignement m’anéantissent. Où est la lumière de la proximité, ô Désir de tout cœur perspicace ? Les affres de la séparation me rongent. Où est l’éclat de la réunion, ô Bien-Aimé de tes serviteurs dévoués ?
Ô mon Dieu, tu vois ce qui m’est advenu dans ton sentier, aux mains de ceux qui ont nié ta vérité, violé ton alliance, ergoté sur tes preuves, rejeté les grâces que tu leur accordais, refusé de croire aux versets que tu leur envoyais et récusé les signes que tu accomplissais.
Ô Seigneur ! la langue de ma langue, le cœur de mon cœur, l’esprit de mon esprit, mon corps et mon âme témoignent de ton unité et de ton unicité, de ton pouvoir et de ton omnipotence, de ta grandeur et de ta souveraineté, et ils attestent de ta gloire, de ta noblesse et de ton autorité. J’affirme que tu es Dieu et qu’il n’est pas d’autre Dieu que toi. Tu es de toute éternité un trésor caché à la vue et à l’esprit des hommes et tu le resteras à jamais. Les forces de la terre ne pourront jamais s’opposer à toi, ni la puissance des nations t’alarmer. Tu es celui qui ouvre la porte de la connaissance à tes serviteurs afin qu’ils reconnaissent celui qui est le Soleil de ta révélation, l’Aurore de tes signes, le Ciel de ta manifestation et le Soleil de ta divine beauté. Dans tes livres saints, tes écrits et tes manuscrits, tu promets aux peuples du monde d’apparaître en personne et d’écarter de ton visage les voiles de la gloire, comme tu l’annonças à ton Ami qui fit resplendir le soleil de la révélation au-dessus de l’horizon de HΔ∆ijáz, et qui éclaira tous les hommes de l’aurore de la vérité divine par ces paroles : « Le jour où les hommes seront debout devant le Seigneur des mondes. » Et, avant Muhammad, tu fis ∂ part de cette bonne nouvelle à celui qui conversait avec toi, et tu lui dis : « Fais sortir ton peuple des ténèbres vers la lumière et rappelle-lui les jours de Dieu. » De même, tu proclamas cette vérité à l’Esprit, à tes prophètes et à tes messagers anciens ou récents. Si tout ce que tu as révélé pour glorifier ce plus grand Souvenir, cette grande Nouvelle, devait jaillir de la source de ta très auguste Plume, les habitants des cités de la connaissance et de la compréhension seraient abasourdis, à l’exception de ceux que tu libèrerais par la puissance de ton pouvoir et que tu protégerais en signe de ta munificence et de ta grâce. Je témoigne que tu as rempli ton engagement et rendu manifeste celui dont la venue était annoncée par tes prophètes, tes élus et ceux qui te servent. Il est venu du ciel de gloire et de puissance, brandissant les bannières de tes signes et les étendards de tes preuves. Par la puissance de ton pouvoir et de ta force invincibles, il se leva devant tous les hommes et appela l’humanité vers le sommet de gloire transcendante, l’horizon le plus haut à tel point que ni l’oppression des religieux ni les assauts des dirigeants ne purent le décourager. Déterminé, il se leva et, rompant le silence, proclama d’une voix vibrante : « Celui qui est le Très-Généreux est venu, chevauchant les nuages. Ô peuples de la terre ! avancez, le visage illuminé et le cœur radieux. »
Heureux, en vérité, celui qui parvient à ta présence, boit le vin de la réunion versé de la main de ta munificence, respire le parfum de tes signes, délie sa langue pour te louer et s’élève dans tes cieux. Heureux celui que la douceur de ta voix transporte, qui parvient au paradis le plus exalté et, devant le trône de ta majesté, accède à la révélation et à la vision.
Par la Très-Grande-Infaillibilité que tu as choisie pour être la source de ta révélation, par la puissance de ton Verbe sublime avec lequel tu appelas la création à l’existence et révélas ta cause, et par ce nom qui pousse tous les autres noms à gémir et les sages à trembler de tous leurs membres ! je te supplie de me détacher de tout sauf de toi, afin que seul le bon plaisir de ta volonté régisse mes mouvements, seul ton dessein inspire mes paroles et que je n’entende que les mots te louant et te glorifiant.
Je magnifie ton nom, ô mon Dieu, et je te rends grâce, ô mon Désir, car tu m’as permis de percevoir clairement ta Voie droite, tu as dévoilé à mes yeux ta grande Annonce et tu m’as aidé à tourner mon visage vers l’Aurore de ta révélation et la Source de ta cause, alors que tes serviteurs et ton peuple se détournaient de toi. Ô Seigneur du royaume d’éternité, par la voix perçante de la Plume de gloire, par le Feu ardent qui appelle depuis l’arbre verdoyant, par l’Arche que tu as spécialement choisie pour le peuple de Bahá, je te supplie ! Permets-moi de rester inébranlable dans mon amour pour toi, de me réjouir de tout ce que tu as prescrit pour moi dans ton livre et de rester ferme dans ton service et dans celui de tes aimés. Et par ta grâce, ô mon Dieu, aide tes serviteurs à accomplir ce qui exaltera ta cause et leur permettra d’observer ce que tu as révélé dans ton livre.
En vérité, tu es le Seigneur de puissance, tu as le pouvoir d’ordonner tout ce que tu veux et tu tiens entre tes mains les rênes de toutes les créatures. Il n’est pas d’autre Dieu que toi, le ToutPuissant, l’Omniscient, le Très-Sage.
Ô Jalíl ! nous avons dévoilé à tes yeux la mer et ses vagues, le soleil et ses rayons, le firmament et ses étoiles, les coquillages et leurs perles. Rends grâce à Dieu d’une si grande générosité, d’un si grand bienfait qui imprègnent le monde entier.
Ô toi qui tournes ton visage vers les splendeurs de ma face ! de vagues chimères enveloppent les habitants de la terre et les empêchent de se tourner vers l’horizon de la certitude, vers son éclat, ses manifestations et ses lumières. De vaines imaginations les retiennent loin de lui, l’Absolu. Ils parlent, mus par leurs propres caprices, et ne comprennent pas. Il y a ceux qui disent : « Les versets ont-ils été révélés ? » Dis : « Oui, par celui qui est le Seigneur des cieux ! » « L’heure est-elle venue ? » « Elle est même passée, par celui qui est le Révélateur de signes évidents ! En vérité, l’Inévitable est arrivé et lui, le Véritable, est apparu avec preuves et témoignages. La plaine est dévoilée et l’humanité en est profondément troublée, effrayée. Les séismes se succèdent et dans leur crainte de Dieu, le Seigneur de puissance, l’Irrésistible, les tribus se lamentent. Dis : « La sonnerie de trompette, étourdissante, retentit et le Jour est à Dieu, l’Unique, l’Absolu. » Ils disent aussi : « La catastrophe est-elle arrivée ? » Dis : « Oui, par le Seigneur des seigneurs ! » « La résurrection est-elle venue ? » « Mieux encore : l’Absolu est apparu avec le royaume de ses signes. » « Vois-tu des hommes terrassés ? » « Oui, par mon Seigneur, le Très-Haut, le Très-Glorieux ! » « Les souches d’arbres ont-elles été déracinées ? » « Oui, et pire encore : les montagnes ont été réduites en poussière, par lui, le Seigneur des attributs ! » Ils disent encore : « Où est le paradis ? Où est l’enfer ? » Dis : « Le premier est d’être uni à moi ; le second est ton propre ego, ô toi qui donnes un associé à Dieu et qui doutes. » Ils disent : « Nous ne voyons pas la balance. » Dis : « Par mon Seigneur, le Dieu de miséricorde ! en vérité personne ne peut la voir sauf ceux doués de clairvoyance. » Ils demandent : « Les étoiles sont-elles tombées ? » Dis : « Oui, lorsque lui, l’Absolu, vivait au pays du mystère. Sachez-le, vous qui êtes doués de discernement ! » Tous les signes apparurent quand nous sortîmes la main du pouvoir du sein de la majesté et de la puissance. En vérité, le Crieur lança son appel lorsque le temps promis fut venu, et ceux qui reconnurent les splendeurs du Sinaï s’évanouirent dans le désert de l’hésitation devant la terrifiante majesté de ton Seigneur, le Seigneur de la création. La trompette demande : « Le clairon a-t-il sonné ? » Dis : « Oui, par le Roi de la révélation, lorsqu’il monta sur le trône de son nom, le Très-Miséricordieux. » L’aurore de la miséricorde de ton Seigneur, source de toute lumière, chasse l’obscurité. La brise du Très-Miséricordieux souffle et les âmes sont ranimées dans le tombeau de leur corps. Ainsi le décret est-il accompli par Dieu, le Puissant, le Bienfaisant. Ceux qui rejettent la vérité disent : « Quand le ciel s’est-il ouvert ? » Dis : « Quand vous gisiez dans les tombes de l’obstination et de l’erreur. » Parmi les impies, il y a celui qui se frotte les yeux et qui regarde à droite et à gauche. Dis : « Aveugle que tu es. Tu n’as aucun refuge vers lequel fuir. » Et parmi eux se trouve celui qui dit : « Les hommes ont-ils été rassemblés ? » Dis : « Oui, par mon Seigneur ! Pendant que tu étais couché dans le berceau des chimères. » Et parmi eux, un autre encore : « Le Livre a-t-il été envoyé par le pouvoir de la vraie foi ? » Dis : « La vraie foi elle-même est frappée de stupeur. Prenez garde, ô vous, hommes au cœur perspicace ! » Et encore : « Ai-je été regroupé avec d’autres, aveugles eux aussi ?» « Dis : Oui, par celui qui chevauche les nuages ! » Le paradis est orné de roses mystiques et l’enfer flamboie du feu des impies. Dis : « La lumière surgit à l’horizon de la Révélation, et la terre entière est illuminée par la venue du Seigneur du jour de l’alliance ! » Les incrédules périssent alors que, guidé par la lumière de l’assurance, prospère celui qui se tourne vers l’Aurore de la certitude. Heureux toi qui fixes ton regard sur moi : cette tablette qui exalte l’âme des hommes t’est destinée. Grave-la dans ta mémoire et récite-la. Par ma vie ! c’est une porte qui conduit à la miséricorde de ton Seigneur. Heureux celui qui la récite au crépuscule et à l’aube. Oui, nous t’avons entendu louer cette cause qui renverse la montagne de la connaissance et fait trébucher les hommes. Que ma gloire soit sur toi et sur quiconque se tourne vers le Tout-Puissant, le Dieu de toute bonté. La tablette terminée, le sujet reste inépuisé. Sois patient, car ton Seigneur est patient.
Ces versets, révélés auparavant, nous te les adressons afin que tu connaisses les mensonges que proférèrent leurs lèvres lorsque Dieu vint à eux, puissant et souverain. Les fondations des chimères tremblèrent, le ciel des imaginations futiles se déchira, et pourtant les gens doutent encore de lui et le contestent. Ils nient les preuves de Dieu après qu’il soit venu des cieux du pouvoir accompagné du royaume de ses signes. Ils rejettent ce qui était prescrit et commettent ce qui leur était interdit dans le Livre. Ils abandonnent leur Dieu et s’accrochent à leurs désirs. En vérité, ils sont perdus et dans l’erreur. Ils lisent les versets et les rejettent. Ils voient les signes évidents et s’en détournent. Ils sont, en vérité, perdus dans d’étranges doutes.
Nous avons exhorté nos aimés à craindre Dieu, une crainte source de toutes les bonnes actions et de toutes les vertus. Elle est le général des armées de la justice dans la cité de Bahá. Heureux l’homme qui se rallie à son étendard éclatant et y reste fidèle. En vérité, il fait partie des compagnons de l’arche vermeille mentionnée dans le Qayyúm-i-Asmá.
Dis : Ô peuple de Dieu ! ornez votre temple des atours de la loyauté et de la piété. Puis aidez votre Seigneur par les armées des bonnes actions et des comportements louables. Dans nos livres, nos écrits, nos manuscrits et nos tablettes, nous vous interdisons la dissension et le conflit, et en ceci nous ne voulons rien d’autre que votre élévation et votre progrès. En témoignent le ciel et ses étoiles, le soleil et son éclat, les arbres et leurs feuilles, les mers et leurs vagues, la terre et ses trésors. Nous prions Dieu d’assister ses aimés et de les aider à accomplir ce qui leur convient en ce rang béni, puissant et merveilleux. Nous l’implorons en outre, dans sa générosité, de permettre à ceux qui nous entourent d’observer ce que notre plume de gloire leur enjoint.
Ô Jalíl, ma gloire et ma tendre sollicitude soient sur toi ! En vérité, nous avons enjoint aux hommes de faire ce qui est convenable et pourtant ils commettent des actes tels que mon cœur et ma plume se lamentent. Prête l’oreille à ce qui est révélé du ciel de ma volonté et du royaume de mon bon plaisir. Je ne pleure ni sur ma captivité ni sur ce qui m’est arrivé aux mains de mes ennemis. Ma tristesse est plutôt due à ceux qui prétendent m’être apparentés et provoquent cependant par leurs actes mes lamentations et mes larmes. Nous les avons exhortés longuement dans diverses tablettes et nous avons supplié Dieu de bien vouloir les aider, leur permettre de s’approcher de lui et les fortifier dans ce qui apporterait la paix aux cœurs, la tranquillité aux âmes et empêcherait leurs mains d’accomplir ce qui ne sied pas à ses jours.
Dis : Ô bien-aimés dans mes contrées ! prêtez l’oreille aux conseils de celui qui vous admoneste pour l’amour de Dieu. En vérité, il vous a créés, il a révélé à vos yeux ce qui vous élève et favorise vos intérêts. Il vous a fait connaître sa Voie droite et sa grande Annonce.
Ô Jalíl ! exhorte les hommes à craindre Dieu. Par Dieu ! Cette crainte est le général en chef de l’armée de ton Seigneur. Ses troupes sont faites de bonnes actions et d’une attitude louable, et c’est grâce à elle que la cité du cœur des hommes fut conquise à travers les âges et que les étendards de la souveraineté et du triomphe furent hissés au-dessus de tous les autres.
Nous te parlerons maintenant de la loyauté et du rang qu’elle occupe aux yeux de Dieu, ton Seigneur, Seigneur du trône puissant. Un jour d’entre les jours, nous nous rendîmes sur notre île verdoyante. En arrivant, nous contemplâmes la lumière du soleil scintillant sur sa rivière ondoyante et parmi ses frondaisons luxuriantes. La plume ne peut le décrire ce que nous vîmes en nous tournant vers la droite, ni dépeindre ce que l’œil du Seigneur de l’humanité observa en ce lieu sanctifié, sublime, béni, très exalté. Nous tournant alors vers la gauche, nous contemplâmes une houri du paradis suprême qui clamait, debout sur un pilier de lumière : « Ô habitants de la terre et du ciel ! Voyez ma beauté, mon éclat, mon aspect et ma splendeur. Par Dieu, le Vrai ! je suis la Loyauté, sa personnification et sa beauté. Je récompenserai quiconque me sera fidèle, reconnaîtra mon rang, ma position et s’accrochera à mon vêtement. Je suis le plus grand ornement du peuple de Bahá et l’habit de gloire de tous ceux qui sont dans le royaume de la création. Je suis l’instrument suprême de la prospérité du monde et l’horizon de la certitude pour tous les êtres. » Ainsi t’avons-nous révélé ce qui rapprochera les hommes du Seigneur de la création.
La Plume du Très-Haut passe de la langue éloquente à la langue lumineuse afin que tu apprécies, ô Jalíl, la tendre miséricorde de ton Seigneur, l’Incomparable, et sois de ceux qui sont réellement reconnaissants.
Ô toi qui fixes ton regard sur l’horizon très glorieux ! l’appel est lancé, mais les oreilles qui entendent sont rares, voire inexistantes. Cet Opprimé se trouve dans la gueule du serpent et cependant il ne manque pas d’évoquer les aimés de Dieu. En ces jours, nos souffrances sont si cruelles que l’Assemblée céleste pleure et se lamente. Les adversités du monde et le mal infligé par ses nations ne peuvent ni empêcher le Roi de l’éternité de lancer son appel ni contrecarrer son dessein. Lorsque ceux qui étaient cachés pendant des années derrière les voiles virent que l’horizon de la Cause resplendissait et que la parole de Dieu se répandait, ils se précipitèrent et, avec les épées de la méchanceté, infligèrent un mal qu’aucune plume ne peut dépeindre, aucune langue décrire.
Ceux qui jugent avec équité témoignent que, dès les premiers jours de la Cause, cet Opprimé s’est dressé, dévoilé et resplendissant, face aux rois et au commun des mortels, aux dirigeants et aux religieux, et qu’il a convié tous les hommes d’une voix vibrante à prendre la voie droite. Il n’a eu aucune aide si ce n’est sa plume, aucun soutien si ce n’est lui-même.
Ceux qui ignorent ou négligent le dessein qui anime la cause de Dieu se sont rebellés contre lui. De tels hommes sont les prophètes de l’enfer dont Dieu parle dans son livre et ses tablettes et contre l’influence, la clameur, la duperie desquelles il a mis en garde son peuple. Louange à ceux qui, en présence du souvenir du Seigneur de l’éternité, considèrent les peuples du monde comme pur néant, comme une chose oubliée, et s’accrochent au bras ferme de Dieu, de telle sorte que ni les doutes, ni les insinuations, ni les épées, ni le canon ne les retiennent ou ne les privent de sa présence. Heureux ceux qui sont fermes ; heureux ceux qui restent inébranlables dans sa foi.
En réponse à ta demande, la Plume de gloire a, par sa grâce, décrit les positions et rangs de la Très-Grande-Infaillibilité. Le but est que tous sachent avec certitude que le Sceau des prophètes - que l’âme de tout autre que lui soit offerte pour son amour - reste sans égal, pair, ou associé dans la condition qui est la sienne. Les saints personnages - que les bénédictions de Dieu reposent sur eux - furent créés par la puissance de sa parole ; ils furent après lui les plus érudits et les plus remarquables des hommes, et ils demeurent au niveau le plus élevé de la soumission.
L’essence divine, exaltée au-dessus de toute comparaison et ressemblance, et la réalité la plus profonde de Dieu, qui n’a ni pair ni associé, se manifestent dans le Prophète ; voilà le rang de la vraie unité et de la véritable unicité. Les disciples de la révélation précédente n’ont pas du tout compris ce rang. Le Point premier - que la vie de tout autre soit offerte pour l’amour de lui - dit : « Si le Sceau des prophètes n’avait pas prononcé le mot “succession”, un tel rang n’aurait pas été créé ». Les peuples de jadis attribuaient des associés à Dieu tout en professant leur foi en son unité ; et, bien qu’ils fussent les plus ignorants des hommes, ils se considéraient comme les plus accomplis. Mais, signe de châtiment divin pour ces insouciants, en ce jour du Jugement, leurs croyances et leurs visées erronées sont apparues clairement à tout homme doué de discernement et de compréhension.
Implore Dieu, le Véritable, afin qu’il protège, par sa grâce, les disciples de cette révélation des vaines chimères et des imaginations corrompues des disciples de la religion précédente, et qu’il ne les prive pas des splendeurs éclatantes du soleil de la vraie unité.
Ô Jalíl ! celui que le monde opprime proclame maintenant : La lumière de la justice est affaiblie et le soleil de l’équité est voilé. Le voleur occupe le siège du protecteur et du gardien, et le traître a pris la place du fidèle. Il y a un an, un oppresseur régnait sur cette ville et causait à chaque instant de nouveaux malheurs. Par la justice du Seigneur ! il sema la terreur dans le cœur des hommes. Mais pour la Plume de gloire, la tyrannie dans le monde n’a jamais été et ne sera jamais un obstacle. Par notre grâce abondante et notre tendre bonté, nous avons révélé spécialement pour les dirigeants et les ministres du monde ce qui apporte la sécurité et la protection, la tranquillité et la paix ; ainsi les enfants des hommes seront peutêtre protégés des démons de l’oppression. En vérité, il est le Protecteur, le Secours, Celui qui donne la victoire. Il incombe aux hommes de la Maison de justice de Dieu de fixer leur regard jour et nuit sur ce qui émane de la Plume de gloire afin d’instruire les peuples, de bâtir les nations, de protéger l’homme et de sauvegarder son honneur.
La première splendeur :
Lorsque le Soleil de la sagesse se leva à l’horizon de la sainte révélation de Dieu, il lança cette parole de gloire : Ceux qui possèdent la richesse et sont investis de l’autorité et du pouvoir doivent faire preuve du plus profond respect envers la religion. En vérité, la religion est une lumière éclatante et une forteresse imprenable qui assure la protection et le bien-être des peuples du monde, car la crainte de Dieu pousse l’homme à s’en tenir fermement au bien et à fuir tout mal. Quand la lampe de la religion est voilée, le chaos et la confusion en résultent et les lumières de l’équité et de la justice, de la tranquillité et de la paix cessent de briller. Chaque homme perspicace en témoigne.
La deuxième splendeur :
Nous avons enjoint aux hommes d’établir la paix mineure, le plus sûr moyen de protéger l’humanité. Les souverains du monde devraient, d’un commun accord, y adhérer fermement, car c’est l’instrument suprême pour assurer la sécurité et le bien-être des peuples et des nations. Ils sont, en vérité, les manifestations du pouvoir de Dieu et les sources de son autorité. Nous implorons le Tout-Puissant de les aider, par sa grâce, à réaliser tout ce qui conduit au bien-être de leurs sujets ; une explication complète en a déjà été produite par la Plume de gloire, heureux ceux qui s’y conforment.
La troisième splendeur :
Il incombe à chacun d’observer les saints commandements de Dieu puisqu’ils sont source de vie pour le monde. Le firmament de la sagesse divine est éclairé par les deux astres que sont la consultation et la compassion, et le dais de l’ordre mondial est dressé sur les deux piliers que sont la récompense et la punition.
La quatrième splendeur :
Dans cette révélation, les actes louables et d’une nature droite sont les seules armées capables de mener à la victoire. La crainte de Dieu a toujours été le chef de ces armées, crainte qui englobe toutes choses et règne sur toutes choses.
La cinquième splendeur :
Les gouvernements devraient connaître parfaitement la situation de ceux qu’ils gouvernent et attribuer les fonctions selon les mérites. Chaque dirigeant, chaque souverain, se doit de réfléchir à cela avec le plus grand soin afin que le traître n’usurpe pas la charge du fidèle et que le spoliateur ne dirige pas à la place de celui qui est digne de confiance. Autrefois, parmi les fonctionnaires qui dirigeaient la Très-Grande-Prison, certains, Dieu soit loué, étaient parés de l’ornement de la justice ; quant aux autres, Dieu nous protège. Nous implorons le seul vrai Dieu de les guider, les uns comme les autres, dans l’espoir qu’ils ne soient privés ni du fruit de la foi et de la loyauté, ni de la lumière de l’équité et de la justice.
La sixième splendeur :
C’est l’union et l’harmonie entre les enfants des hommes. Depuis le début des temps, la lumière de l’unité répand son rayonnement divin sur le monde et le meilleur moyen de promouvoir cette unité consiste pour les peuples à comprendre leurs écrits et leurs langages respectifs. Dans de précédentes épîtres, nous avons enjoint aux membres de la Maison de justice de choisir une langue parmi celles qui existent déjà ou d’en adopter une nouvelle et de sélectionner de la même façon une écriture commune ; chacune serait enseignée dans toutes les écoles du monde. Alors, la terre sera considérée comme un seul pays et une seule patrie. Le plus beau fruit de l’arbre de la connaissance est cette parole sublime : Vous êtes les fruits d’un même arbre, les feuilles d’une même branche. Que l’homme ne se glorifie pas d’aimer son pays, mais plutôt d’aimer son prochain. Nous avons déjà révélé à ce sujet les moyens de reconstruire le monde et d’unifier les nations. Heureux ceux qui y parviennent. Heureux ceux qui agissent en conséquence.
La septième splendeur :
La Plume de gloire conseille chacun quant à l’instruction et l’éducation des enfants. Voyez ce que la volonté de Dieu révéla, lors de notre arrivée dans la ville-prison, et inscrivit dans le Très-Saint-Livre. Injonction est donnée à chaque père d’enseigner à son fils et à sa fille la lecture, l’écriture et tout ce qui est dans la sainte Tablette. Quant à celui qui refuse ce qui lui est ordonné, les mandataires exigeront de lui, s’il est riche, ce qui est nécessaire à l’instruction de ces enfants, et sinon la Maison de justice s’en chargera. Nous avons fait d’elle, en vérité, un refuge pour les pauvres et les nécessiteux. Élever son fils, ou le fils d’un autre, équivaut à élever mon propre fils et mérite ma gloire, ma tendre bonté et ma miséricorde qui enveloppent le monde.
La huitième splendeur :
Ce qu’écrit maintenant la Plume de gloire fait partie du Très-Saint-Livre : Les hommes de la Maison de justice de Dieu sont chargés des affaires du peuple. Ils sont, en vérité, les mandataires de Dieu parmi ses serviteurs et les orients de l’autorité dans ses pays.
Ô peuple de Dieu ! la justice éduque le monde car elle est soutenue par deux piliers, la récompense et la punition. Ces deux piliers sont les sources de vie du monde. Chaque jour apparaît un nouveau problème et pour chacun existe une solution appropriée. Ces problèmes devraient être soumis à la Maison de justice afin que ses membres décident selon les besoins, les exigences du moment. Eux, qui se lèvent par amour de Dieu pour servir sa cause, bénéficient de l’inspiration divine venant du royaume invisible. Il incombe à tous de leur obéir. Toutes les affaires de l’État devraient être soumises à la Maison de justice, mais les actes de dévotion doivent être observés selon ce que Dieu a révélé dans son Livre.
Ô peuple de Bahá ! vous êtes l’aurore de l’amour de Dieu et l’aube de sa tendre bonté. Ne souillez pas votre langue en injuriant ou vilipendant une âme et préservez vos yeux de ce qui n’est pas convenable. Exposez ce que vous détenez. Si on l’accepte, votre but est atteint. Sinon, protester est inutile, laissez cette âme à elle-même et tournez-vous vers le Seigneur, le Protecteur, l’Absolu. Ne soyez pas une cause de chagrin et encore moins de discorde et de conflit. Souhaitons que vous receviez une vraie éducation à l’ombre de l’arbre de sa tendre miséricorde et que vous agissiez conformément à ce que Dieu désire. Vous êtes les feuilles d’un seul arbre et les gouttes d’un seul océan.
La neuvième splendeur :
Ne faites pas de la religion une cause de dissensions et de luttes car son but, révélé des cieux de la sainte volonté de Dieu, est d’établir l’unité et la concorde parmi les peuples du monde. La religion de Dieu et sa loi divine sont les instruments les plus puissants, les moyens les plus sûrs, pour que se lève parmi les hommes la lumière de l’unité. Le progrès du monde, le développement des nations, la tranquillité des peuples et la paix sur terre sont des principes, des ordonnances de Dieu. La religion accorde à l’homme le plus précieux des présents, lui offre la coupe de la prospérité, lui accorde la vie éternelle et comble l’humanité de bienfaits impérissables. Il appartient aux dirigeants du monde, et en particulier aux membres de la Maison de justice de Dieu, de s’évertuer à sauvegarder son rang, promouvoir ses intérêts et rehausser sa position aux yeux du monde. De même, il leur faut s’enquérir des conditions de vie de leurs sujets et s’informer des affaires et activités menées par les diverses communautés sous leur autorité. Nous appelons les manifestations du pouvoir de Dieu, souverains et dirigeants, à tout mettre en œuvre, à faire tout ce qu’ils peuvent pour bannir la discorde et illuminer le monde de la lumière de l’harmonie.
Il incombe à chacun d’adhérer fermement à ce qui coule de notre Très-Glorieuse-Plume et de l’observer. Dieu, le Véritable, m’en est témoin et chaque atome de l’existence est là pour l’attester : nous avons clairement exposé les moyens de favoriser l’élévation, le progrès, l’éducation, la protection et la régénération des peuples de la terre, moyens qui sont révélés par la Plume de gloire dans les saints Livres et les saintes Tablettes.
Nous prions Dieu de bien vouloir aider ses serviteurs. Cet Opprimé attend de tous équité et justice. Que nul ne se contente d’écouter ; que chacun médite plutôt sur ce que cet Opprimé révèle. Je le jure par le Soleil de la parole qui luit à l’horizon du royaume du TrèsMiséricordieux : nous ne nous serions pas prêté à la censure, la moquerie et la calomnie des hommes s’il y avait eu quelqu’un d’autre pour parler et expliquer.
À notre arrivée en Irak, la cause de Dieu était plongée dans une profonde torpeur et la brise de la révélation divine était retombée. La plupart des croyants étaient affaiblis, découragés, voire complètement perdus, anéantis. Alors, il y eut une deuxième sonnerie de trompette, et la Langue de grandeur prononça ces paroles bénies : « Nous sonnons la trompette pour la seconde fois ». Ainsi, le monde entier fut ranimé par les souffles vivifiants de la révélation et de l’inspiration divines.
Maintenant démasqués, certains ont surgi dans le but d’infliger des souffrances à cet Opprimé. Ils ont entravé les effusions de cette grâce inestimable qu’ils rejetaient.
Ô vous qui jugez avec équité ! si cette cause était rejetée, quelle autre cause en ce monde serait digne d’être soutenue ou acceptée ?
Ceux qui se sont détournés de la cause de Dieu mettent tout leur zèle à rassembler les saints manuscrits de cette révélation. Ils ont déjà obtenu certains de ces écrits, en feignant l’amitié avec leurs possesseurs. En outre, lorsqu’ils rencontrent les disciples d’une autre religion, ils prétendent en faire partie. Dis : Que la colère vous étouffe ! En vérité, il est apparu avec une si grande autorité qu’aucun homme doté de vue, d’ouïe, d’intuition, de justice ou d’équité ne pourra jamais le renier. De cela témoigne en cette heure éclatante la plume de l’Ancien des jours.
Ô Jalíl ! que ma gloire soit sur toi. Nous exhortons les aimés de Dieu à accomplir de bonnes actions afin qu’ils soient aidés et s’attachent ce qui est envoyé des cieux de sa révélation. Les bienfaits qui émanent de cette parole divine retomberont sur ceux qui observent ses préceptes. Nous prions Dieu de les rendre capables de faire ce qui est agréable à ses yeux, de leur accorder d’agir avec équité et de faire preuve de justice en cette cause irrésistible, de leur faire connaître ses saintes Écritures et de diriger leurs pas vers son droit chemin.
Des lois ont été révélées par notre glorieux Héraut, que la vie de tout autre que lui soit offerte par amour pour lui. Cependant, dans le royaume de sa révélation, ces lois furent soumises à notre approbation et cet Opprimé a mis certaines d’entre elles en vigueur en les incorporant, sous une autre forme, dans le Très-Saint-Livre. Nous en avons laissé d’autres de côté. Il détient l’autorité. Il fait ce qu’il veut et ordonne ce qui lui plaît. Il est le Tout-Puissant, le Très-Loué. De nouvelles ordonnances s’y trouvent aussi révélées. Heureux ceux qui y accèdent. Heureux ceux qui observent ses préceptes.
Par les eaux vivifiantes de la parole et les exhortations de celui qui est le désir du monde, le peuple de Dieu devrait s’efforcer d’étouffer le feu de la haine et de la malveillance qui couve dans le cœur des phratries et des peuples, et de parer les arbres de l’existence humaine de fruits merveilleux. Il est, en vérité, Celui qui exhorte, le Compatissant, le Très-Généreux.
Que l’éclat de sa gloire, resplendissant à l’horizon de bonté, repose sur vous toi, ô peuple de Bahá, sur ceux qui restent fermes et inébranlables, ceux qui sont solidement enracinés dans la foi et sont doués d’une juste compréhension.
Concernant ta question sur les intérêts et bénéfices tirés de l’or et de l’argent : il y a quelques années, le passage suivant fut révélé du ciel du Très-Miséricordieux en l’honneur de celui qui porte le nom de Dieu, Zaynu’l-Muqarrabín, que la gloire du Très-Glorieux soit sur lui. Il dit, louée soit sa parole : Beaucoup de gens en ont besoin. Car, sans perspective d’intérêt, les affaires des hommes s’écrouleraient ou se démantèleraient. Il est rare de trouver quelqu’un qui fasse preuve envers son semblable, son compatriote ou même son frère d’une considération et d’une sollicitude telles qu’il serait prêt à lui avancer de l’argent à des conditions désintéressées. Dès lors, faveur accordée aux hommes, nous avons prescrit que l’intérêt sur l’argent serait traité comme les autres transactions commerciales courantes. Maintenant que ce commandement sensé est descendu du ciel de la volonté de Dieu, il est licite et correct de prélever un intérêt sur l’argent, afin que dans un esprit d’amitié et de fraternité, avec joie, bonheur et dévouement, les peuples du monde magnifient le nom du Bien-Aimé de toute l’humanité. En vérité, Il ordonne selon son propre choix. Il a maintenant décrété licite l’intérêt sur l’argent, tout comme il l’avait décrété illicite dans le passé. Il tient le royaume de l’autorité entre ses mains. Il agit et ordonne. Il est en vérité l’Ordonnateur, l’Omniscient.
Remercie ton Seigneur, ô Zaynu’l-Muqarrabín, pour cette générosité manifeste.
En Perse, par d’innombrables artifices et manèges, de nombreux religieux vivaient des gains illicites de l’usure. Ils ont trouvé le moyen de lui donner un semblant de légalité. Ils se jouent des lois et des ordonnances de Dieu, mais ils ne comprennent rien.
Cependant, cet acte devrait être pratiqué avec modération et impartialité. Par sagesse et pour faciliter la vie des gens, notre Plume de gloire renonce à en fixer la limite. Néanmoins, nous exhortons les aimés de Dieu à être justes et honnêtes et à agir selon ce qui incitera les amis de Dieu à manifester bienveillance et compassion les uns envers les autres. Il est en vérité le Conseiller, le Compatissant, le Très-Généreux. Dieu veuille, dans sa bonté, que tous les hommes respectent ce que la Langue du seul vrai Dieu prononce. Et s’ils mettent en pratique ce que nous énonçons, assurément, par le ciel de sa bonté, Dieu, exaltée soit sa gloire, leur octroiera double part. En vérité, il est le Généreux, le Clément, le Compatissant. Louange à Dieu, le Suprême, le Plus-Haut.
Quoi qu’il en soit, la conduite de ces affaires est confiée aux hommes de la Maison de justice pour qu’ils les mettent en application, conformément aux nécessités de l’époque et aux exigences de la sagesse.
Nous exhortons de nouveau les croyants à observer justice et impartialité, et à faire preuve d’amour et de contentement. Ils sont le peuple de Bahá, les compagnons de l’Arche vermeille. Sur eux soit la paix de Dieu, le Seigneur de tous les noms, le Créateur des cieux.
Cette épître fut adressée à Áqá Muh∂ammad, éminent croyant de la ville de Qá’in, surnommé Nabíl-i-Akbar (voir Memorial of the Faithful, pp. -. Mullá Muh∂ammad-‘Alí, autre croyant éminent de Qá’in, était connu sous le nom de Nabíl-i-Qá’iní (voir Memorial of the Faithful, pp. -.) Dans le système abjad, le nom Muh∂ammad a la même valeur numérique que Nabíl.
Véritable souffle de vie pour ceux qui habitent le royaume de la création, voici une épître que le Très-Miséricordieux a révélée du royaume de la parole. Glorifié soit le Seigneur de tous les mondes ! Dans cette épître, il est fait mention de celui qui magnifie le nom de Dieu, son Seigneur, et qui reçut le nom de Nabíl dans une importante tablette.
Ô Muh∂ammad ! écoute la voix appelant du royaume de gloire, de l’Arbre céleste qui se dresse sur cette terre de Za’farán : En vérité, il n’est de Dieu que moi, l’Omniscient, le Sage. Sois comme les brises du Très-Miséricordieux pour les arbres du royaume de l’existence et favorise leur croissance par la puissance du nom de ton Seigneur, le Juste, l’Omniscient. Nous désirons te faire connaître ce qui servira aux hommes à se rappeler qu’ils peuvent se détourner de leurs préoccupations habituelles et se tourner vers Dieu, le Seigneur des sincères.
En ces jours où la face de la justice est souillée de poussière, où les flammes de l’incroyance s’élèvent et se déchire l’habit de la sagesse, où la quiétude et la loyauté déclinent et s’alourdissent les peines et les épreuves, où les alliances et les liens sont rompus, où nul ne sait comment discerner la lumière de l’obscurité, ni la voie juste de l’erreur, nous exhortons l’humanité.
Ô peuples du monde ! renoncez au mal, attachez-vous au bien. Efforcez-vous d’être de parfaits exemples pour l’humanité et des signes sincères des vertus de Dieu parmi les hommes. Que ma sagesse transparaisse en celui qui se lève pour servir ma cause et qu’il s’efforce de bannir l’ignorance de la terre. Délibérez dans l’unité, soyez un en pensée. Qu’à chaque soir succède un meilleur matin, que tout lendemain soit plus riche que la veille. Du service et de la vertu découle le mérite de l’homme, et non de l’étalage des biens et des richesses. Prenez soin de purifier vos paroles des chimères et des désirs terrestres, et vos actes de la ruse et de la suspicion. Ne dilapidez pas la richesse de votre vie si précieuse par un attachement mauvais et corrompu, et ne consacrez pas vos forces à promouvoir votre intérêt personnel. Soyez généreux dans l’abondance et patients à l’heure du dénuement. La réussite suit l’adversité et les réjouissances succèdent au malheur. Jeunes ou vieux, importants ou humbles, gardez-vous de l’oisiveté et de la paresse et attachez-vous à ce qui profite à l’humanité. Gardez-vous de semer l’ivraie de la discorde parmi les hommes ou de planter les épines du doute dans les cœurs purs et radieux.
Ô vous, aimés de Dieu ! ne commettez pas ce qui souille le cours limpide de l’amour et détruit le doux parfum de l’amitié. Par la justice du Seigneur ! vous avez été créés pour manifester de l’amour aux autres et non faire preuve de perversité ou de rancœur à leur égard. Soyez fiers, non de votre amour pour vous-mêmes, mais de votre amour pour vos semblables. Ne vous glorifiez pas de votre amour pour votre patrie, mais de votre amour pour l’humanité.
Que vos yeux soient chastes, votre main honnête, votre langue sincère et votre cœur éclairé. Ne rabaissez pas les savants en Bahá et n’amoindrissez pas le rang des dirigeants qui administrent la justice parmi vous. Placez votre confiance dans l’armée de la justice, endossez l’armure de la sagesse, parez-vous du pardon, de la pitié et de ce qui réjouit le cœur des favoris de Dieu.
Par ma vie ! tes doléances me plongent dans la tristesse. Ne regarde ni les enfants du monde ni leurs actions, mais fixe les yeux sur Dieu et sur son autorité éternelle. En vérité, il te rappelle ce qui est source de bonheur pour l’humanité. Bois l’eau vivifiante de la joie sereine au calice de la parole proférée par la Source de la révélation divine qui te mentionne dans cette puissante forteresse. Efforce-toi, avec éloquence et sagesse, d’instaurer la parole de vérité, de chasser le mensonge de la surface de la terre. Ainsi, de cet horizon lumineux, te guide l’Aurore de la connaissance divine.
Ô toi qui parles en mon nom ! regarde ce que les gens ont perpétré durant mes jours. Nous avions révélé à un dirigeant ce qui soumet les habitants de la terre, et lui avions demandé de nous confronter aux savants de l’époque afin de lui exposer la parole de Dieu, ses preuves, sa gloire et sa majesté ; nous n’avions d’autre intention en cela que le plus grand bien. Et pourtant, ce qu’il fit provoqua les lamentations des habitants des cités de la justice et de l’équité. Advint ainsi le jugement entre lui et moi. En vérité, ton Seigneur est l’Ordonnateur, l’Omniscient. Comment, en de telles circonstances, l’Oiseau céleste peut-il s’élever dans le ciel des mystères divins alors que les pierres des vaines chimères et de la haine féroce ont meurtri ses ailes et qu’il est jeté dans une prison aux murs infranchissables. Dieu juste ! les hommes ont commis une terrible injustice.
Passons à tes affirmations sur l’origine de la création. Dans ce domaine, les idées varient en raison des divergences de pensées et d’opinions. Affirmerais-tu qu’elle a toujours existé et continuera d’exister, cela serait vrai ; soutiendrais-tu le concept mentionné dans les Écritures saintes, il n’y aurait aucun doute à ce sujet, car il fut révélé par Dieu, le Seigneur des mondes. En effet, Dieu était un trésor caché. C’est un rang que l’on ne pourra jamais décrire, ni même évoquer. Dans la condition de « Je voulais absolument me faire connaître », Dieu était et sa création a toujours existé sous son aile protectrice depuis le commencement qui n’a pas de commencement, sauf qu’elle a été précédée d’une Priméité qui ne peut être considérée comme première, et fut initiée par une Cause impénétrable même aux hommes de savoir.
Ce qui existe a déjà existé auparavant, mais pas sous la forme que tu vois aujourd’hui. Le monde de l’existence fut appelé à la vie par la chaleur engendrée par l’interaction entre la force active et ce qui la reçoit. Ces deux choses sont identiques et pourtant différentes. C’est ainsi que la Grande-Annonce t’informe de cette glorieuse structure. Ce qui communique l’influence génératrice et ce qui reçoit son impact sont créés par le Verbe irrésistible de Dieu, cause de la création tout entière, et toutes choses en dehors de son Verbe n’en sont que les créatures et les effets de cela. En vérité, ton Seigneur est l’Interprète, le Très-Sage.
Sache en outre que le Verbe de Dieu - exaltée soit sa gloire - est plus élevé et de loin supérieur à ce que les sens peuvent percevoir, car il est indépendant de toute qualité ou substance. Il transcende les limitations des éléments connus, il est placé bien au-dessus de toutes les substances essentielles et connues. Il se manifeste sans syllabe ni son, et n’est rien d’autre que le commandement de Dieu qui imprègne toutes choses créées. Il n’est jamais refusé au monde de l’existence. C’est la grâce toute pénétrante de Dieu, dont toute grâce émane. C’est une entité bien au-dessus de tout ce qui fut et sera.
Nous répugnons à en dire plus sur ce sujet car les incroyants tendent l’oreille afin d’entendre ce qui pourrait leur permettre d’ergoter contre Dieu, le Secours, l’Absolu. Et puisque incapables de s’élever jusqu’aux mystères de la connaissance et de la sagesse à partir de ce que dévoile la Source de divine splendeur, ils protestent en hurlant. Mais à vrai dire, ils s’opposent à ce qu’ils en comprennent, et non à ce que l’Interprète expose ni aux vérités dévoilées par le seul vrai Dieu, celui qui connaît les choses invisibles. Toutes leurs objections, sans exception, se retournent contre eux, et je jure sur ta vie qu’ils sont dépourvus de discernement.
Chaque chose doit nécessairement avoir une origine et chaque construction un constructeur. En vérité, le Verbe de Dieu est la cause qui précède le monde contingent, monde orné des splendeurs de l’Ancien des jours et néanmoins continuellement renouvelé et régénéré. Immensément glorifié soit le Dieu de sagesse qui édifia cette sublime structure !
Regarde le monde et médite un moment sur lui. Cela te fera découvrir le livre de ce qu’il est, te révélera ce que la Plume de ton Seigneur, le Façonneur, l’Omniscient, y a inscrit. Il te montrera ce qui se trouve en lui et sur lui, et il te fournira des explications si claires qu’elles te rendront indépendant de tout interprète éloquent.
Dis : Dans son essence, la nature est l’incarnation de mon Nom, le Façonneur, le Créateur. Elle se manifeste avec diversité pour différentes raisons et, dans cette diversité, les hommes éclairés voient des signes. La nature est volonté de Dieu, elle est son expression dans le monde contingent. C’est un don de la Providence octroyé par l’Ordonnateur, le Très-Sage. Si l’on affirmait qu’elle est la volonté de Dieu manifestée dans le monde de l’existence, personne ne devrait le contester. Elle est dotée d’une puissance dont les érudits ne parviennent pas à saisir la réalité. En fait, un homme perspicace ne peut y percevoir que la splendeur éclatante de notre Nom, le Créateur. Dis : Voici une vie qui ne connaît pas le déclin, et la nature elle-même est frappée de stupeur devant ses révélations, ses preuves irrésistibles et sa gloire resplendissante qui enveloppe l’univers.
Il ne te convient pas de regarder vers les temps anciens ou récents. Célèbre ce jour et glorifie ce qui y est apparu. Cela suffira à toute l’humanité. En vérité, les exposés, les discours pour expliquer ces choses glacent les esprits. Il t’appartient de parler de telle façon que tu enflammeras le cœur des vrais croyants et qu’ils en seront transportés.
En vérité, c’est faire partie des hommes doués d’intuition dans cette très grande révélation que d’être aujourd’hui convaincu de la renaissance de l’homme et pleinement conscient de l’ascendance suprême et de l’autorité absolue qu’exerce Dieu, le Très-Glorieux, sur cette nouvelle création. Tout croyant judicieux en témoigne.
Que la puissance du Très-Grand-Nom t’élève au-dessus du monde de l’existence pour être conscient des mystères immémoriaux et connaître ce dont personne n’est informé. En vérité, ton Seigneur est le Secours, l’Omniscient, l’Informé. Bats dans le corps de la création tout entière, telle une artère palpitante, pour que naisse de la chaleur dégagée par ce mouvement ce qui stimulera les cœurs hésitants.
À l’époque où nous étions caché derrière d’innombrables voiles de lumière, tu communias vraiment avec moi et perçus avec force les lumières du firmament de ma sagesse, les flots de l’océan de ma parole. En vérité, ton Seigneur est le Loyal, le Fidèle. Grande est la bénédiction de celui qui mérite les effusions prodigues de cet océan pendant les jours de son Seigneur, le Très-Généreux, le Très-Sage !
Pendant notre séjour en Irak, lorsque nous étions dans la maison de Majíd, nous t’avons clairement expliqué les mystères de la création, son origine, son apogée et sa cause. Toutefois, depuis notre départ nous nous sommes limité à cette affirmation : « En vérité, il n’est nul autre Dieu que moi, le Très-Miséricordieux, le Généreux ».
Enseigne la cause de Dieu avec des mots qui enflamment les buissons et font que s’en élève l’appel : « En vérité, il n’est d’autre Dieu que moi, le Tout-Puissant, l’Inconditionné ». Dis : La parole humaine est une essence qui aspire à exercer son influence, elle exige la modération. Quant à son influence, elle est conditionnée par le raffinement qui, à son tour, dépend du détachement et de la pureté du cœur. Quant à sa modération, elle doit être combinée avec tact et sagesse ainsi que le prescrivent les Écritures et les saintes Tablettes. Médite sur ce qui a coulé du ciel de la volonté de ton Seigneur, Source de toute grâce, afin de saisir le sens voulu, enfoui dans les profondeurs sacrées des Écrits saints.
Ceux qui rejettent Dieu et s’attachent à la nature telle qu’elle est, sont en vérité dénués de savoir et de sagesse. Ils font réellement partie de ceux qui s’égarent. Ils ne sont pas parvenus au sommet, ils ont manqué le but ultime ; en conséquence, leurs yeux se sont fermés et leurs pensées ont divergé, pourtant les plus éminents d’entre eux ont cru en Dieu et en son invincible souveraineté. En témoigne ton Seigneur, le Secours, l’Absolu.
Dès que les arts et les merveilles de l’Occident captivèrent les peuples de l’Orient, ceux-ci se perdirent dans le désert des causes matérielles, oublieux de celui qui est la Cause des causes et leur soutien, alors que ces hommes, sources et puits de sagesse, n’avaient jamais nié l’impulsion génératrice ni le Créateur et l’Origine de ces causes. Ton Seigneur sait, mais la plupart des gens ne savent pas.
Maintenant, par amour pour Dieu, le Seigneur des noms, nous nous sommes assigné la tâche de mentionner dans cette épître quelques récits des sages pour que s’ouvrent les yeux des gens et qu’ils soient bien certains qu’en vérité, il est le Façonneur, l’Omnipotent, le Créateur, l’Initiateur, l’Omniscient, le Très-Sage.
On reconnaît aux savants contemporains une grande connaissance dans la philosophie, les arts et les métiers, mais l’œil critique comprendra rapidement que la plus grande part de ces connaissances vient des sages d’antan, car ils ont posé les bases de la philosophie, développé sa structure et étayé ses piliers. Ainsi te l’apprend ton Seigneur, l’Ancien des jours. Jadis, les sages puisaient leurs connaissances chez les prophètes, car ces derniers avaient exposé la philosophie divine et révélé les mystères célestes. Des hommes se sont désaltérés aux eaux cristallines et vivifiantes de leurs paroles, alors que d’autres se sont satisfaits de la lie. Chacun reçoit selon sa mesure. En vérité, il est l’Équitable, le Sage.
Empédocle était un philosophe distingué, contemporain de David. Pythagore, lui, vivait au temps de Salomon, fils de David, et il puisa la sagesse dans le trésor de la prophétie. C’est lui qui soutint avoir entendu le murmure des cieux et être parvenu au rang des anges. En vérité, ton Seigneur expliquera clairement toutes choses si cela lui plaît. En vérité, il est le Sage, le Perspicace.
L’essence et les fondements de la philosophie viennent des prophètes. C’est de la divergence de point de vue et d’état d’esprit que provient le désaccord des hommes quant à son sens profond et à ses mystères. Nous te rapportons volontiers ce qui suit : Un jour, un des prophètes communiquait à son peuple ce que le Seigneur omnipotent lui avait inspiré. En vérité, ton Seigneur est l’Inspirateur, le Miséricordieux, le Suprême. Lorsque la fontaine de sagesse et d’éloquence jaillit de la source de sa parole et que le vin de la connaissance divine grisa ceux qui avaient cherché son seuil, il s’exclama : « Voilà ! Tous sont remplis de l’Esprit. » Dans ce peuple, un homme s’accrocha à cette déclaration et, mû par ses propres chimères, conçut l’idée que l’esprit pénètre littéralement dans le corps. Par de longs exposés, il avança des preuves pour soutenir ce concept, et nombre de gens lui emboîtèrent le pas. Faire ici mention de leur nom, ou t’en faire un rapport détaillé, nous conduirait à la prolixité et nous écarterait du thème principal. En vérité, ton Seigneur est le Très-Sage, l’Omniscient. Il y avait aussi celui qui prit sa part du vin choisi, descellé par la clef de la langue du Révélateur des versets de ton Seigneur, le Clément, le Très-Généreux.
En vérité, les philosophes n’ont pas renié l’Ancien des jours. La plupart d’entre eux s’éteignirent en regrettant de n’avoir pu pénétrer son mystère, ainsi que certains l’ont attesté. En vérité, ton Seigneur est le Conseiller, l’Omniscient.
Pense à Hippocrate, le médecin. Il fut l’un des philosophes éminents qui crurent en Dieu et qui reconnurent sa souveraineté. Après lui vint Socrate qui était vraiment sage, talentueux et vertueux. Il pratiqua l’autodérision, réprima ses aspirations égoïstes et se détourna des plaisirs matériels. Il se retira dans les montagnes où il vécut dans une grotte. Il dissuada les hommes d’adorer des idoles et leur enseigna la voie de Dieu, le Seigneur de miséricorde, jusqu’à ce que l’ignorant se dressât contre lui. Ils l’arrêtèrent et le mirent à mort en prison. Ainsi te l’apprend cette Plume véloce. Quelle vision pénétrante de la philosophie eut cet homme éminent ! C’est le plus distingué de tous les philosophes, le plus instruit en sagesse. Nous affirmons qu’il fut un champion exceptionnel, entièrement dédié à ce domaine dont il fut un des héros. Il avait une profonde connaissance des sciences ayant cours parmi les hommes, mais aussi de celles qui étaient cachées à leur esprit. Lorsque le très grand Océan répandit ses eaux miroitantes et vivifiantes, sans doute en but-il une gorgée ! C’est lui qui perçut en toutes choses, une essence unique, mesurée, pénétrante, très semblable à l’esprit humain. Il découvrit que cette essence était distincte de la substance des choses dans leur forme achevée. Il fit une déclaration particulière sur ce thème important. Si tu interrogeais les sages de cette génération sur cet exposé, tu verrais leur incapacité à la comprendre. Ton Seigneur dit la vérité, mais la plupart ne comprennent pas.
Après Socrate, le divin Platon fut son élève et lui succéda à la chaire de philosophie. Il affirma sa croyance en Dieu et en ses signes qui pénètrent tout ce qui a été et tout ce qui sera. Ensuite vint Aristote, le célèbre savant. C’est lui qui découvrit dans la matière le pouvoir de l’état gazeux. Ces hommes, qui se détachent comme guides des autres hommes et sont remarquables parmi eux, ont tous affirmé croire en l’Être immortel qui tient dans ses mains les rênes de toutes les sciences.
Je te parlerai aussi de l’invocation lancée par Balínús qui connaissait bien les théories avancées par le père de la philosophie au sujet des mystères de la création. Celui-ci les a développées dans ses tablettes de chrysolithe afin que chacun soit totalement convaincu des choses que nous avons élucidées pour toi dans cette épître évidente qui, rédigée par la main de l’équité et de la connaissance, suscitera l’esprit de vie capable de ranimer toutes les choses créées. Grande est la bénédiction de celui qui nage dans cet océan et célèbre la louange de son Seigneur, le Miséricordieux, le Bien-Aimé. En fait, les versets de ton Seigneur diffusent les brises de la révélation divine de telle façon que nul ne peut contester sa véracité, excepté ceux qui sont privés de l’ouïe, de la vue, de la compréhension et de toute faculté humaine. En vérité, ton Seigneur en témoigne, mais les gens ne comprennent pas.
Cet homme disait : « Je suis Balínús, le sage, le faiseur de prodiges, le producteur de talismans. » Il surpassa tous les autres dans la diffusion des arts et des sciences et s’éleva vers les plus hauts sommets de l’humilité et de la supplication. Écoute ce qu’il a dit, en implorant l’Omnipossédant, le Suprême : « Je me tiens en présence de mon Seigneur, exaltant ses dons et ses générosités, le glorifiant par ce dont il glorifie son propre Soi, pour devenir une source de bénédictions et un guide pour les hommes qui reconnaissent mes paroles. » Et il ajoute : « Ô Seigneur ! tu es Dieu et il n’est d’autre Dieu que toi. Tu es le Créateur et il n’est d’autre Créateur que toi. Aide-moi par ta grâce et fortifie-moi. Mon cœur est pris d’angoisse, mes membres tremblent, j’ai perdu la raison et l’esprit me fait défaut. Accorde-moi la force et permets à ma langue de parler avec sagesse. » Et encore : « Tu es en vérité Celui qui sait, le Sage, le Puissant, le Compatissant. » Cet homme de sagesse était informé des mystères de la création et percevait les subtilités enfouies dans les écrits hermétiques.
Nous ne souhaitons pas en dire davantage, mais nous dirons ce que l’Esprit a instillé en notre cœur. En vérité, il n’est d’autre Dieu que lui, Celui qui sait, le Puissant, le Secours, le TrèsExcellent, le Très-Loué. Par ma vie ! en ce jour, l’Arbre céleste ne veut proclamer au monde que cette seule affirmation : « En vérité, il n’est d’autre Dieu que moi, l’Incomparable, le Perspicace. »
Si ce n’était pour l’amour que je te porte, je n’aurais pas prononcé un seul mot de ce qui a été mentionné. Apprécie la valeur de ta condition, préserve-la comme tu le ferais de ton œil et sois de ceux qui sont vraiment reconnaissants.
Tu sais très bien que nous n’avons pas pris connaissance des livres que les hommes possèdent ni reçu l’éducation ayant cours parmi eux. Et pourtant, chaque fois que nous désirons citer les paroles de l’érudit et du sage, apparaît devant la face de ton Seigneur, sous forme d’une tablette, tout ce qui est apparu dans le monde et fut révélé dans les Écritures et les Livres saints. Alors nous consignons par écrit ce que notre œil perçoit. En vérité, sa connaissance embrasse la terre et les cieux.
Dans cette épître la Plume de l’Invisible inscrit la connaissance de tout ce qui fut et sera, une connaissance que seule ma Langue merveilleuse peut interpréter. En effet, Dieu a purgé et purifié mon cœur, dans sa réalité même, des concepts du savant et des paroles du sage. En vérité, mon cœur ne reflète que les révélations de Dieu. La Langue de grandeur en témoigne dans ce Livre évident.
Dis : Ô peuple de la terre ! prends garde qu’aucune référence à la sagesse ne te prive de sa Source ni ne t’éloigne de son Aurore. Que ton cœur s’attache à ton Seigneur, l’Éducateur, le Très-Sage.
Pour chaque territoire, nous avons déterminé un espace, à chaque événement alloué une part, pour chaque déclaration prévu un temps et pour chaque situation fait une remarque appropriée. Considérez la Grèce. Nous en fîmes un siège de sagesse pendant une longue période. Cependant, lorsque l’heure fut venue, son trône fut renversé, sa langue se tut, sa lumière s’affaiblit et son étendard fut amené. Ainsi, nous accordons et nous reprenons. En vérité ton Seigneur est celui qui donne et qui retire, le Fort, le Puissant.
Dans chaque pays, nous avons installé un astre de connaissance, et au moment voulu, il resplendit à l’horizon, ainsi que décrété par Dieu, l’Omniscient, le Très-Sage. Si telle est notre volonté, nous avons le pouvoir de te décrire tout ce qui existe dans chaque contrée ou tout ce qui s’y est passé. De fait, la connaissance de ton Seigneur embrasse les cieux et la terre.
Sache aussi que les gens d’autrefois ont produit des choses que les savants d’aujourd’hui n’ont pu produire. Souviens-toi de Murπús qui était un savant. Il inventa un appareil qui transmettait le son à une distance de soixante miles. D’autres aussi ont fait des découvertes inconnues à ce jour. En vérité, ton Seigneur révèle à chaque époque ce qui lui plaît en témoignage de sa sagesse. Il est l’Ordonnateur suprême, le Très-Sage.
Un vrai philosophe ne renierait jamais Dieu ou ses preuves, il reconnaîtrait plutôt sa gloire et sa puissante majesté qui s’étendent sur toutes choses créées. Nous aimons ces savants qui amènent à la lumière ce qui sert les intérêts de l’humanité, et nous les aidons par la puissance de notre commandement, car nous avons le pouvoir de réaliser notre dessein.
Ô mes aimés, prenez garde de ne point dédaigner les mérites des savants parmi mes serviteurs, à qui Dieu a fait la grâce d’être, au sein de l’humanité, les interprètes de son nom « le Façonneur ». Efforcez-vous de développer des métiers et des entreprises dont chacun, jeune ou vieux, puisse tirer profit. Nous n’avons que faire de ces ignorants naïfs qui se plaisent à imaginer que la sagesse consiste à donner libre cours à ses chimères et à renier Dieu, le Seigneur de tous les hommes, même si aujourd’hui nous entendons des insouciants avancer de telles affirmations.
Dis : Le commencement de la sagesse, et son origine, est de reconnaître tout ce que Dieu a clairement exposé, car c’est par la puissance de cette reconnaissance que les fondations de l’art de gouverner, bouclier du bien-être de l’humanité, sont fermement établies. Réfléchissez un instant afin de comprendre ce que ma Plume très élevée proclame dans cette épître merveilleuse. Dis : Toutes les questions que tu soulèves relatives aux affaires de l’État s’abritent à l’ombre d’une des paroles envoyées du ciel de son Verbe glorieux, exalté. Ainsi t’avons-nous rapporté ce qui vivifiera ton cœur consolera tes yeux et te donnera la force de te lever pour promouvoir la Cause parmi tous les peuples.
Ô mon Nabíl ! que rien ne t’afflige, qu’une joie immense t’envahisse plutôt car j’ai mentionné ton nom, mon cœur et mon esprit sont tournés vers toi et je m’entretiens avec toi par l’intermédiaire de cette épître irréfutable et importante. Médite sur les tribulations que j’ai endurées, sur l’emprisonnement et la réclusion que j’ai subis, les souffrances que j’ai supportées et les accusations lancées contre moi. Vois, tout cela est plongé dans le voile des ténèbres.
À ce stade du discours, l’aurore des mystères divins se lève et la lumière de la parole s’éteint. Que ma gloire repose sur les hommes de sagesse, comme l’ordonne le Tout-Puissant, le TrèsLoué.
Dis : Magnifié soit ton nom, ô Seigneur mon Dieu ! Par ce nom qui a fait resplendir la lumière de la sagesse quand le ciel du savoir s’anima parmi les hommes, je te supplie de m’aider de tes confirmations célestes et de me permettre de louer ton nom parmi tes serviteurs.
Ô Seigneur ! je me tourne vers toi, détaché de tout sauf de toi, tenant fermement le pan du vêtement de tes innombrables bienfaits. Aussi, délie ma langue, qu’elle proclame ce qui captivera l’intelligence des hommes et réjouira leur âme et leur esprit. Fortifie-moi dans ta cause, que je ne sois ni entravé par la puissance des oppresseurs parmi tes créatures ni retenu par les attaques des mécréants dans ton royaume. Fais de moi une lampe resplendissant sur tout ton empire afin que son éclat guide les cœurs où brille la lumière de ta connaissance et subsiste le désir de ton amour.
En vérité, tu as le pouvoir de faire ce que tu veux et tu tiens en ta main le royaume de la création. Il n’est pas d’autre Dieu que toi, le Tout-Puissant, le Très-Sage.
Au nom de Dieu, le Suprême, le Très-Haut.
Avoir confiance en Dieu, être soumis à son commandement, acquiescer à sa sainte volonté et à son bon plaisir, voilà la source de tout bien.
Craindre Dieu, redouter son châtiment et sa punition, appréhender sa justice et son décret, voilà l’essence de la sagesse.
Témoigner de ce que le Seigneur a révélé et suivre ce qu’il a ordonné dans son livre puissant, voilà l’essence de la religion.
Accepter tout ce que le Seigneur prodigue et se satisfaire de ce que Dieu ordonne, voilà la source de toute gloire.
Tourner son cœur vers l’Aimé, se séparer de tout autre que lui et ne rien désirer que le désir de son Seigneur, voilà pour l’homme l’essence de l’amour.
Mentionner le Seigneur, le Très-Loué, et oublier tout autre que lui, voilà le souvenir véritable.
Exercer sa profession, suivre sa vocation en ce monde, s’accrocher fermement au Seigneur et ne rechercher que sa grâce car c’est en ses mains que se trouve la destinée de tous ses serviteurs, voilà pour le serviteur la confiance véritable.
Se tourner vers le parvis du Seigneur, atteindre sa présence, contempler sa face et témoigner devant lui, voilà pour l’homme l’essence du détachement.
Attester de sa pauvreté et se soumettre à la volonté du Seigneur, le Souverain, le Clément, le Tout-Puissant, voilà l’essence de la compréhension.
Promouvoir la parole de Dieu et être ferme en son amour, voilà la source du courage et de la puissance.
Relater les bienfaits de son Seigneur et lui rendre grâce en tous temps et en toutes circonstances, voilà, pour le serviteur, l’essence de la charité.
Parler avec modération et agir d’abondance, voilà l’essence de la foi. Sache en vérité qu’est préférable à sa vie, la mort de celui dont les mots dépassent les actions.
Observer le silence, considérer la fin des choses et renoncer au monde, voilà l’essence du salut véritable.
Dépenser son bien pour soi-même, sa famille et les pauvres parmi ses frères dans la foi, voilà le début de la magnanimité.
M’aimer est l’essence de la richesse ; quiconque m’aime possède tout, celui qui ne m’aime pas fait partie des pauvres et des nécessiteux. C’est ce que révèle le Doigt de gloire et de splendeur.
Se détourner de son Seigneur et fixer son cœur sur des choses impies, voilà pour l’homme la source de tout mal.
Mettre en doute les signes de Dieu, contester futilement ce qu’il révèle, le renier et se tenir orgueilleusement devant lui, voilà le feu le plus ravageur.
Connaître Dieu, exaltée soit sa gloire, voilà la source de tout savoir, savoir qui ne peut être atteint que par la connaissance de sa Manifestation divine.
Quitter l’ombre protectrice du Miséricordieux pour chercher refuge auprès du Malin, voilà l’essence de l’avilissement.
Ne pas croire au seul vrai Dieu, mettre sa confiance en tout autre que lui et fuir son décret, voilà la source de l’erreur.
Passer ses jours dans l’ignorance complète de son soi, voilà la perte véritable.
Se libérer des chimères et des vaines imitations, considérer la glorieuse œuvre divine sous l'angle de l'unicité et examiner toutes choses d'un œil pénétrant, voilà pour l'homme l'essence de tout ce que nous avons révélé, c'est-à-dire la justice.
Ainsi t’avons-nous instruit, te révélant des paroles de sagesse, afin que tu sois reconnaissant envers le Seigneur, ton Dieu, et que tu en sois fier parmi tous les peuples.
Plutôt que de s’adresser directement à Bahá’u’lláh, les bahá’ís, en signe de respect, écrivaient à son secrétaire Mírzá Áqá Ján, surnommé le « Serviteur de Dieu » et le « Serviteur attitré ». La réponse parvenait sous forme d’une lettre écrite par Mírzá Áqá Ján citant des paroles de Bahá’u’lláh, mais elle était en fait dictée entièrement par Bahá’u’lláh. Dès lors, toutes les parties de la lettre, même celles dont les mots sont à l’évidence ceux de
Mírzá Áqá Ján lui-même, sont des Écrits sacrés révélés par Bahá’u’lláh. L’« Épître à Maqs∂úd » est sous cette forme. Elle s’adressait à Mírzá Maq∂s∂úd, un des premiers croyants, vivant à cette époque à Damas et à Jérusalem.
Il est Dieu, le Seigneur de majesté et de puissance. exalté soit-il !
Seule une louange au-delà de toute mention ou de toute description convient à l’Adoré, le Possesseur de toutes choses visibles et invisibles, qui a permis au Point premier de révéler d’innombrables livres et épîtres et, par la puissance de sa parole sublime, a appelé à l’existence toute la création, tant les générations passées que récentes. En outre dans sa sagesse transcendante, il a envoyé, à chaque époque et à chaque cycle, un messager divin pour ranimer par les eaux vivifiantes de sa parole les âmes découragées, abattues. Ce messager est en fait l’Enseignant, l’Interprète véritable, dans la mesure où l’homme est incapable de comprendre ce qui coule de la Plume de gloire et que rapportent ses livres divins. De tous temps et en toutes circonstances, les hommes ont besoin de quelqu’un pour les exhorter, les guider, les éduquer et les instruire. C’est pourquoi Dieu envoie ses messagers, ses prophètes et ses élus afin de les informer du dessein divin, raison d’être de la révélation des Livres et de la venue des Messagers, et afin que chacun prenne conscience du dépôt de Dieu latent dans la réalité de chaque âme.
L’homme est le talisman suprême. Une éducation adéquate lui a cependant manqué pour bénéficier de ce qu’il possède par nature. D’un mot sorti de la bouche de Dieu, il fut appelé à l’existence ; d’un mot de plus, il fut amené à reconnaître la Source de son éducation ; d’un autre mot encore, son rang et sa destinée ont été assurés. Le grand Être dit : Considérez l’homme comme une mine riche en pierres précieuses d’une valeur inestimable. Seule l’éducation peut l’amener à en livrer les trésors et permettre à l’humanité d’en profiter. Quiconque médite sur ce que révèlent les Écritures envoyées du ciel de la volonté sacrée de Dieu reconnaîtra facilement que leur but est de voir tous les hommes considérés comme une seule âme, pour que le sceau gravé des mots « Le royaume sera à Dieu » soit imprimé sur chaque cœur et que la lumière de la générosité, de la grâce et de la miséricorde divines enveloppe l’humanité entière. Le seul vrai Dieu – exaltée soit sa gloire – n’a rien désiré pour lui-même. L’allégeance des hommes ne lui est d’aucun profit, et leur perversité ne lui fait aucun tort. L’Oiseau du royaume de la parole lance continuellement cet appel : « Toutes choses, je les ai voulues pour toi, et toi, aussi, pour ton bien ». Si les savants et les sages d’aujourd’hui permettaient aux hommes de respirer le doux parfum de l’amitié et de l’amour, tout cœur pénétrant percevrait la signification de la vraie liberté et découvrirait le secret d’une paix permanente et d’un calme total. Si la terre atteignait ce niveau et était illuminée de sa lumière, on pourrait vraiment dire d’elle : « Tu n’y verras ni ondulation ni dépression. »
Que la louange et la paix soient sur lui ! sa venue a fait rayonner le visage de Bathá et son vêtement a répandu la fragrance de ses doux parfums sur toute l’humanité. Il est venu pour protéger les hommes de ce qui leur nuirait dans le monde d’ici-bas. Exalté, immensément exalté est son rang au-delà de la glorification de tous les êtres et de la louange de la création tout entière. Par sa venue, le tabernacle de la stabilité et de l’ordre fut établi partout dans le monde et l’étendard de la connaissance fut hissé parmi les nations. Que les bénédictions reposent sur sa famille et sur ses compagnons qui brandirent l’étendard de l’unité et de l’unicité de Dieu et déployèrent les bannières du triomphe céleste. Ils établirent fermement la religion de Dieu parmi ses créatures et magnifièrent son nom parmi ses serviteurs. Exalté soitil ! Je le conjure de préserver sa religion de la méchanceté de ses ennemis qui arrachèrent les voiles, les déchirèrent et finalement renversèrent la bannière de l’islam chez tous les peuples.
Nous avons reçu ta lettre et respiré le doux parfum de la réunion. Loué soit Dieu ! Après le rigoureux décret de la séparation, souffle la brise du rapprochement et de la communion, et les eaux de la joie et du bonheur rafraîchissent les cœurs. En toutes circonstances, nous rendons grâce et nourrissons l’espoir que Dieu, exaltée soit sa gloire, guide par sa tendre sollicitude tous ceux qui vivent sur terre vers ce qui est acceptable et agréable à ses yeux.
Vois les désordres dont la terre a été affligée durant de nombreuses années et l’inquiétude qui s’est emparée de ses peuples. Elle a été soit ravagée par la guerre, soit éprouvée par des calamités soudaines et imprévisibles. Bien que le monde soit envahi par la misère et la détresse, personne n’a pris le temps de réfléchir à ce qui pourrait en être la cause. Chaque fois que le véritable conseiller prononçait un mot de remontrance, tous l’accusaient d’être un instigateur du mal et rejetaient sa revendication. Quelle attitude étonnante ! Il n’est pas deux hommes qui puissent se dire unis extérieurement et intérieurement. Les preuves de la discorde et de la malveillance apparaissent de tous côtés alors que nous étions tous faits pour l’harmonie et l’union. Le grand Être dit : Ô bien-aimés ! le tabernacle de l’unité est dressé ; ne vous considérez pas comme des étrangers. Vous êtes les fruits d’un seul arbre, les feuilles d’une seule branche. Nous caressons l’espoir que la lumière de la justice descende sur le monde et le purifie de la tyrannie. Si les dirigeants et les rois de la terre, symboles du pouvoir de Dieu – exaltée soit sa gloire – se lèvent et décident de se consacrer à tout ce qui favorisera les intérêts les plus importants de l’humanité, le règne de la justice sera assurément établi parmi les enfants des hommes et l’éclat de sa lumière inondera la terre entière. Le grand Être dit : L’édifice de la stabilité et de l’ordre mondial repose et continuera de reposer sur les piliers jumeaux que sont la récompense et la punition. Et, par ailleurs, il a prononcé les paroles suivantes dans la langue de l’éloquence : La justice a une arme puissante à sa disposition, la récompense et la punition des actes des hommes. Grâce à la puissance de cette arme, le tabernacle de l’ordre est établi à travers le monde, de sorte que les méchants réfrènent leur nature par crainte d’être punis.
Et dans un autre passage, il écrit : Prenez garde, ô vous qui dirigez le monde, qu’il n’est sur la terre aucune force dont le pouvoir de conquête égale celui que possède la force de la justice et de la sagesse. Oui, j’affirme qu’il n’existe pas et qu’il n’a jamais existé d’armée plus puissante que celle de la justice et de la sagesse. Béni le roi qui s’avance, l’étendard de la sagesse déployé devant lui, et les bataillons de la justice formant son arrière-garde. Un tel roi est, en vérité, la parure qui orne le front de la paix et le visage de la sécurité. Nul doute que si le soleil de la justice, que voilent les nuages de la tyrannie, venait à répandre son éclat sur les hommes, la face de la terre en serait complètement changée.
Le grand Être, désireux de révéler les conditions nécessaires à la paix et à la tranquillité du monde ainsi qu’au progrès de ses peuples, a écrit : Le temps viendra où sera universellement reconnue la nécessité impérieuse d’une vaste assemblée mondiale. Les rois et les dirigeants de la terre devront impérativement y assister, prendre part à ses délibérations, et considérer les moyens de poser les fondations de la grande paix parmi les hommes. Une telle paix nécessitera de la part des grandes puissances la volonté de se réconcilier complètement pour assurer la tranquillité des peuples de la terre. Et si un roi prenait les armes contre un autre, tous conjointement devraient se lever et l’en empêcher. Quand cela se fera, les nations du monde n’auront plus besoin d’autres armements que ceux qui sont nécessaires pour préserver la sécurité de leur pays et maintenir l’ordre intérieur. Ceci assurera la paix et la quiétude de tous les peuples, gouvernements et nations. Nous caressons l’espoir que les rois et les dirigeants de la terre, miroirs du nom de Dieu tout-puissant et magnanime, parviendront à ce rang et protègeront l’humanité des assauts de la tyrannie.
De même il dit : La réduction des diverses langues à une seule et aussi celle des écritures utilisées à une seule sont des éléments qui conduiront à l’unité et à la concorde et amèneront à considérer la terre entière comme un seul pays. Il incombe à toutes les nations de nommer des hommes perspicaces et érudits pour convoquer une assemblée et, par une consultation commune, choisir une langue parmi les diverses langues existantes ou en créer une nouvelle qui serait enseignée aux enfants dans toutes les écoles.
Le jour approche où tous les peuples du monde adopteront une langue universelle et une écriture commune. Quand ceci sera réalisé, tout voyageur, dans quelque ville qu’il visite, aura l’impression d’entrer chez lui. Ce sont là choses absolument essentielles et obligatoires. Il incombe à tout homme intelligent et perspicace de faire passer ce qui est écrit dans la réalité et dans les faits.
En ces jours, le tabernacle de la justice est la proie de la tyrannie et de l’oppression. Implore le seul vrai Dieu, exaltée soit sa gloire, de ne pas priver l’humanité de l’océan de la compréhension véritable, car si seulement les hommes en tenaient compte, ils pourraient rapidement comprendre que tout ce qui coule de la Plume de gloire, tout ce qu’elle écrit, est comme le soleil pour le monde et que là se trouvent le bien-être, la sécurité et les vrais intérêts de tous les hommes ; autrement, la terre sera tourmentée chaque jour d’une nouvelle calamité et des troubles sans précédents éclateront. Dieu veuille en sa miséricorde aider les peuples du monde à préserver, sous le globe de la sagesse, la lumière de ses conseils aimants. Nous caressons l’espoir que chacun soit revêtu de la robe de la sagesse véritable, base du gouvernement du monde.
Le Grand Être dit : Le ciel de l’art de gouverner resplendit de l’éclat des mots sacrés apparus à l’aurore de la volonté de Dieu. Il appartient à tout dirigeant de s’évaluer chaque jour à l’aune de l’équité et de la justice, puis de rendre la justice parmi les hommes et de leur conseiller de faire ce qui dirigera leurs pas vers le chemin de la sagesse et de la compréhension. Ceci est la pierre angulaire de l’art de gouverner et son essence même. Tout sage éclairé percevra aisément dans ces paroles ce qui favorisera des objectifs tels que le bienêtre, la sécurité, la protection de l’humanité et le salut des vies humaines. S’ils buvaient à grands traits leur content de l’océan des sens profonds enchâssés dans ces paroles, et s’en pénétraient, les hommes perspicaces témoigneraient du caractère sublime et parfait qu’elles possèdent. Si cette humble personne énonçait ce qu’elle perçoit, tous attesteraient de la sagesse accomplie de Dieu. Les secrets de l’art de gouverner et de ce dont les hommes ont besoin sont enfouis dans ces paroles. Cet humble serviteur prie instamment le seul vrai Dieu exaltée soit sa gloire - d’éclairer de la splendeur de la lumière de sagesse les yeux des gens dans le monde afin qu’ils reconnaissent tous ce qui est indispensable en cette époque.
C’est être un homme aujourd’hui que de se consacrer au service du genre humain. Le grand Être dit : Béni celui qui se lève pour servir les plus hauts intérêts des peuples de la terre. Dans un autre passage, il proclame : Ce n’est point aimer son propre pays dont il convient de se glorifier, c’est aimer le monde entier. La terre est un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens.
Des exhortations à l’union et à l’harmonie semblables à celles que la Plume du Très-Haut a consignées dans les livres des prophètes font référence à des affaires spécifiques ; il ne s’agit pas d’une union qui mènerait à la désunion ni d’une concorde qui créerait la discorde. C’est le stade où une mesure est assignée à toute chose, où chaque âme méritante reçoit son dû. Heureux ceux qui apprécient la signification et saisissent l’intention de ces paroles, et malheur aux insouciants. De cela témoignent amplement, dans leur essence même, tous les signes de la nature. Chaque homme judicieux et sage connaît bien ce que nous avons mentionné, contrairement à ceux qui se sont écartés de la source vivifiante de l’impartialité et qui errent éperdument dans le désert de l’ignorance et du fanatisme aveugle.
Le grand Être dit : Ô vous, enfants des hommes ! le dessein fondamental qui anime la foi de Dieu et sa religion, est de sauvegarder les intérêts, de promouvoir l’unité du genre humain, de stimuler l’esprit d’amour et de fraternité parmi les hommes. N’acceptez pas que cela devienne une source de dissension et de discorde, de haine et d’inimitié. Voilà le droit chemin, la base fixe et inamovible. Les changements et les fortunes du monde ne pourront jamais altérer la résistance de ce qui est bâti sur cette fondation, pas plus que le passage de siècles innombrables ne pourra en miner la structure. Notre espoir est que les chefs religieux du monde et ses dirigeants se lèvent conjointement pour réformer cette époque et corriger son destin. Qu’ils méditent d’abord sur les besoins du moment, qu’ils tiennent conseil et, après avoir consciencieusement et longuement délibéré, qu’ils administrent à un monde malade et cruellement atteint, le remède qu’il requiert.
Le Grand Être dit : Le ciel de la sagesse divine est illuminé par deux astres, la consultation et la compassion. Consultez-vous en toutes matières, car la consultation est comme un phare qui montre le chemin et qui dispense la compréhension.
Au début de chaque effort, il importe de veiller à ce que sera son but. Faites étudier aux enfants, parmi les arts et les sciences, ceux qui bénéficieront aux hommes, assureront son progrès et élèveront son rang. Ainsi les odeurs fétides du désordre seront dispersées et grâce aux efforts importants des dirigeants de la nation, tous vivront protégés, en sécurité et en paix.
Le Grand Être dit : Les savants de cette époque doivent inciter les gens à acquérir ces branches de la connaissance qui sont utiles et dont ils peuvent, ainsi que la plupart des hommes, tirer bénéfice. Les recherches toutes théoriques qui commencent et finissent seulement par des mots n’ont jamais eu et n’auront jamais d’utilité. La plupart des docteurs érudits de Perse consacrent leur vie entière à l’étude d’une philosophie qui ne produit finalement rien que des mots.
Il incombe à ceux qui détiennent l’autorité d’être modérés en toutes choses. Tout ce qui dépasse les limites de la modération cessera d’exercer une influence bénéfique. Considérez par exemple des choses telles que la liberté, la civilisation et autres. Quelle que soit l’attention favorable que leur portent des hommes intelligents, elles auront une influence pernicieuse sur l’humanité, si elles sont portées à l’excès.
Si ce point devait être développé, une explication élaborée serait nécessaire qui, c’est à craindre, pourrait s’avérer fastidieuse. Cette humble personne forme le vif espoir que Dieu exaltée soit sa gloire - accorde à tous les hommes ce qui est bon car celui qui en est doté possède toutes choses. Le Grand Être dit : La langue de sagesse proclame : Celui qui ne me possède pas est privé de tout. Détournez-vous de tout ce qui est sur terre et ne cherchez personne que moi. Je suis le Soleil de la sagesse et l’Océan de la connaissance. Je réconforte les affaiblis et je ressuscite les morts. Je suis le Phare qui éclaire la voie. Je suis le Faucon royal sur le poing du Tout-Puissant. Je déplie les ailes tombantes de chaque oiseau blessé et le remets en vol.
Et de même, il dit : Le ciel de la vraie compréhension resplendit de l’éclat de deux astres : la tolérance et la droiture.
Ô mon ami ! De vastes océans gisent enfouis dans ce bref discours. Bénis ceux qui en apprécient la valeur, s’en désaltèrent et en saisissent la signification, et malheur à l’insouciant. Cet humble personne conjure les peuples du monde d’observer l’équité pour que leur tendre, délicate et précieuse oreille, qui fut créée pour écouter les paroles de sagesse, soit libérée des obstacles et de ces allusions, chimères et vaines imaginations qui ne peuvent ni apaiser la faim, ni nourrir. Ainsi, le véritable Conseiller, dans sa bienveillance, sera porté à promouvoir ce qui est source de bénédiction pour l’humanité et de plus grand bien pour toutes les nations.
À l’heure actuelle, la lumière de la réconciliation est affaiblie dans la plupart des pays, elle a perdu son éclat alors que le feu du conflit et du désordre a été allumé et brûle avec violence. Deux grandes puissances, qui se considèrent comme les fondateurs et les maîtres de la civilisation et les auteurs des constitutions, se sont élevées contre les disciples de la foi associés à celui qui conversa avec Dieu. Soyez avertis, ô hommes de discernement. Il est indigne du rang de l’homme d’exercer la tyrannie; il lui appartient plutôt d’observer l’équité et de se vêtir de l’habit de justice en toutes circonstances. Suppliez le seul vrai Dieu ! Que par le pouvoir de la main de la tendre bonté et de l’éducation spirituelle, il lave et purifie certaines âmes des souillures des passions mauvaises et des désirs corrompus. Ainsi, elles s’élèveront et délieront leur langue pour l’amour de Dieu et, par bonheur, les injustices manifestes seront effacées et la splendeur de la lumière de la justice répandra ses rayons sur le monde entier. Les gens sont ignorants, ils ont besoin de ceux qui leur diront la vérité.
Le Grand Être dit : L’homme de grande érudition et le sage doté d’une sagesse pénétrante sont les deux yeux du corps de l’humanité. Si Dieu le veut, la terre ne sera jamais privée de ces deux plus grands dons. Ce qui a été énoncé et ce qui sera révélé dans l’avenir ne sont que signes du désir ardent de ce Serviteur de se consacrer au service de toutes les familles de la terre.
Ô mon ami ! en toutes circonstances, il faut utiliser tous les moyens qui favoriseront la sécurité et la tranquillité parmi les peuples du monde. Le Grand Être dit : En ce jour glorieux, tout ce qui vous lavera de la corruption et vous mènera à la paix et à la quiétude est en fait le droit chemin.
Plaise à Dieu que les efforts importants fournis par les dirigeants, les sages et les savants parmi les hommes les amènent à savoir où se trouvent leurs véritables intérêts ! Pendant combien de temps l’humanité persistera-t-elle dans son obstination ? Pendant combien de temps l’injustice se perpétuera-t-elle ? Pendant combien de temps la confusion et le chaos régneront-ils parmi les hommes ? Pendant combien de temps encore la discorde agitera-t-elle la société ?
Cet humble serviteur est rempli d’étonnement, car bien que tous les hommes aient reçu la capacité de voir et d’entendre, nous les voyons pourtant privés du privilège d’user de ces facultés. Ce serviteur s’est senti poussé à rédiger ces lignes en raison du tendre amour qu’il te porte. Les vents du désespoir, hélas, soufflent de tous côtés, et les différends qui divisent et affligent l’espèce humaine s’aggravent de jour en jour. On discerne à présent les signes des bouleversements et du chaos imminents, d’autant que l’ordre qui règne aujourd’hui s’avère lamentablement déficient. Je supplie Dieu - exaltée soit sa gloire - de bien vouloir réveiller les peuples du monde, leur accorder qu’à la fin leur attitude leur soit profitable et les aider à accomplir ce qui convient à leur rang.
Si l’homme appréciait l’élévation de son rang et la sublimité de sa destinée, il ne manifesterait qu’un bon caractère, des actes purs et une conduite bienséante et louable. Si les savants et les sages de bonne volonté conseillaient les peuples, la terre entière serait considérée comme un seul pays. C’est là, vérité indubitable. Par l’amour qu’il porte à Dieu, l’Unique, l’Incomparable, le Tout-Puissant, le Bienfaisant, ce serviteur appelle chaque âme diligente et entreprenante à se lever et à faire l’impossible pour rétablir la situation dans toutes les régions et ranimer les morts par les eaux vivifiantes de la sagesse et de la parole.
Aucun sage ne peut faire la preuve de sa connaissance si ce n’est par des mots. Ceci montre l’importance du Verbe, comme cela est affirmé dans toutes les Écritures, qu’elles soient anciennes ou plus récentes. Car c’est par son pouvoir et son souffle vivifiant que les peuples du monde ont atteint un rang si élevé. En outre, les paroles et les mots devraient être à la fois impressionnants et pénétrants. Aucun mot cependant ne sera imprégné de ces deux qualités s’il n’est prononcé entièrement par amour pour Dieu et en tenant compte comme il se doit des exigences du moment et des gens.
Le Grand Être dit : L’essence de la parole humaine, c’est qu’elle aspire à exercer son influence et qu’elle requière la modération. Son influence dépend de sa subtilité, qui à son tour dépend d’un cœur pur et détaché. Quant à sa modération, elle doit se combiner au tact et à la sagesse ainsi que cela a été prescrit dans les Tablettes et les Écritures saintes.
Chaque mot est doté d’un esprit et, par conséquent, l’orateur ou le conférencier doit prononcer ses paroles avec prudence, en temps et lieu opportuns, car l’impression laissée par chaque mot est clairement évidente et perceptible. Le Grand Être dit : Un mot peut être pareil au feu, un autre à la lumière, et l’influence que tous deux exercent dans le monde est manifeste. Par conséquent, un sage éclairé devrait d’abord utiliser des mots doux comme le lait afin qu’ils puissent nourrir et élever les enfants des hommes et les faire parvenir au but ultime de l’existence humaine, c’est-à-dire au stade de la compréhension et de la noblesse réelles. De même il dit : Un mot est semblable au printemps qui rend verdoyantes et florissantes les jeunes pousses des rosiers de la connaissance, alors qu’un autre est comme un poison mortel. Il appartient à l’homme sage et prudent de parler avec une indulgence et une tolérance extrêmes afin que la douceur de ses paroles puisse inciter chacun à atteindre ce qui convient au rang de l’homme.
Ô mon ami ! le Verbe de Dieu est le roi des verbes et son influence pénétrante est incalculable. Il a toujours dominé et continuera de dominer le royaume de l’existence. Le Grand Être dit : Le Verbe est la clef suprême pour le monde entier car, par sa puissance, il ouvre tout grand les portes du cœur des hommes, qui sont en réalité les portes du ciel. À peine un rayon de sa splendeur éclatante est-il tombé sur le miroir de l’amour, que la parole sacrée « Je suis le Bien-Aimé » s’y est réfléchie. C’est un océan de richesses inépuisables, englobant toutes choses. Tout ce qui peut être perçu n’en est qu’une émanation. Élevé, incommensurablement élevé est ce rang suprême à l’ombre duquel se déplace l’essence de la sublimité et de la splendeur, entourée de louanges et d’adoration.
Il me semble que la fièvre de la négligence et de la folie a hélas gravement altéré la faculté de perception des hommes, car ils sont tout à fait inconscients et privés de la douceur de sa parole. Combien il est regrettable que l’homme se prive des fruits de l’arbre de la sagesse alors que les jours et les heures s’écoulent rapidement. Plaise à Dieu que la main du pouvoir divin protège l’humanité entière et guide ses pas vers l’horizon de la vraie compréhension.
En vérité, notre Seigneur de miséricorde est le Secours, Celui qui sait, le Sage.
J’aimerais ajouter que ta seconde lettre envoyée de Jérusalem a bien été reçue et que ce que tu y as écrit et exposé a été lu attentivement en sa présence. Il m’invita à écrire ce qui suit :
Ô Maqsúd ! nous avons entendu ta voix et perçu tes plaintes et tes lamentations dans ton attente et ton impatience. Loué soit Dieu ! On pouvait respirer les doux parfums de l’amour dans chacun de tes mots. Plaise à Dieu que cette bénédiction dure à jamais. Le serviteur toujours présent récita les versets que tu as composés. Ton nom est souvent mentionné en la présence de cet Opprimé et les regards de notre tendre bonté et de notre tendre compassion sont dirigés vers toi
Grand est le rang de l’homme. Grands doivent aussi être ses efforts pour la réhabilitation du monde et le bien-être des nations. J’implore le seul vrai Dieu de te rendre ferme, par sa miséricorde, dans ce qui sied au rang de l’homme.
Sois guidé par la sagesse en toutes circonstances, puisque les personnes qui abritent de mauvaises intentions ont intrigué et intriguent encore avec obstination Par Dieu ! contre cet être incommensurablement exalté qui ne cherche qu’à répandre un esprit d’amour et de fraternité parmi les hommes, à ranimer le monde et à ennoblir sa vie, ils ont porté de telles accusations que la langue et la plume éprouvent de la honte à les rapporter.
Nous nous sommes souvenu de toi et, en ce moment, nous parlons de toi. Nous l’implorons exaltée soit sa gloire - de te protéger par les mains de la puissance et du pouvoir et de te permettre de reconnaître ce qui servira tes meilleurs intérêts en ce monde et dans l’autre. Il est le Seigneur de l’humanité, le Possesseur du trône céleste et du monde d’en bas. Il n’est d’autre Dieu que Lui, l’Omnipotent, le Puissant. Que Dieu accorde à cet Opprimé d’être fidèle. Il ne t’a pas oublié et ne t’oubliera jamais.
Tu as parlé de ton intention de rester à Damas jusqu’au printemps, puis de te rendre à Mossoul si tu en trouves les moyens. Cet humble serviteur implore Dieu - exaltée soit sa gloire - de te fournir les moyens nécessaires et de t’aider. Il est le Fort, le Puissant.
Bien que tous les habitants de cette région aient été traités avec une extrême bonté, nous ne percevons aucune marque de sympathie de leur part. Tu devrais faire preuve de beaucoup de tact et de sagesse, car ils cherchent constamment à ergoter et à renier la Cause. Puisse le seul vrai Dieu les rendre équitables.
Quant à tes propres affaires, il serait louable de te satisfaire de ton sort quoi qu’il advienne. Il est tout à fait recommandable d’avoir une profession, car lorsqu’on travaille, on est moins souvent préoccupé par les aspects déplaisants de la vie. Si Dieu le veut, tu rayonneras de joie et tu éprouveras un bonheur intense quel que soit le pays ou la ville où tu pourrais séjourner. Cet humble serviteur n’oubliera jamais cet ami bon et remarquable. Il se souvient et se souviendra encore de toi. La décision appartient à Dieu, le Seigneur de tous les mondes. J’espère vivement qu’il accordera sa divine assistance et apportera la confirmation de ce qui lui plaît et de ce qu’il admet.
Chaque mot de ta poésie est en fait comme un miroir où se reflètent les preuves de la dévotion et de l’amour que tu portes à Dieu et à ses élus. Heureux sois-tu, toi qui as bu le nectar de la parole et qui as goûté à la source pure de la vraie connaissance. Bienheureux soit celui qui s’est désaltéré et est parvenu à Lui, et malheur aux insouciants. La lecture de ton poème a fait grande impression, car il suggérait à la fois la lumière de la réunion et le feu de la séparation.
Jamais nous ne devons désespérer des incalculables faveurs de Dieu car, si tel était son désir, il pourrait transformer un simple atome en soleil et une seule goutte d’eau en océan. Il ouvre des milliers de portes alors que l’homme est incapable d’en imaginer ne serait-ce qu’une seule.
Ce serviteur est si insouciant qu’avec de semblables paroles, il cherche à revendiquer le pouvoir suprême de Dieu - exaltée soit sa gloire. J’implore le pardon de Dieu, le Très-Grand, pour ces assertions, et j’affirme que ce serviteur reconnaît en tout temps ses graves offenses et ses mauvaises actions. Il implore la rémission de ses péchés de l’océan du pardon de son Seigneur, le Suprême, et supplie que lui soit accordé ce qui le rendra entièrement dévoué à Dieu et lui permettra de le louer, de se tourner vers Lui et de placer toute sa confiance en Lui. En vérité Il est le Puissant, l’Indulgent, le Miséricordieux. Louange à Dieu, le Tout-Puissant, l’Omniscient.
Cet humble serviteur a lu dans ta lettre à mon Seigneur - puisse ma vie lui être offerte - le compte-rendu du dialogue que tu as eu avec le voyageur. Les explications avancées font sortir les hommes du sommeil de l’insouciance. De fait, les actes de l’homme engendrent une puissance satanique démultipliée. Toute trace de mal serait bannie de la surface de la terre si les hommes restaient fidèles et respectaient les enseignements divins. Cependant, les différences largement répandues qui existent au sein de l’humanité et la prédominance de la sédition, de la discorde, du conflit, et cetera sont les premiers facteurs responsables de l’émergence de l’esprit satanique. Et pourtant l’Esprit saint a toujours proscrit pareils agissements. Un monde où l’on ne voit que luttes, querelles et corruption est voué à devenir le siège du trône de Satan, sa métropole même.
Nombreux sont les aimés et les élus de Dieu qui se sont lamentés et ont pleuré jour et nuit afin que, par bonheur, une brise douce et parfumée se lève de la cour de son bon plaisir et dissipe en un instant les odeurs délétères et nauséabondes du monde. Cependant, ce but ultime n’a pu être atteint et les hommes en ont été privés à cause de leurs méfaits, qui ont amené sur eux le châtiment de Dieu, en vertu des principes fondamentaux de sa règle divine. C’est notre devoir en de telles circonstances de rester patients jusqu’à ce qu’ils soient soulagés par Dieu, le Miséricordieux, le Bienfaisant.
Magnifié soit ton nom, ô Seigneur de tous les êtres et Désir de toutes choses créées ! Je te supplie, par le Verbe qui a fait s’exclamer le buisson ardent et s’écrier le rocher, par lequel les favorisés se sont hâtés d’atteindre la cour de ta présence et les cœurs purs l’aube de la lumière de ta face, je te supplie par les soupirs de tes adorateurs sincères qui sont séparés de tes élus, et par les lamentations de ceux qui se languissent d’apercevoir ta face devant la splendeur naissante de la lumière de ta révélation, je te supplie de permettre à tes serviteurs de reconnaître ce que tu as ordonné pour eux par ta bonté et par ta grâce. Prescris alors pour eux de ta Plume de gloire ce qui dirigera leurs pas vers l’océan de ta générosité et les mènera aux eaux vivifiantes de la céleste réunion.
Ô Seigneur ! ne considère pas les choses qu’ils ont faites, mais considère plutôt la noblesse de ta bonté céleste qui a précédé toutes choses créées, visibles et invisibles. Ô Seigneur ! illumine leur cœur de la lumière éclatante de ta connaissance et ouvre leurs yeux aux splendeurs rayonnantes du soleil de tes faveurs.
Ô Seigneur des noms et Créateur des cieux, par le sang versé sur ton chemin et par les têtes portées sur des lances au nom de ton amour, par les âmes qui se sont consumées dans leur séparation d’avec tes aimés, par les cœurs brisés pour l’exaltation de ton Verbe, je te conjure de veiller à ce que les habitants de ton royaume s’unissent dans leur allégeance à ton Verbe incomparable afin qu’ils reconnaissent tous ton unité et ton unicité. Il n’est pas d’autre Dieu que toi, l’Omnipotent, le Suprême, Celui qui sait, le Sage.
J’espère vivement que Celui qui suffit à tout, l’Inaccessible, écoutera les sollicitations de cet humble serviteur, revêtira les gens sur terre de l’habit des bonnes actions et les purifiera des mauvaises inclinations. Il est le Puissant, le Fort, le Très-Sage, Celui qui perçoit tout. Il entend et voit. Il est celui qui voit tout et entend tout.
Il est l’Omniscient !
Ô Vafá ! remercie ton Seigneur, qui t’a aidé à embrasser sa cause, t’a permis de reconnaître la manifestation de son Être et t’a élevé pour le magnifier, lui, la Très-Grande-Souvenance dans cette glorieuse nouvelle.
Sois béni Vafá, car tu es fidèle à l’alliance et au pacte de Dieu, en un temps où les hommes violent cette alliance et renient celui en qui ils avaient cru alors qu’il est apparu investi de toutes les preuves et s’est levé à l’horizon de la révélation, vêtu d’une souveraineté incontestable.
Il t’appartient cependant de faire de ton mieux pour parvenir à l’essence même de la fidélité. Cela implique que ton cœur soit convaincu et que tes lèvres témoignent de ce que Dieu témoigne pour son Soi glorieux lorsqu’il proclame : « En vérité, je suis l’Absolu dans le royaume de gloire ». En ces jours, quiconque est capable d’affirmer solennellement cette vérité accède au bien suprême ; jour et nuit, l’Esprit céleste descendra sur lui, l’aidera par sa grâce à glorifier le nom de son Seigneur et à délier sa langue pour soutenir de ses paroles la cause de son Seigneur, le Miséricordieux, le Compatissant. Or, seul y parvient celui qui purifie son cœur de tout ce qui existe entre le ciel et la terre et se détache entièrement de tout sauf de Dieu, le Seigneur souverain, le Tout-Puissant, le Clément.
Lève-toi pour servir la Cause et dis : Je le jure par la justice de Dieu ! En vérité, voici le Point premier, revêtu de sa nouvelle parure et manifesté dans son nom glorieux. À présent, de cet Horizon, il contemple toutes choses. Certes, il est au-dessus de tout. Dans l’Assemblée céleste, il est connu comme la Très-Grande-Nouvelle, dans les royaumes de l’éternité comme la Beauté ancienne et, devant le trône de Dieu, sous ce Nom qui fait chanceler les clairvoyants.
Dis : Par Dieu ! en cette révélation, avant même qu’un seul verset ne soit révélé du royaume de sainteté et de sublimité, la preuve suprême de Dieu avait été apportée pour tous les habitants du ciel et de la terre. Nous avons révélé l’équivalent de tout ce qui fut révélé pendant le temps du Bayán. Craignez Dieu, ne permettez pas que vos actes deviennent insignifiants et ne soyez pas de ceux qui sombrent dans l’insouciance. Ouvrez les yeux et dans cet état lumineux et rayonnant, contemplez la Beauté ancienne.
Dis : Dieu m’en est témoin ! Le Promis en personne est descendu des cieux, trônant sur le nuage vermeil, avec à sa droite les armées de la révélation, à sa gauche les anges de l’inspiration. Sur l’ordre de Dieu, l’Omnipotent, le Tout-Puissant, le décret s’est réalisé. Sur quoi, tous ont chancelé à l’exception de ceux que Dieu protège dans sa tendre miséricorde et qu’il compte parmi ceux qui l’ont reconnu dans son Soi et qui se sont détachés de tout ce qui appartient au monde.
Prête l’oreille aux paroles de ton Seigneur et purifie ton cœur de toute illusion pour qu’il soit illuminé par la lumière resplendissante de son souvenir et parvienne à la certitude.
Sache d’ailleurs que ta lettre est arrivée jusqu’à nous, que nous avons pris connaissance de son contenu et des questions que tu as posées auxquelles nous répondrons volontiers. En ce jour, il appartient à chacun de demander à Dieu ce qu’il désire et ton Seigneur y fera droit et répondra par des versets merveilleux et incontestables.
Tu as posé des questions concernant le retour. Sache que la fin est semblable au commencement. Considère le commencement de la même manière que tu considères la fin et sois de ceux qui comprennent. Ou plutôt, considère le commencement comme la fin même et réciproquement, afin d’acquérir une perception claire. Sache, en outre, que toute chose créée est renouvelée sans cesse, sur l’ordre de ton Seigneur, le Dieu de pouvoir et de puissance.
Quant au « Retour » voulu par Dieu, qu’il fit connaître à ses serviteurs dans ses tablettes sacrées, il s’agit du retour, au jour de la Résurrection, de toutes choses créées. Là est en fait l’essence du retour, ainsi que tu l’as constaté pendant les jours de Dieu, et tu es de ceux qui attestent cette vérité.
En vérité, Dieu a tout pouvoir de faire apparaître tous les noms en un seul nom et toutes les âmes en une seule âme. Certes, il est fort, il est puissant. Et ce retour se réalise sur son ordre et sous la forme qu’il veut. Il est celui qui fait et ordonne toutes choses. D’ailleurs, tu ne devrais percevoir l’accomplissement du retour et de la résurrection que dans la parole de ton Seigneur, le Tout-Puissant, l’Omniscient. Par exemple, s’il prenait une poignée de terre et déclarait que c’est là celui que vous avez suivi dans le passé, ce serait juste et vrai, autant que l’est sa personne réelle ; nul n’a le droit de mettre en doute son autorité. Il fait ce qu’il veut et ordonne ce qui lui plaît. En outre, à ce niveau, garde-toi de tourner ton regard vers ce qui est limité et allusif, considère plutôt ce par quoi la révélation a été accomplie, et sois de ceux qui saisissent. Voilà ce que nous exposons dans un langage clair et précis afin que tu comprennes ce que tu as cherché auprès de ton Seigneur, l’Ancien.
Considère le jour de la Résurrection. Si Dieu déclarait que le plus humble des croyants est le premier à croire au Bayán, tu devrais n’avoir aucun doute et être de ceux qui croient vraiment. À ce niveau, ne considère ni les limites des hommes ni leurs noms, mais plutôt ce qui justifie le rang du premier à croire, c’est-à-dire la foi en Dieu, la reconnaissance de son Être et la certitude de l’accomplissement de son commandement irrésistible, impérieux.
Considère la révélation du Point du Bayán, exaltée soit sa gloire. Il déclara que le premier à croire en lui était Muh∂ammad, le messager de Dieu. Est-il convenable qu’un homme se querelle avec lui, affirme que l’un vient de Perse et l’autre vient d’Arabie, ou que l’un s’appelait HΔ∆usayn et l’autre Muh∂ammad ? Non, par l’essence sacrée de Dieu, le Suprême, le Très-Grand ! Un homme intelligent et perspicace ne ferait pas attention aux limitations et aux noms, mais plutôt à ce dont Muhammad était investi qui n’est rien d’autre que la cause de ∂ Dieu. Cet homme considérerait de même HΔ∆usayn et le rang qu’il tenait dans la cause de Dieu, l’Omnipotent, le Suprême, le Savant, le Sage. Puisque le premier à croire en Dieu dans la révélation du Bayán était investi de la même autorité que Muh∂ammad, le Messager de Dieu, le Báb déclara donc qu’il était ce dernier, c’est-à-dire son retour et sa résurrection. Ce rang est sanctifié au-delà de toute limitation ou de tout nom, et l’on ne peut rien y voir si ce n’est Dieu, l’Unique, l’Incomparable, l’Omniscient.
Sache que si, au jour de la révélation, il devait déclarer qu’une des feuilles est la manifestation de tous ses titres excellents, nul n’aurait le droit de demander pourquoi ; et si quelqu’un le faisait, il serait considéré comme un incroyant et compté parmi ceux qui rejettent sa vérité.
Attention, garde-toi d’agir comme les gens du Bayán. Car ils se sont gravement trompés, ils ont induit les gens en erreur, ignoré l’alliance de Dieu et son pacte et ont donné des associés à Dieu, l’Unique, l’Incomparable, l’Omniscient. En vérité, ils n’ont pas su reconnaître le Point du Bayán car, s’ils l’avaient fait, ils n’auraient pas rejeté sa manifestation révélée en cet Être lumineux et resplendissant. Et puisqu’ils fixaient leur regard sur des noms, leurs yeux se brouillèrent lorsqu’il remplaça son nom « le Très-Exalté » par « le Très-Glorieux ». Ils n’ont pas su le reconnaître en ces jours, ils sont de ceux qui périssent. Effectivement s’ils l’avaient reconnu dans son essence ou en vertu de ce qu’il a révélé, ils ne l’auraient pas répudié lorsqu’il apparut sous ce nom glorieux et incomparable que Dieu a désigné comme l’épée de sa révélation entre le ciel et la terre, par lequel la vérité est séparée de l’erreur à présent et jusqu’au jour où l’humanité se tiendra devant le Seigneur des mondes.
Sache de plus qu’au jour de sa manifestation, toute chose créée, hormis Dieu, sera appelée à comparaître et placée sur pied d’égalité, sans notion de rang, supérieur ou inférieur. Le jour du retour est impénétrable pour l’homme tant que la révélation divine n’est pas accomplie. Il est, en vérité, celui qui ordonne ce qu’il veut. Lorsque le Verbe de Dieu est révélé à toutes les choses créées, celui qui écoute son appel est du nombre des âmes les plus nobles, même s’il n’est qu’un humble balayeur. Et celui qui s’en détourne est tenu pour le plus modeste de ses serviteurs, même s’il est roi parmi les hommes et possède tous les livres qui existent au ciel et sur la terre.
C’est avec un discernement spirituel qu’il t’incombe de regarder ce que nous t’avons révélé, et non de t’occuper des gens et de ce qui a cours parmi eux. Ils sont semblables aujourd’hui à un aveugle qui, marchant au soleil, demande : Où est le soleil ? Brille-t-il ? Il discute la vérité et n’est pas de ceux qui perçoivent. Jamais il ne sera capable de distinguer le soleil ni de comprendre ce qui s’interpose entre lui et le soleil. Il conteste intérieurement, proteste et se rebelle. Voilà l’état de ces gens. Laisse-les à eux-mêmes et dit : Ayez ce que vous désirez et nous, ce que nous désirons. Pitoyable est le sort des impies.
Sache aussi que la Manifestation précédente affirmait que le retour et le réveil des âmes auraient lieu le jour de la résurrection, alors qu’en vérité, il existe un retour et une résurrection pour chaque chose créée. Nous ne désirons cependant rien mentionner d’autre qui ne figure déjà dans le Bayán, de peur que les malveillants ne déclenchent un tollé. Oh, que se dissipe ce qui s’interpose entre les enfants des hommes et leur Créateur pour qu’il leur soit permis de contempler la souveraineté et l’autorité invincibles de Dieu, de boire à la source de sa rivière céleste, d’être arrosés par les effusions de l’océan de la vraie compréhension et d’être lavés des profanations de l’impie et du suspicieux !
Quant à ta question concernant les mondes de Dieu, sache en vérité que leur nombre est incalculable et leur étendue infinie. Personne ne peut les compter ni les concevoir, si ce n’est Dieu, l’Omniscient, le très Sage. Considère ton état quand tu es endormi. En vérité ce phénomène est le plus mystérieux des signes de Dieu parmi les hommes, s’ils voulaient y réfléchir. Admire comment après un laps de temps considérable, se réalise pleinement ce que tu as vu en rêve. Si le monde où tu t’es trouvé dans ton rêve était identique à celui dans lequel tu vis à l’état de veille, l’événement que tu as vu en songe se serait produit dans ce dernier monde au moment même où tu l’as rêvé. Et toi-même, une fois réveillé, tu en aurais été témoin. Comme tel n’est pas le cas, il faut nécessairement que le monde où tu vis soit différent du monde dont tu as fait l’expérience dans ton rêve. Ce dernier n’a ni commencement ni fin. Tu serais dans la vérité d’affirmer qu’un tel monde se trouve, par le décret de Dieu, au-dedans de toi et dissimulé dans ta personne. Et l’on serait également fondé à soutenir que ton esprit ayant franchi les limites du sommeil et rompu les liens qui l’attachaient à la terre, a traversé, par décret divin, un royaume qui se trouve caché dans l’essentielle réalité de ce monde. En vérité, je te le dis, la création de Dieu embrasse des mondes indépendants de ce monde, et des créatures différentes de ces créatures. Dans chacun de ces mondes, il prescrit des choses que personne ne peut pénétrer, sauf lui, le Pénétrant, le Très-Sage. Médite les paroles que nous te révélons afin de découvrir le dessein profond de Dieu, ton Seigneur, et le Seigneur de tous les mondes. Car dans ces paroles sont précieusement gardés les mystères de la sagesse divine. Nous nous sommes retenu d’insister sur ce sujet, à cause de l’affliction que nous éprouvons de la conduite de ceux qui sont une création de nos paroles, si vous êtes de ceux qui écoutent notre voix.
Où est celui qui peut m’aider et me protéger des glaives de ces âmes infidèles ? Où est l’homme éclairé qui découvrira les paroles de Dieu de ses propres yeux et se débarrassera des opinions et des idées reçues des peuples de la terre ?
Ô serviteur ! Avertis les serviteurs de Dieu de ne pas rejeter ce qu’ils ne comprennent pas. Dis : Implorez Dieu d’ouvrir à votre cœur les portes de la vraie compréhension afin d’être informés de ce dont personne n’est informé. Il est en vérité le Donateur, le Clément, le Compatissant.
Tu m’as également questionné sur les ordonnances de Dieu. Sois assuré que tout ce qui a été prescrit dans le Livre est réellement la vérité, cela ne fait aucun doute, et il incombe à chacun d’observer ce qui a été envoyé par celui qui est le Révélateur, l’Omniscient. Si un homme s’en détournait sciemment, Dieu l’écarterait véritablement et nous également, car ses ordonnances constituent les fruits de l’Arbre divin, et seuls l’insouciant et le rebelle s’en écartent.
Quant au Paradis, c’est une réalité et il n’y a aucun doute à ce sujet. Pour l’heure dans ce monde, il se réalise en m’aimant et en accomplissant mon bon plaisir. Dieu aidera en ce bas monde quiconque y parvient et après sa mort, il lui permettra d’accéder au paradis, lequel est aussi vaste que la terre et les cieux. Là, les servantes de gloire et de sainteté s’occuperont de lui jour et nuit alors que le soleil de la beauté immortelle de son Seigneur répandra en tout temps ses rayons sur lui et brillera d’un tel éclat que nul ne pourra le contempler. Tel est l’enseignement de la Providence, et pourtant les gens ont la vue obscurcie par un voile cruel. De même, crains le feu de l’enfer et sois de ceux qui croient vraiment. Pour chaque acte accompli, il y aura une récompense évaluée par Dieu ; en témoignent amplement les ordonnances et les interdits dictés par le Tout-Puissant. Car il est certain que si les actes n’étaient pas récompensés et ne portaient pas de fruits, alors la cause de Dieu - exalté soit-il - s’avérerait futile. Il est incommensurablement élevé au-dessus de tels blasphèmes ! Cependant, pour ceux qui sont libérés de toute attache, en vérité, un acte est, en soi, sa propre récompense. Si nous voulions nous étendre sur ce sujet, il nous faudrait écrire de nombreuses tablettes.
Je jure par la justice du seul vrai Dieu ! Ce qui est advenu à son Seigneur immobilise la plume et elle se consume de chagrin. J’en pleure aussi tout comme pleurent les yeux de celui qui, assis sur le trône de son nom glorieux, est l’Essence de grandeur derrière le tabernacle des noms.
Purifie ton cœur afin que nous en fassions jaillir les sources de la sagesse et de la parole, te permettant ainsi d’élever la voix parmi les hommes. Délie ta langue et proclame la vérité pour soutenir le souvenir de ton Seigneur miséricordieux. Ne crains personne, place toute ta confiance en Dieu, le Tout-Puissant, l’Omniscient. Dis : Ô peuple, accomplissez tout ce que vous comprenez du Bayán persan et tout ce que vous ne comprenez pas, demandez à ce Souvenir infaillible de vous exposer clairement quelle était l’intention de Dieu dans son Livre, car il sait en vérité ce qui est enchâssé dans le Bayán par la volonté de celui qui est l’Omnipotent, le Puissant.
Tu t’es informé de l’avertissement que nous avons lancé à ce peuple lors de notre départ d’Irak : lorsque le Soleil disparaîtra de leur vue, les oiseaux de nuit s’activeront et les étendards de Sámírí se déploieront haut dans le ciel. Je le jure par Dieu ! Ces oiseaux se sont mis en mouvement en ces jours et Sámírí a lancé sa clameur. Heureux celui qui fait preuve de discernement, qui est compté parmi les hommes dotés de compréhension. Nous les avons également mis en garde contre l’apparition du veau. Dieu m’est témoin ! Tous nos avertissements se sont réalisés comme nous l’avions prévu, car ils provenaient des doigts de gloire et de puissance. Implore Dieu de te protéger de la malice de ces hommes et de te purifier des insinuations du rebelle. Raffermis tes reins pour promouvoir la cause de Dieu et ne prête pas attention aux paroles prononcées par le peuple du Bayán, car ils sont réellement incapables de comprendre et ils n’ont pu saisir l’essence de la cause telle qu’elle a été révélée dans cette auguste, cette très grande nouvelle. Ainsi t’avons-nous inspiré et avons-nous insufflé en ton cœur ce qui te rendra indépendant des élucubrations de l’humanité.
Que la gloire de Dieu soit sur toi et sur ceux qui tendent l’oreille aux paroles que tu prononces pour l’amour de Dieu, ton Seigneur, et qui demeurent fidèles à sa cause. Toutes louanges soient à Dieu, le Seigneur des mondes.
Il est le Très-Saint, le Plus-Grand, le Suprême, le Très-Haut !
Ô mon Nom ! rends grâce à Dieu, il t’a choisi pour être une ondée de bonté pour les graines que nous avons semées dans le sol pur et sacré, et un printemps de tendre miséricorde pour les arbres sublimes et merveilleux que nous avons plantés. Cette faveur est en réalité si importante que, de toutes les choses créées dans le monde de l’existence, nulle ne peut espérer rivaliser avec elle. Nous t’avons en outre donné à boire, au calice des dons célestes de ton Seigneur miséricordieux, le vin choisi de la parole qui n’est rien d’autre que cette Langue de sainteté - une Langue qui, dès qu’elle fut déliée, anima la création tout entière, mit en mouvement tous les êtres et fit jaillir les mélodies du Rossignol. Voici la fontaine d’eau vivifiante pour tous ceux qui vivent dans le royaume de l’existence.
De cette Branche qui se meut au-dessus de la tablette de ton Seigneur, le Puissant, l’Indépendant, nous avons maintes fois répandu sur toi les douces saveurs du Très-Miséricordieux. Par la justice du seul vrai Dieu ! si toutes les créatures visibles et invisibles devaient se diriger vers lui, tu les verrais prendre leur envol vers le but suprême, l’endroit d’où l’Arbre sacré s’exclame : En vérité, il n’est pas d’autre Dieu que moi, le Tout-Puissant, le Très-Généreux.
Grande est ta bénédiction, car tu as voyagé à travers les terres de Dieu, tu as été l’incarnation de la joie et de la certitude pour le peuple de Bahá qui a renoncé à tout sauf à Lui et a tourné son cœur vers cette cour qui rayonne sur tous les royaumes. Enfin, tu as versé sur lui les eaux vives de cet océan dont tu as été toi-même arrosé, océan qui a enveloppé toutes les créatures.
Tu as vraiment compris ce que signifiait assister Dieu, et tu t’es levé pour le mettre en pratique par le pouvoir de la sagesse et de la parole. Dis : M’assister, c’est enseigner ma cause. Voilà un thème qui se retrouve dans toutes les tablettes. Voilà le commandement immuable de Dieu, éternel dans le passé, éternel dans le futur. Comprenez-le, vous qui êtes perspicaces. Ceux qui outrepassent les limites de la sagesse ne peuvent comprendre ce que signifie assister Dieu, tel qu’énoncé dans le Livre. Dis : Craignez Dieu et ne semez pas les graines de la discorde parmi les hommes. Observez ce qui vous est ordonné par votre Seigneur, le Tout-Puissant, l’Omniscient. Il connaît la réalité de la victoire et vous l’enseigne avec des mots que les chimères de ceux qui s’égarent dans le désert du doute ne pourront jamais corrompre.
Ô mon Nom ! permets à toutes les créatures de boire une fois encore à ce calice qui fait s’enfler les flots. Attise aussi dans les cœurs le feu ardent que cet Arbre vermeil a allumé, afin qu’ils se lèvent pour louer et magnifier son Nom parmi les fidèles de toutes les croyances.
De nombreuses lettres de toi ont été présentées devant notre Trône. Pour te manifester notre faveur, nous les avons lues attentivement et, pour chaque nom que tu y mentionnais, nous avons révélé ce qui éveillera l’esprit des hommes et élèvera les âmes. Nous t’avons permis à plusieurs reprises d’écouter le roucoulement des oiseaux du ciel et de tendre l’oreille aux chants mélodieux des rossignols sur les branches. Ainsi la Plume de Dieu s’est animée en souvenir de toi afin que tu sois en mesure d’admonester les hommes par le pouvoir de cette parole divinement destinée à révéler les signes de sa gloire.
Béni est le lieu d’où s’élève l’hymne à sa louange, et bénie l’oreille qui écoute ce que ton Seigneur, le Très Miséricordieux, révèle du ciel de sa tendre bonté.
Comme nous t’avons exhorté, exhorte les serviteurs de Dieu afin qu’ils s’abstiennent de tout ce qui leur est interdit dans le Livre mère. Ceux qui commettent des actes pouvant entraîner le désordre parmi les hommes sont en effet loin d’aider Dieu et sa cause, ils sont du nombre des semeurs de discorde inscrits dans la Tablette que Dieu a désignée pour être la source de toutes les tablettes.
Dis : Si c’est notre bon plaisir, nous rendrons la cause victorieuse par le pouvoir d’un seul mot émanant de notre présence. Il est en vérité l’Omnipotent, l’Irrésistible. Si telle était l’intention de Dieu, le lion de la force indomptable surgirait des forêts de la puissance céleste ; son rugissement est semblable au grondement du tonnerre résonnant dans les montagnes. Cependant, notre tendre providence surpassant toutes choses, nous ordonnons que la victoire complète soit remportée par le discours et la parole afin que nos serviteurs partout sur la terre deviennent les réceptacles du bien divin. Ceci n’est qu’un signe de la générosité de Dieu qui leur est accordée. Ton Seigneur est en vérité Celui qui suffit à tout, le Suprême.
Dis : Crains Dieu et ne commets pas d’actes qui feraient se lamenter mes aimés sur terre. Ainsi te l’ordonne cette Plume qui anime la Plume de gloire dans le champ de la sagesse et de la vraie compréhension.
Transmets mes salutations à ceux dont le visage reflète l’éclat de Bahá, puis dis-leur cette parole qui réjouit les yeux du juste. La gloire de Dieu repose sur toi et sur ceux qui saisissent fermement la corde de Dieu, le Révélateur des versets...
Empêche les habitants de ces régions de se provoquer, de se quereller, de se disputer et de commettre tout ce qui entraînerait des troubles. Promouvoir la cause, voilà ce qui est louable en ces jours. Par exemple, si ces gens, au lieu de poursuivre d’autres buts, se consacraient à l’enseignement de la cause, tous les habitants de ces régions seraient depuis longtemps revêtus du manteau de la foi.
Quiconque perçoit le ton mesuré du passage suivant, tiré de la tablette révélée en l’honneur de Nabíl de Qá’in, comprend d’emblée la signification de l’assistance : la parole humaine est une faculté qui aspire à exercer de l’influence et requiert de la modération. Son influence est conditionnée par le raffinement qui, à son tour, dépend de cœurs détachés et purs. Pour être modérée, elle doit s’allier au tact et à la sagesse comme prescrit dans les Écritures saintes et les Tablettes sacrées.
Ô mon Nom ! la parole se doit d’être pénétrante. Dépourvue de cette qualité, elle ne réussirait pas à exercer son influence. Et cette influence pénétrante dépend d’un esprit pur et d’un cœur sans tache. La parole requiert aussi la modération sans laquelle l’auditeur ne pourrait la supporter et s’y opposerait plutôt dès les premiers mots. Et le discours sera modéré si l’on y marie les signes de la sagesse divine consignés dans les Tablettes et les Livres sacrés. Ainsi, lorsque l’essentiel de la parole d’une personne remplit ces deux conditions, elle s’avère très efficace, elle est le principal facteur de transformation de l’âme des hommes. Telle est le stade de la victoire suprême et du pouvoir céleste. Quiconque y parvient est investi de la capacité d’enseigner la cause de Dieu et de l’emporter sur le cœur et l’esprit des hommes.
Ô mon Nom ! le soleil de la parole, qui rayonne avec éclat de la source de la révélation divine, illumine tellement les Rouleaux et les Tablettes que le royaume de la parole et l’empire suprême de la compréhension tremblent de joie et d’extase, brillent de la splendeur de sa lumière, et pourtant la plupart des hommes ne le comprennent pas.
Si le thème de l’aide et de l’assistance revient régulièrement et reviendra encore sous la Plume de la providence, c’est pour prévenir les amis de Dieu de ne pas s’engager dans des activités qui pourraient entraîner conflits et désordres. Il incombe à tout un chacun de chercher avec soin les moyens d’aider la cause de Dieu, comme nous l’avons exposé. Ceci n’est qu’un signe de sa grâce accordée spécialement à ses aimés afin que chacun d’eux parvienne au rang que caractérise ces mots : Qui éveille une âme, en vérité, éveille l’humanité entière.
L’ascendant temporel a été et restera à l’ombre de ce rang. Son heure est fixée à l’avance dans le Livre de Dieu. Il en est parfaitement instruit et elle se manifestera par la puissance de son pouvoir. Il est en vérité le Puissant, le Conquérant, l’Omnipotent, l’Omniscient, le Très-Sage.
Les âmes sanctifiées devraient réfléchir et méditer en leur cœur au sujet des méthodes d’enseignement. Elles devraient mémoriser des phrases et des passages illustrant diverses situations, tirés de textes issus des merveilleuses Écritures saintes, et ainsi pouvoir citer dans leurs discours des versets divins chaque fois que l’occasion le requiert, car ces versets sacrés sont l’élixir le plus efficace, le talisman le plus grand et le plus puissant. Leur influence est telle que l’auditeur n’aura aucune raison d’hésiter. Je le jure par ma vie ! Cette révélation est empreinte d’un tel pouvoir qu’elle agira comme un aimant sur les nations et les peuples de la terre. Si quelqu’un prenait le temps de s’arrêter pour méditer profondément, il reconnaîtrait qu’il n’est pour personne d’endroit où s’enfuir, et qu’il ne saurait y en avoir.
Le Kitab-i-Aqdas fut révélé de telle manière qu’il attire et englobe toutes les « dispensations » ordonnées par Dieu. Heureux qui le lit attentivement. Heureux qui le comprend. Heureux qui médite ses versets. Heureux qui réfléchit à sa signification. Son champ est si vaste qu’il a enveloppé tous les hommes avant même qu’ils ne le reconnaissent. Avant longtemps son pouvoir souverain, son influence pénétrante et la grandeur de sa puissance se manifesteront sur la terre. En vérité, ton Dieu est l’Omniscient, l’Informé.
Ô mon Nom ! tends l’oreille à ma voix qui te parvient de mon trône. Elle désire mentionner ton nom en tout temps, car tu as démontré ta constance dans la louange de ses vertus parmi les hommes. En vérité, ton Seigneur aime la fidélité comme on la trouve dans le royaume de la création, et il la place au-dessus de la plupart des qualités louables. En vérité, il est puissant et fort.
Sache aussi que nous avons entendu la louange que tu exprimas alors que tu communiais avec Dieu, ton Seigneur, le Suprême, le Clément. Grande, en vérité, est la bénédiction qui t’attend, car tu as réduit tes propres affaires en faveur de cette cause inviolable, puissante et rayonnante. Nous implorons Dieu de faire de ton appel un aimant qui attirera les incarnations des noms dans le monde de l’existence afin que tous les êtres, spontanément, s’empressent de le suivre. Il n’est pas d’autre Dieu que Lui, le Suprême, le Prééminent, Celui qui est béni à jamais, le Sublime, le Très-Auguste, le Très-Glorieux, le Très-Généreux, l’Omniscient, l’Informé.
Cette Tablette fut révélée après le martyre du « Roi des martyrs » et du « Bien-Aimé des martyrs » (voir Dieu passe près de nous, page ) et adressée à Shaykh Muh∂ammad Báqir, qualifié de « Loup » par Bahá’u’lláh. Dans cette Tablette, Bahá’u’lláh parle de Mír Muh∂ammad HΔ∆usayn, l’imám-jum’ih d’Ispahan, surnommé « la Vipère » qui fut complice de Shaykh Muh∂ammad Báqir dans la persécution des bahá’ís. (Voir Dieu passe près de nous, pages , et .) L’Épître au fils du Loup fut adressée à Shaykh Muh∂ammad Taqíy-i-Najafí, le fils de Shaykh Muh∂ammad Báqir.
Il est le Tout-Puissant, l’Omniscient, le Très-Sage. Les vents de la haine entourent l’Arche de Bathá en raison de ce que les mains des oppresseurs ont forgé. Ô Báqir ! Tu as prononcé une sentence contre ceux sur qui les livres du monde ont pleuré et en faveur desquels les Écritures de toutes les religions ont témoigné. Toi qui t’es égaré, tu es en réalité entouré d’un voile épais. Par Dieu lui-même ! tu as prononcé un jugement contre ceux qui ont illuminé l’horizon de la Foi. En témoignent les Aurores de la révélation et les Manifestations de la cause de ton Seigneur, le Très-Miséricordieux, qui, en son droit chemin, ont sacrifié leur vie et tout ce qu’ils possédaient. Partout la religion de Dieu a pleuré à cause de ta tyrannie, et pourtant tu te divertis et tu es de ceux qui se réjouissent. Mon cœur n’éprouve aucune haine envers toi ni envers quiconque. Tout homme de savoir vous voit, toi et tes semblables, sombrant dans une évidente folie. Si tu réalisais ce que tu as fait, tu te jetterais au feu, tu abandonnerais ton foyer, tu t’enfuirais dans les montagnes, ou tu gémirais jusqu’à ce que tu sois revenu à la place que t’avait destinée celui qui est le Seigneur de force et de puissance. Ô toi qui es moins que rien ! Déchire les voiles des vaines chimères et des futiles imaginations afin de pouvoir contempler le soleil de la connaissance brillant au-dessus de cet Horizon resplendissant. Tu as mis en pièces un descendant du Prophète lui-même et tu t’imagines avoir aidé la religion de Dieu. Ainsi te l’a suggéré ton âme ; certes, tu fais partie des insouciants. Par ton acte, se consument les cœurs de l’Assemblée céleste et de ceux qui gravitent autour de la cause de Dieu, le Seigneur des mondes. Par ta cruauté, l’âme de Fáπimih, la Chaste s’est évanouie, et les habitants du paradis pleurèrent de chagrin en ce lieu béni.
Juge équitablement, je t’en conjure par Dieu. Quelle preuve les docteurs juifs ont-ils avancée pour condamner celui qui était l’Esprit de Dieu lorsqu’il vint à eux, porteur de vérité ? Quelle preuve auraient pu produire les pharisiens et les prêtres idolâtres pour justifier leur rejet de Muh∂ammad, l’Apôtre de Dieu, lorsqu’il vint à eux avec un Livre qui distinguait le vrai du faux, jugement qui changea en lumière l’obscurité de la terre et enchanta le cœur de ceux qui l’ont connu ? En réalité tu as produit en ce jour les mêmes preuves que celles avancées par les théologiens insensés de l’époque. Celui qui est le roi du royaume de grâce en témoigne dans cette grande prison. Tu as de fait suivi fidèlement leurs traces ou, plutôt, tu as surpassé leur cruauté et tu as jugé que tu aidais la religion et que tu défendais la Loi de Dieu, l’Omniscient, le Très-Sage. Par celui qui est la Vérité ! ton injustice fit gémir Gabriel et tira des larmes de la Loi de Dieu par laquelle les brises de la justice soufflèrent sur tous ceux qui sont sur la terre et dans les cieux. Te figurais-tu naïvement que le jugement que tu as prononcé te profiterait ? Non, par celui qui est le Roi de tous les noms ! De ta perte témoigne celui qui a la connaissance de toutes choses, comme cela est mentionné dans la Tablette préservée. Lorsque tu rédigeas ton jugement, tu fus accusé par ta propre plume. De son rang inaccessible, en témoigne la Plume de Dieu, le Très-Haut.
Ô toi qui t’es égaré ! tu ne m’as jamais vu, tu ne t’es jamais associé à moi et tu n’as jamais été mon compagnon. Comment se fait-il alors que tu aies ordonné aux hommes de me maudire ? As-tu suivi en cela les incitations de tes propres désirs ou bien as-tu obéi à ton Seigneur ? Produis un signe, si tu es de ceux qui disent la vérité. Nous attestons que tu as tourné le dos à la loi de Dieu et que tu t’es laissé saisir par la voix de tes passions. Rien en vérité n’échappe à sa connaissance. Il est en vérité l’Incomparable, le Bien-Informé. Ô insouciant ! prête l’oreille à ce que le Miséricordieux a révélé dans le Coran : Ne dites pas à celui qui vous offre la paix : « Tu n’es pas croyant ». Ainsi a-t-il décrété dans quelles mains se trouvent les royaumes de la révélation et de la création, si tu es de ceux qui écoutent. Tu as rejeté le commandement de Dieu et tu t’es attaché à suivre les suggestions de ton propre désir. Malheur à toi, ô insouciant qui doute ! Si tu me renies, par quelle preuve pourras-tu soutenir la vérité de ce que tu possèdes ? Produis-la donc, ô toi qui donnes des partenaires à Dieu et qui te détournes de sa souveraineté qui embrasse les mondes !
Ô insensé ! sache qu’il est réellement instruit celui qui reconnaît ma révélation et se désaltère à l’océan de ma connaissance, qui prend son essor dans l’atmosphère de mon amour, rejette tout autre que moi et se saisit fermement de ce qui est descendu du royaume de ma parole merveilleuse. Il est, en vérité, comme un œil pour l’humanité et semblable à l’esprit de vie pour le corps de toute la création. Glorifié soit le Très-Miséricordieux qui l’a éclairé et l’a fait se lever et servir sa grande et puissante cause. En vérité, un tel homme est béni par l’Assemblée céleste et par ceux qui résident dans le tabernacle de grandeur et qui ont bu à longs traits mon vin scellé, en mon nom, le Tout-Puissant, l’Omnipotent. Ô Báqir ! si tu es de ceux qui occupent un rang aussi sublime, produis alors un signe venant de Dieu, le Créateur des cieux. Et si tu reconnais ton impuissance, bride tes passions et retourne à ton Seigneur, peut-être te pardonnera-t-il tes péchés qui font se dessécher les feuilles de l’Arbre divin, se lamenter le Rocher et pleurer les yeux des hommes de compréhension. À cause de toi, le voile de la Divinité fut mis en pièces, l’Arche s’effondra , la Chamelle eut les jarrets coupés, et l’Esprit pleura dans sa sublime retraite. Contestes-tu celui qui vient à toi avec les témoignages de Dieu et ses signes que tu possèdes aussi et que possèdent tous ceux qui vivent sur terre ? Ouvre les yeux afin de voir cet Opprimé briller au-dessus de l’horizon de la volonté de Dieu, le Souverain, le Vrai, le Resplendissant. Ouvre ton cœur pour entendre le discours de l’Arbre divin qu’a suscité Dieu, le Tout-Puissant, le Bienfaisant. Cet Arbre, en vérité, malgré ce qui lui est advenu en raison de ta cruauté et des transgressions commises par ceux qui sont semblables à toi, appelle et rassemble tous les hommes vers le Sadratu’l-Muntahá et l’Horizon suprême. Heureuse l’âme qui contemple le signe très puissant, heureuse l’oreille qui entend sa voix la plus douce, et malheur à qui se détourne et agit avec malignité.
Ô toi qui te détournes de Dieu ! si tu regardais l’Arbre divin avec l’œil de la justice, tu découvrirais les marques de ton glaive sur ses branches, sur ses rameaux et sur ses feuilles, alors que Dieu te créa pour le reconnaître et le servir. Réfléchis afin que, par bonheur, tu reconnaisses ton injustice et sois compté parmi les repentis. Penses-tu que nous craignons ta cruauté ? Sache et sois convaincu que, dès le premier jour où la voix de la Plume très sublime s’est élevée entre le ciel et la terre, nous avons offert nos âmes, nos corps, nos fils et nos possessions sur le chemin de Dieu, le Suprême, le Grand, et nous nous en glorifions parmi toutes les choses créées et l’Assemblée céleste. De cela témoigne tout ce qui nous est advenu sur ce droit chemin. Par Dieu ! nos cœurs ont été consumés, nos corps crucifiés, notre sang répandu, alors que nos yeux restaient fixés sur l’horizon de la tendre bonté de leur Seigneur, le Témoin, Celui qui voit tout. Plus leurs malheurs étaient grands, plus l’amour du peuple de Bahá grandissait. Ce que le Très-Miséricordieux a révélé dans le Coran est un témoignage de leur sincérité. Il dit : « Désirez donc la mort si vous êtes sincères. » Qui faut-il préférer ? Celui qui se protège derrière des voiles ou celui qui s’offre sur le chemin de Dieu ? Juge équitablement, et ne sois pas de ceux qui s’égarent dans le désert du mensonge. Ils ont été à ce point transportés par les eaux vivifiantes de l’amour du Très-Miséricordieux que ni les bras du monde ni les épées des nations ne les ont empêchés de tourner leur visage vers l’océan de bonté de leur Seigneur, le Donateur, le Généreux.
Par Dieu ! les épreuves n’ont pas réussi à me décourager et le désaveu des prêtres n’a pu m’affaiblir. J’ai parlé et je m’adresse encore à la face des hommes : La porte de la grâce est déverrouillée et celui qui est l’aurore de la justice est venu avec des signes évidents et des témoignages clairs de la part de Dieu, le Seigneur de force et de puissance ! Présente-toi devant moi pour entendre les mystères qu’a entendus le fils de ‘Imrán sur le Sinaï de la sagesse. Ainsi te commande, de sa très grande prison, celui qui est l’aurore de la révélation de ton Seigneur, le Dieu de miséricorde.
Le pouvoir t’a-t-il rendu orgueilleux ? Lis attentivement ce que Dieu a révélé au souverain, le sultan de Turquie, qui m’a incarcéré dans cette citadelle : ainsi pourras-tu être informé de la condition de cet Opprimé, telle qu’elle fut ordonnée par Dieu, l’Unique, le Seul, le Bien-Informé. Es-tu heureux d’avoir pour disciples des gens abjects et misérables ? Ils te soutiennent, comme d’autres le firent avant eux, ceux qui suivirent Hanne et qui, sans preuve claire ni témoignage, prononcèrent un jugement contre l’Esprit.
Lis attentivement le Kitáb-i-Íqán et ce que le Très-Miséricordieux a envoyé au roi de Paris et à ses semblables ; tu prendras conscience des choses qui se sont produites dans le passé et tu seras convaincu que nous n’avons pas cherché à répandre le désordre dans le pays après qu’il eût été bien organisé. C’est uniquement par amour pour Dieu que nous exhortons ses serviteurs. Que celui qui le désire se tourne vers lui et que celui qui le désire s’en détourne. Notre Seigneur, le Miséricordieux, est en vérité Celui qui suffit à tout, le Très-Loué. Ô assemblée de religieux ! voici le jour où rien parmi toutes les choses ni aucun nom parmi tous les noms, ne peut vous profiter, si ce n’est ce Nom par qui Dieu a manifesté sa cause et qui est la source de ses titres les plus excellents pour tous ceux qui résident dans le royaume de la création. Béni l’homme qui reconnaît le doux parfum du Très-Miséricordieux et qui est compté parmi ceux qui sont dotés de constance. Vos sciences ne vous sont d’aucun profit en ce jour, ni vos arts, ni vos trésors ni votre gloire. Rejetez-les et tournez votre visage vers la parole la plus sublime par laquelle les Écritures, les Livres et cette Tablette lumineuse ont été clairement exposés. Ô assemblée de religieux, abandonnez ces choses que vous avez composées avec les plumes de vos vaines chimères et de vos futiles imaginations. Par Dieu ! le Soleil de la connaissance brille à l’horizon de la certitude.
Ô Báqir ! lis et rappelle-toi ce qu’a dit autrefois un croyant de la même souche que toi : « Tuerez-vous un homme parce qu’il a dit : mon Seigneur est Dieu ! alors qu’il vous a apporté des preuves évidentes de la part de votre Seigneur ? S’il est menteur, son mensonge retombera sur lui, s’il dit la vérité, ce dont il vous menace, vous atteindra. - Dieu ne dirige pas celui qui est pervers et menteur. »
Ô toi qui t’es égaré ! si tu as un doute quelconque concernant notre conduite, sache que nous attestons ce que Dieu lui-même a attesté dès la création des cieux et de la terre : il n’est pas d’autre Dieu que lui, le Tout-Puissant, le Très-Bienfaisant. Nous attestons qu’il est un dans son essence, un dans ses attributs. Il n’a pas d’égal dans tout l’univers ni de partenaire dans toute la création. Il a envoyé ses Messagers et ses Livres afin qu’ils annoncent le droit chemin à ses créatures.
Le chah a-t-il été informé et a-t-il choisi de fermer les yeux sur tes actes ? Ou a-t-il eu peur en entendant le hurlement d’une meute de loups qui ont tourné le dos au chemin de Dieu et ont suivi ta voie sans aucune preuve ni aucun livre évidents ? Nous avons entendu dire que les provinces de Perse ont revêtu la parure de la justice. Mais lorsque nous les observons de plus près, nous découvrons qu’elles sont les aubes de la tyrannie et les aurores de l’injustice. Nous voyons la justice dans les griffes de la tyrannie. Nous implorons Dieu de la libérer par le pouvoir de sa puissance et de sa souveraineté. En vérité, il surpasse en éclat tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Il n’a été donné à personne le droit de protester contre qui que soit à propos de ce qui est advenu à la cause de Dieu. Quiconque tourne son visage vers l’Horizon sublime doit s’accrocher obstinément à la corde de la patience et mettre sa confiance en Dieu, le Secours, l’Illimité. Ô vous, aimés de Dieu ! désaltérez-vous à la source de la sagesse, marchez dans le jardin de la sagesse, élevez-vous dans le firmament de la sagesse, et exprimez-vous avec sagesse et éloquence. Ainsi vous l’ordonne votre Seigneur, le Tout-Puissant, l’Omniscient.
Ô Báqir ! ne te repose ni sur ta gloire ni sur ton pouvoir. Tu es comme le dernier rayon de soleil au sommet de la montagne. Bientôt il disparaîtra, ainsi que l’a ordonné Dieu, le Possesseur de toutes choses, le Très-Haut. Ta gloire et la gloire de ceux qui te ressemblent vous ont été retirées, ainsi que l’a vraiment ordonné celui qui possède la Tablette mère. Où trouver celui qui a lutté contre Dieu ? Où est celui qui a contredit ses signes et s’est détourné de sa souveraineté ? Où sont ceux qui ont tué ses élus et répandu le sang de ses saints ? Réfléchis afin de réaliser la gravité de tes actes, ô sceptique insensé ! Par votre faute, l’Apôtre se lamenta, la Chaste fondit en larmes, les terres furent dévastées et l’obscurité tomba sur toutes les régions. Ô assemblée de religieux ! par votre faute, les hommes furent avilis, la bannière de l’islam abaissée, son puissant trône renversé. Chaque fois qu’un homme éclairé a cherché à s’attacher ce qui aurait exalté l’islam, vous avez poussé une clameur qui l’a empêché d’atteindre son but, alors que le pays était vraiment tombé en ruine.
Considère le sultan de Turquie ! Il ne voulait pas la guerre, mais des gens comme vous la désiraient. Lorsque ses feux furent allumés et que ses flammes s’élevèrent haut dans le ciel, le gouvernement et le peuple en furent affaiblis. Tout homme équitable et doué de perception peut en témoigner. Ses calamités devinrent si grandes que la fumée entoura le Pays du Mystère et ses environs, et ce qui avait été révélé dans la Tablette du sultan fut rendu manifeste. Ainsi en a-t-il été décrété dans le Livre, sur l’ordre de Dieu, le Secours, l’Absolu.
Ô ma Plume suprême ! cesse de mentionner le Loup et souviens-toi de la Vipère dont la cruauté fit gémir toutes choses créées et trembler les membres des saints. Ainsi te l’ordonne le Seigneur de tous les noms, dans ce rang glorieux. La Chaste a fondu en larmes à cause de ton iniquité et pourtant tu t’imagines être de la famille de l’Apôtre de Dieu ! Voilà où ton âme t’a entraîné, ô toi qui t’es détaché de Dieu, le Seigneur de tout ce qui a été et de tout ce qui sera. Juge équitablement, ô Vipère ! Pour quel crime as-tu mordu les enfants de l’Apôtre de Dieu et as-tu pillé leurs possessions ? As-tu renié celui qui te créa par son commandement « sois, et cela est » ? Tu as agi envers les enfants de l’Apôtre de Dieu comme jamais ‘Ád n’avait agi envers Húd, ni Thamúd envers Sálih∂, ni les juifs envers l’Esprit de Dieu, le Seigneur de toute existence. Aurais-tu contredit les signes de ton Seigneur qui firent s’incliner tous les livres du monde devant eux, dès qu’ils furent envoyés du firmament de sa cause ? Médite sur ceci afin de prendre conscience de ton acte, ô paria insouciant ! Bientôt le vent du châtiment te saisira, comme il en a saisi d’autres avant toi. Patience ! ô toi qui donnes des partenaires à Dieu, le Seigneur du visible et de l’invisible. Voici le jour que Dieu a annoncé par la langue de son Apôtre. Réfléchis, afin d’appréhender ce que le Très-Miséricordieux a fait descendre dans le Coran et dans cette Tablette gravée. Voici le jour où celui qui est l’Aurore de la révélation vient avec des signes évidents que personne ne peut compter. Voici le jour où tout homme doué de perception découvre le doux parfum de la brise du Très-Miséricordieux dans le monde de la création, et où chaque homme perspicace se hâte vers les eaux vives de la miséricorde de son Seigneur, le Roi des rois. Ô insouciant ! par l’œuvre de tes mains, l’histoire du sacrifice s'est répétée, celui qui devait être immolé a dirigé ses pas vers le lieu du sacrifice et n’en est pas revenu. Ô pervers plein de haine ! imagines-tu que le martyre pourrait affaiblir cette cause ? Non, par celui dont Dieu a fait le Dépositaire de sa révélation, si tu es de ceux qui comprennent. Malheur à toi, ô toi qui donnes des partenaires à Dieu et malheur à ceux qui t’ont choisi comme chef sans preuve claire ni livre évident. Nombreux sont les oppresseurs qui, avant toi, se sont levés pour éteindre la lumière de Dieu, nombreux les impies qui ont assassiné et pillé jusqu’à ce que le cœur et l’âme des hommes gémissent de leur cruauté ! Le soleil de la justice s’est obscurci, puisque l’incarnation de la tyrannie s’est installée sur le trône de la haine, et pourtant les gens ne comprennent pas. Les enfants de l’Apôtre ont été massacrés et leurs possessions pillées. Dis : Selon toi, étaient-ce leurs possessions ou eux-mêmes qui reniaient Dieu ? Juge avec équité, ô ignorant qu’un voile sépare de Dieu. Tu t’en tiens à la tyrannie et tu rejettes la justice ; toute la création s'en lamente, et pourtant tu es encore parmi les égarés. Tu as mis à mort les aînés et dépouillé les jeunes. Penses-tu que tu jouiras des fruits de ton iniquité ? Non, par moi-même ! Ainsi t’informe celui qui est instruit de tout. Par Dieu ! les choses que tu possèdes ne te seront d’aucun profit, ni ce que tu as accumulé par ta cruauté. Ton Seigneur, l’Omniscient, en atteste. Tu t’es levé pour éteindre la lumière de cette cause ; bientôt, sur son ordre, ton propre feu sera étouffé. Il est, en vérité, le Seigneur de force et de puissance. L'impermanence du monde et le pouvoir des nations ne peuvent le frustrer. Il fait ce qui lui plaît, et ordonne ce qu’il veut par le pouvoir de sa souveraineté. Considère la Chamelle. Bien qu’elle ne soit qu’une bête, le Très-Clément l’a cependant élevée à un rang si haut que les langues de la terre l’ont mentionnée et ont célébré sa louange. Il surpasse, en vérité, tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Il n’est d’autre Dieu que lui, le Tout-Puissant, le Grand. Ainsi avons-nous paré des soleils de nos paroles le firmament de notre Tablette. Béni l’homme qui y accède et est illuminé de leur lumière, et malheur à ceux qui s’en détournent, le renient et s’égarent loin de Lui. Loué soit Dieu, le Seigneur des mondes !
Il n'existe dans le royaume de gloire aucune des vanités du monde et pourtant nous avons légué à nos héritiers, parmi les trésors de confiance et de résignation, un héritage parfait et inestimable. Nous n’avons pas légué de trésors terrestres ni les soucis qu’ils entraînent. Par Dieu ! dans les trésors terrestres, la peur se cache et le danger se dissimule. Considérez et rappelez-vous ce que le Très-Miséricordieux a révélé dans le Coran : « Malheur au calomniateur acerbe qui a amassé une fortune et l’a comptée et recomptée. » Fugaces sont les richesses du monde ; tout ce qui périt et change n’est pas et n’a jamais été digne d’attention, si ce n’est dans une mesure relative.
En supportant les malheurs et les tribulations, en révélant les versets sacrés et en fournissant des preuves, cet Opprimé n’a eu d’autre dessein que d’éteindre la flamme de la haine et de l’inimitié afin d’illuminer par la lumière de la concorde l’horizon du cœur des hommes pour qu’il atteigne une paix et une quiétude réelles. De l’aurore de la tablette divine, resplendit le soleil de cette parole, et il appartient à chacun d’y fixer son regard. Ô peuples du monde, nous vous exhortons d’observer ce qui élèvera votre rang. Accrochez-vous solidement à la crainte de Dieu et adhérez fermement à ce qui est bien. En vérité je le dis, la langue est faite pour mentionner ce qui est bien, ne la souillez pas de paroles inconvenantes. Dieu pardonne le passé. Désormais, chacun devrait exprimer ce qui est bien et convenable et devrait s’interdire les calomnies, les insultes et tout ce qui provoque la tristesse chez l’homme. Sublime est le rang de l’homme ! Il y a peu, cette parole exaltée s’est écoulée du trésor de notre Plume de gloire : Grand et béni est ce jour – jour où tout ce qui est latent chez l’homme a été et sera rendu manifeste. Sublime est le rang de l’homme s’il s’accroche solidement à l’honnêteté et à la droiture et s’il reste ferme et constant dans la cause. Aux yeux du Très-Miséricordieux, l’homme véritable est semblable au firmament ; le soleil et la lune sont sa vue et son ouïe, et les étoiles, son caractère brillant et resplendissant. Son rang est le plus élevé et son influence éduque le monde de l’existence.
Chaque âme réceptive qui inhale le doux parfum de son vêtement en ce jour et, le cœur pur, tourne son visage vers l’horizon très glorieux, est comptée parmi le peuple de Bahá dans le Livre vermeil. Saisissez en mon nom le calice de ma tendre bonté, désaltérez-vous de mon glorieux et merveilleux souvenir.
Ô vous qui vivez sur terre ! la religion de Dieu est faite pour l’amour et l’unité ; n’en faites pas une cause d’inimitié et de dissensions. Aux yeux des hommes perspicaces et des témoins à la vision très sublime, la Plume de gloire a déjà révélé tout ce qui représente un moyen efficace de sauvegarder et promouvoir le bonheur et le bien-être des enfants des hommes. Mais les insensés de ce monde, nourris de passions et de désirs néfastes, ne se soucient pas de la sagesse accomplie de celui qui, en vérité, est le Très-Sage, alors que leurs paroles et leurs actes sont mus par de vaines chimères et de futiles imaginations.
Ô vous les aimés et les mandataires de Dieu ! les rois sont les manifestations du pouvoir de Dieu et les aurores de sa puissance et de sa richesse. Priez à leur intention. Il les a investis de l’autorité sur terre et s’est réservé le cœur des hommes comme son domaine propre.
Conflit et lutte sont catégoriquement interdits dans son Livre. C’est un décret de Dieu dans cette très grande révélation, divinement préservé de l’annulation et orné par lui de la splendeur de sa confirmation. Il est, en vérité, l’Omniscient, le Très-Sage.
Il incombe à chacun d’aider les aurores de l’autorité et les sources de commandement qui sont parées de l’ornement de la justice et de l’équité. Bénis sont les dirigeants et les savants du peuple de Bahá. Parmi mes serviteurs, ils sont mes mandataires et, parmi mon peuple, les manifestations de mes commandements. Sur eux reposent ma gloire, mes bénédictions et ma grâce qui animent le monde de l’existence. Sur le même sujet, la lumière de la grâce divine rayonne, lumineuse et resplendissante, de l’horizon des paroles révélées dans le Kitab-iAqdas.
Ô mes Branches ! Une force puissante, un pouvoir consommé gît caché dans le monde de l’existence. Fixez votre regard sur lui et sur son influence unificatrice, et non sur les différences qui en ressortent.
La volonté du Testateur divin est la suivante : Il incombe aux Aghsán, aux Afnán et à ma parenté de tourner, tous sans exception, leur visage vers la Plus-Grande-Branche. Considérez ce que nous avons révélé dans notre Livre le plus saint : « Quand l’océan de ma présence aura reflué et que le livre de ma révélation sera achevé, tournez vos visages vers celui qui est le dessein de Dieu, celui qui est la Branche issue de cette antique Racine. » L’objet de ce verset sacré n’est autre que la Plus-Grande-Branche [‘Abdu’l-Bahá]. Nous vous avons ainsi miséricordieusement révélé notre puissante volonté, et je suis, en vérité, le Clément, l’Omnipotent. En vérité, Dieu a voulu que le rang de la Grande-Branche [Muhammad ‘Alí] soit inférieur à celui de la Plus-Grande-Branche [‘Abdu’l-Bahá]. Il est, en vérité, l’Ordonnateur, le Très-Sage. Et nous avons choisi « la Grande » après « la Plus-Grande », ainsi qu’il a été ordonné par celui qui est l’Omniscient, le Bien-Informé.
Il est enjoint à chacun de faire preuve d’amour envers les Aghsán, mais Dieu ne leur a octroyé aucun droit sur la propriété des autres.
Ô mes Aghsán, mes Afnán, et ma parenté ! nous vous exhortons de craindre Dieu, d’accomplir des actes louables, de faire ce qui est digne, convenable et contribue à élever votre rang. En vérité, je le dis, la crainte de Dieu est le meilleur commandant pour rendre la cause de Dieu victorieuse, et les armées qui conviennent le mieux à ce commandant ont toujours été et demeurent un caractère droit et des actes purs et bons.
Dis : Ô serviteurs ! ne laissez pas les instruments de l’ordre être cause de confusion, ni les instruments de l’union être occasion de discorde. Nous espérons ardemment que le peuple de Bahá soit guidé par les paroles bénies : Dis : Toutes choses sont de Dieu. Cette parole exaltée est comme l’eau capable d’éteindre le feu de la haine et de l’inimitié qui couve dans le cœur et la poitrine des hommes. Par cette simple parole, les peuples et les phratries en lutte parviendront à la lumière de l’unité véritable. Certes, il dit la vérité et montre la voie. Il est le Tout-Puissant, le Suprême, le Miséricordieux.
Il incombe à chacun de faire preuve de courtoisie et de considération envers les Aghsán, afin que la cause de Dieu en soit glorifiée et sa parole exaltée. Cette injonction a été à maintes reprises mentionnée et consignée dans le texte sacré. Heureux celui à qui il est donné d’accomplir ce que l’Ordonnateur, l’Ancien des jours a prescrit pour lui. Vous êtes également tenus de respecter les membres de la sainte Maison, les Afnán et la parenté. De plus, nous vous exhortons à servir toutes les nations et à lutter pour le progrès du monde.
Du ciel de la parole de celui qui est le Désir du monde, a été envoyé ce qui mène à la régénération du monde et au salut des peuples et des phratries de la terre. Prêtez une oreille attentive aux conseils donnés par la Plume de gloire. Ceci vaut mieux pour vous que tout ce qui est sur terre. De cela témoigne mon Livre glorieux et merveilleux.
Louange à Lui qui honore la terre de Bá par la présence de celui autour de qui gravitent tous les noms. Les atomes de la terre l’ont annoncé à toutes choses créées : en route vers un autre pays, l’orbe de la beauté de la grande, de la plus puissante Branche de Dieu – son mystère antique et immuable - apparaît à la porte de la ville-prison, resplendissant au-dessus de son horizon. Le chagrin submerge alors la ville-prison tandis qu’une autre terre se réjouit. Exalté, incommensurablement exalté est notre Seigneur, le Façonneur des cieux et le Créateur de toutes choses, dont la souveraineté fit s’ouvrir les portes de la prison, réalisant ainsi ce qui fut jadis promis dans les tablettes. Il a, en vérité, le pouvoir sur tout ce qu’il veut et son emprise s’exerce sur la création entière. Il est le Tout-Puissant, l’Omniscient, le Très-Sage.
Béni, doublement béni est le sol que foulent ses pas, l’œil qu’enchante la beauté de son visage, l’oreille qui a l’honneur d’entendre son appel, le cœur qui goûte à la douceur de son amour, la poitrine qui s'enfle à son souvenir, la plume qui célèbre sa louange, le parchemin qui témoigne de ses écrits. Nous implorons Dieu – qu’il soit béni et exalté – de nous faire l’honneur d’une rencontre prochaine. Il est en vérité Celui qui entend tout, le Tout-Puissant, Celui qui est prêt à répondre.
Dieu atteste qu’il n’est d’autre Dieu que lui et que celui qui est venu du firmament de la révélation divine est le secret caché, le mystère impénétrable, dont le Livre de Dieu prédit la venue, annoncée par ses prophètes et ses messagers. Par lui, les mystères sont éclaircis, les voiles déchirés, les preuves et les signes découverts. Voyez ! Il est maintenant manifeste. Il met en lumière tout ce qu’il désire et foule les hauts lieux de la terre, investi d’une majesté et d’un pouvoir transcendants.
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Béni l’homme fort qui brisera les dieux des chimères par la puissance du nom de son Seigneur, lui qui gouverne tous les hommes.
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Ô mon Afnán ! Il nous plaît de mentionner ton nom en signe de miséricorde de notre part, afin que les douces saveurs de notre souvenir t’attirent vers notre royaume et t’entraînent près du tabernacle de notre majesté, dressé par le pouvoir de ce Nom – Nom qui fait trembler toutes les fondations.
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Dis : Ô peuples de la terre ! par la justice de Dieu, tout ce qui vous fut promis dans les Livres de votre Seigneur, le Souverain du jour du retour, est apparu manifeste. Prenez garde que les changements et les hasards du monde ne vous retiennent loin de celui qui est la Vérité souveraine. Bientôt tout ce qui est visible périra, et seul restera ce qui a été révélé par Dieu, le Seigneur des seigneurs.
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Dis : Voici le jour des actes méritoires, si seulement vous le saviez. Voici le jour de la glorification de Dieu et de la proclamation de sa parole, puissiez-vous le percevoir. Abandonnez les choses courantes parmi les hommes et tenez-vous fermement à ce que vous ordonne Dieu, le Secours, l’Absolu. Approche à grands pas le jour où tous les trésors de la terre ne vous seront plus d’aucun profit. En témoigne le Seigneur des noms, celui qui proclame : En vérité, il n’est d’autre Dieu que lui, la Vérité souveraine, celui qui connaît les choses invisibles.
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Bienheureux sois-tu, ô mon Afnán, dans la mesure où tu as l’honneur de recevoir mes versets sacrés, tu respires les douces effluves de ma révélation et réponds à mon appel, alors que mes serviteurs et mes créatures me renient, tournent le dos au Livre mère et s’attachent aux ordres des représentants de vaines chimères et d’imaginations futiles. Ainsi parle la Langue de grandeur dans le royaume de la parole sur l’ordre de Dieu, le Seigneur de la création.
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Persévère consciencieusement dans le service de la Cause et, par le pouvoir du nom de ton Seigneur, le Possesseur de toutes choses visibles et invisibles, préserve le rang qui t’a été conféré. Je le jure par la justice de Dieu ! Si quelqu’un venait à apprendre ce qui est voilé aux yeux des hommes, il en serait à ce point ravi qu’il s’envolerait vers Dieu, le Seigneur de tout ce qui a été et de tout ce qui sera.
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Que sa gloire repose sur toi comme sur ceux qui sont proches de Lui et saisissent le sens de ce que rapporte dans cette tablette la Plume exaltée de Dieu, le Tout-Puissant, le Très-Aimant.
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Gloire à toi, ô mon Dieu qui orna le monde de l’éclat de l’aurore suivant la nuit, où naquit celui qui annonça la manifestation de ta souveraineté transcendante, l’aube de ton essence divine et la révélation de ta suzeraineté suprême. Je te supplie, ô Créateur des cieux et Façonneur des noms, d’aider par ta grâce ceux qui s’abritent à l’ombre de ton abondante miséricorde et qui élèvent la voix parmi les peuples du monde pour glorifier ton nom.
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Ô mon Dieu ! tu vois le Seigneur de toute l’humanité enfermé dans sa très grande prison, appelant ton nom à haute voix, contemplant ta face, proclamant ce qui enchante les habitants de tes royaumes de la révélation et de la création. Ô mon Dieu ! je vois ma personne captive aux mains de tes serviteurs, et pourtant sur son visage resplendit la lumière de ta souveraineté et les révélations de ton invincible pouvoir, permettant à tous d'avoir la certitude que tu es Dieu, et qu’il n’est pas d’autre Dieu que toi. Le pouvoir des puissants ne peut te résister ni l’influence des dirigeants te dominer. Tu fais tout ce que tu veux en vertu de ta souveraineté qui englobe toutes choses créées et tu ordonnes ce qui te plaît par le pouvoir de ton autorité qui domine la création tout entière.
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Je t’implore, par la gloire de ta manifestation et par la force de ton pouvoir, de ta souveraineté et de ton élévation, de rendre victorieux ceux qui se lèvent pour te servir, qui aident ta cause et se tiennent humblement devant la splendeur de la lumière de ta face. Ô mon Dieu, rends-les donc triomphants face à tes ennemis et inébranlables dans ton service, pour qu’à travers eux, les preuves de ton ascendance soient établies dans tes royaumes et que les signes de ton indomptable pouvoir soient révélés dans tes territoires. En vérité, par ta puissance tu fais ce que tu veux ; il n’est pas d’autre Dieu que toi, le Secours, l’Absolu.
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Cette glorieuse tablette fut révélée le jour anniversaire de la naissance [du Báb] afin que tu la récites dans un esprit d’humilité et de supplication, et que tu rendes grâce à ton Seigneur, l’Omniscient, l’Informé. Efforce-toi de tout ton cœur de servir Dieu pour qu’émane de toi ce qui immortalisera ta mémoire dans son ciel glorieux et exalté.
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Dis : Glorifié sois-tu, ô mon Dieu ! Je t’implore, par l'Orient de tes signes et par le Révélateur de tes témoignages évidents, de veiller à ce qu’en toutes circonstances, je tienne solidement la corde de ta bienveillante providence et saisisse fermement le pan de ta générosité. Comptemoi parmi ceux que les changements et les hasards du monde n’ont pas réussi à décourager de te servir et de te faire allégeance, ceux que les assauts des peuples n’ont pu empêcher de magnifier ton nom et de célébrer ta louange. Aide-moi par ta grâce, ô mon Seigneur, à faire tout ce que tu aimes et tout ce que tu désires. Puis permets-moi de réaliser ce qui exaltera ton nom et attisera le feu de ton amour.
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Tu es, en vérité, l’Indulgent, le Bienfaisant.
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Ô HΔ∆usayn ! Dieu veuille que tu sois toujours vif et radieux, rayonnant de la lumière du Soleil de vérité et que tu délies ta langue pour magnifier le nom de Dieu, de tous les actes le plus louables.
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Considère la multitude d’âmes qui semblaient avides et assoiffées. Mais, lorsque l’Océan des eaux vivifiantes jaillit dans le monde de l’existence, elles en restèrent privées et ne purent abandonner leurs chimères ni prendre conscience de la venue de celui qui est l’objet de tout savoir. Cet échec est la conséquence des actes que leurs mains ont jadis perpétrés.
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Remercie le Bien-Aimé du monde de t’avoir aidé par sa grâce à atteindre la confirmation dans cette Cause glorieuse. De plus, implore-le de permettre à ses aimés d’y être fidèles, car se répandent les écrits incendiaires des fauteurs de troubles et s’élève la clameur des prophètes de malheur. Heureux ceux qui laissent derrière eux tout sauf Dieu et s’accrochent fermement à ce que leur ordonne le Seigneur de force et de pouvoir.
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Que sa gloire soit sur toi et sur ceux qui sont capables de reconnaître et d’embrasser sa puissante Cause.
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Voici une Tablette que le Seigneur de tous les êtres révèle de son rang glorieux en l’honneur de celui qui a cru en Dieu, le Tout-Puissant, le Très-Aimant.
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Heureux le voyageur qui reconnaît le Désiré, le chercheur qui entend l’appel de celui qui est le Dessein de toute l’humanité, et l’érudit qui croit en Dieu, le Secours, l’Absolu.
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Nombreux sont les savants qui se sont détournés du chemin de Dieu, et innombrables les hommes dépourvus de savoir qui ont saisi la vérité et se sont hâtés vers lui en disant : « Loué sois-tu, ô Seigneur de toutes choses, visibles et invisibles ».
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Par la justice de Dieu ! l’horizon du monde resplendit de la lumière du Très-Grand-Astre et pourtant la plupart des hommes ne la perçoivent pas. En vérité, celui qui est la Vérité souveraine se rend visible aux yeux de tous. En témoigne celui qui proclame au cœur même du monde : « En vérité, il n’est pas d’autre Dieu que moi, au pouvoir absolu sur toutes choses, dans le passé comme dans l’avenir ».
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Grande est la bénédiction du croyant qui se tourne vers lui et est admis en sa présence, et malheur à l’incroyant qui se détourne de Dieu, suit l’égaré et le paria.
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Ô ami ! dans le Bayán, nous avons enjoint à chacun de voir de ses propres yeux et d’entendre de ses propres oreilles dans cette très grande révélation. Cependant, lorsque l’horizon du monde fut éclairé par la lumière resplendissante de cette révélation, beaucoup oublièrent ce commandement divin, perdirent de vue cette exhortation céleste et s’immergèrent dans les chimères que leur esprit avait imaginées. En fait, la face du Soleil de justice et d’équité est cachée derrière les nuages des imaginations creuses que les insensés ont conçues. Il ne faut dès lors pas s’étonner que ce soient les mouvements des oiseaux de nuit qui attirent l’attention. Par la puissance du nom du Bien-Aimé, invite les âmes réceptives à la sainte cour de Dieu afin qu’elles ne restent pas privées de la Fontaine céleste d’eau vive. Il est, en vérité, le Miséricordieux, le Clément.
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Le regard de la tendre bonté de Dieu - exalté et glorifié soit-il – s’est à jamais dirigé vers ses amis bien-aimés ; en vérité, il est celui qui sait et qui se souvient.
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Ô Javád ! telle est la grandeur de ce jour que l’Heure elle-même en est perturbée et que toutes les Écritures célestes témoignent de sa majesté toute puissante. En ce jour, le Livre atteste solennellement sa gloire et la Balance se sent incitée à élever la voix. Voici le jour où le SΔ∆iráπ proclame : « Je suis le droit chemin », et le mont Sinaï s’exclame : « En vérité, le Seigneur de la révélation est venu ».
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Vaincus par l’ivresse de penchants corrompus, les gens sont frappés de stupeur. Privés des signes merveilleux de Dieu, ils ne peuvent atteindre le but ultime et sont exclus des généreuses effusions de la grâce divine.
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Il appartient au peuple de Dieu d’être patient. Il devrait transmettre la parole de Dieu selon le degré de compréhension et les capacités de chaque auditeur, afin que les enfants des hommes soient tirés de l’insouciance et tournent leur visage vers cet Horizon qui est incommensurablement élevé au-dessus de tout horizon.
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Ô Javád ! Dieu a toujours déversé sur toi ses multiples générosités et il continuera de même. Loué soit Dieu ! Tu as été protégé du plus grand effroi et tu as pu t’approcher de la TrèsGrande-Générosité alors que l’écran des voiles de la gloire extérieure que sont les religieux de leur temps empêchent tous les hommes de reconnaître le Roi éternel. Chéris ce témoignage prononcé par la Plume très glorieuse autant que ta propre vie et lutte de toutes tes forces pour le préserver par la puissance du nom de celui qui est le Bien-Aimé de la création tout entière, afin que cet honneur sublime soit à l’abri des yeux et des mains des voleurs. En vérité, ton Seigneur est Celui qui explique, l’Omniscient.
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Transmets les salutations de cet Opprimé à tous les bien-aimés de cette région ainsi que nos souvenirs merveilleux et exaltés afin qu’ils abandonnent ce qui a cours parmi les hommes, tournent leur cœur vers ce qui est propre à Dieu et soient purifiés des actes inconvenants.
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Que la gloire du Tout-Puissant, du Très-Sage, soit sur toi et sur tes proches.
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Nous mentionnons celui qu'attira notre appel lorsqu'il fut lancé du sommet de la gloire transcendante, et qui tourna son visage vers Dieu, le Seigneur de la création. Il est compté parmi ceux qui entendent et répondent à l’appel de leur Seigneur en ce jour où les peuples du monde sont entourés de voiles manifestes. Il atteste ce que Dieu affirme et confesse sa croyance en ce que proclame la Langue de grandeur. De ceci témoigne le Seigneur des noms dans cette tablette merveilleuse.
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Ô ma Plume exaltée ! apporte-lui, de ma part, les bonnes nouvelles des choses que lui réserve Dieu, le Puissant, l’Omnipotent. La plupart du temps, il est assailli de multiples chagrins, mais, en vérité, son Seigneur miséricordieux est celui qui voit et sait toutes choses. Réjouistoi d’un bonheur immense, car cet Opprimé tourne son visage vers toi, a jadis mentionné ton nom et le mentionne encore en ce moment.
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À mes amis bien-aimés, remets mon souvenir et apporte-leur la nouvelle des miséricordieuses bontés de leur Seigneur, le Donateur, le Très-Généreux. De cette condition exaltée, nous envoyons nos salutations aux croyants qui ont saisi fermement la Poignée sûre et qui, de la main magnanime de leur Seigneur, le Tout-Puissant, le Très-Loué, ont bu le vin choisi de la constance.
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En ce jour, l’ouïe s’exclame : « Voici mon jour, jour où j’écoute la voix merveilleuse provenant de l’enceinte de la prison de mon Seigneur, le Visible, Celui qui entend. Et la vue s’écrie : En vérité, voici mon jour, car j’aperçois l’Aube de la gloire qui brille resplendissante sur l’ordre de celui qui est l’Ordonnateur, le Tout-Puissant. » Bénie l’oreille qui entend l’appel « Regarde… tu me verras » et heureux l’œil qui contemple le signe le plus merveilleux qui point à l’horizon lumineux.
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Dis : Assemblée de dirigeants, de savants et de sages ! le jour promis est arrivé et le Seigneur des armées est apparu. Réjouissez-vous dans l’allégresse pour ce bonheur suprême. Alors, aidez-le par le pouvoir de la sagesse et de la parole. Ainsi vous l’ordonne celui qui a toujours proclamé : « En vérité, il n’est pas d’autre Dieu que moi, l’Omniscient, le Très-Sage. » .
Que sa gloire repose sur toi, sur ceux qui sont avec toi, sur ceux qui te chérissent et prêtent l’oreille aux paroles que tu prononces pour glorifier cette révélation puissante et sublime.
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Ô toi qui portes mon nom, Júd ! que ma gloire soit sur toi. Prête l’oreille à ce que tu entendis naguère lorsque le Soleil du témoignage brilla, rayonnant au-dessus de l’horizon de l’Irak, lorsque Bagdad était le siège du trône de ton Seigneur, le Suprême, le Puissant.
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J’atteste que tu écoutas la mélodie de Dieu et ses paroles suaves, que tu tendis l’oreille au roucoulement de la Colombe de la révélation divine et que tu entendis le Rossignol de la fidélité lançant ses notes, de la branche de gloire : « En vérité, il n’est pas d’autre Dieu que moi, l’Incomparable, l’Informé ».
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Ô toi qui portes mon nom ! les regards de la tendre bonté de Dieu ont été et sont toujours dirigés vers toi. Quand tu étais en sa présence, tu entendis la voix du seul vrai Dieu – exaltée soit sa gloire – et tu perçus la splendeur dévoilée de la lumière de la connaissance divine. Médite un instant ! Sublime est la parole de celui qui est la Vérité souveraine et abjectes les vaines discordes du peuple ! L’accumulation de chimères bouche leurs oreilles et les empêche d’entendre la voix de Dieu, et les voiles de la connaissance humaine et des fausses imaginations ne permettent pas à leurs yeux de voir la splendeur de la lumière de sa face. Du bras de la puissance et du pouvoir, nous avons sauvé de nombreuses âmes du bourbier de l’extinction imminente et nous leur avons permis d’atteindre l’aube de la gloire. Nous avons en outre dévoilé les mystères divins et nous avons prédit, dans un langage très explicite, des événements futurs, afin que ni les doutes de l’impie, ni le reniement du rebelle, ni les murmures de l’insouciant n’écartent les chercheurs de vérité de la source de la lumière du seul vrai Dieu. Cependant, certains semblent souffrir d’épilepsie, d’autres sont déracinés comme des souches d’arbres creux. Ils abandonnent Dieu, le Suprême, dont la révélation d’un simple verset fait s’évanouir dans l’humilité et l’insignifiance toutes les Écritures du passé et de temps plus récents, pour attacher leur cœur à des histoires mensongères et suivre des paroles creuses.
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Certes, tu t’es désaltéré à l’océan de ma parole et tu as vu la splendeur radieuse de l’orbe de ma sagesse. Tu as également entendu les paroles des infidèles qui ne connaissent pas les principes essentiels de la Foi et qui ne goûtent pas au vin de choix descellé par le pouvoir de mon nom, le Secours, l’Absolu. Implore Dieu pour que les croyants, dotés de vraie compréhension, reçoivent la capacité d’accomplir ce qui lui plaît.
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Comme c’est étrange ! malgré ce vibrant appel, malgré l’apparition de cette merveilleuse révélation, nous voyons la plupart des hommes fixer leur cœur sur les futilités du monde et être profondément ébranlés et troublés par des doutes prédominants et par des insinuations maléfiques. Dis : Voici le jour de Dieu lui-même ; craignez Dieu et ne soyez pas de ceux qui le renient. Rejetez les histoires sans fondement et voyez ma révélation par mes yeux. Vous y exhortent les Écritures et les Livres sacrés, les Rouleaux et les Tablettes.
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Lève-toi pour servir la cause de ton Seigneur. Apporte ensuite aux hommes la bonne nouvelle de cette lumière resplendissante dont Dieu a annoncé la révélation par l’entremise de ses prophètes et messagers. Exhorte aussi chacun à observer la prudence comme il l’a ordonné et, au nom de Dieu, conseille-les en disant : En ce jour de Dieu, il incombe à chacun de se consacrer à l’enseignement de la Cause avec la plus grande prudence et la plus grande constance. Et s’il découvre un sol pur, qu’il y sème la graine de la parole de Dieu ; autrement, il est préférable de garder le silence.
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Il y a peu, cette parole sublime fut révélée dans le Livre vermeil par la Très-Glorieuse-Plume : « Le firmament de la sagesse divine est éclairé par les deux astres que sont la consultation et la compassion. Plaise à Dieu que chacun reçoive la capacité d’observer cette parole importante et bénie. »
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Certaines personnes semblent tout à fait dépourvues de compréhension. En s’accrochant à la corde des caprices futiles, elles se sont privées de la Poignée sûre. Je le jure sur ma vie ! Si ces personnes réfléchissaient un instant avec équité à ce que le Très-Miséricordieux a envoyé, toutes prononceraient, spontanément et sans exception, ces mots : « Vraiment, tu es la Vérité, la Vérité manifeste. »
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Il t’appartient de tourner ton regard, en toutes circonstances, vers le seul vrai Dieu, et de chercher à servir sa cause avec diligence. Rappelle-toi quand tu étais en ma compagnie dans le tabernacle de gloire, et que tu entendais de mes lèvres ce que Celui qui conversa avec Dieu entendit sur le Sinaï de la connaissance divine. Nous t’avons ainsi accordé notre aide bienveillante, t’avons permis de reconnaître la vérité et t’avons mis en garde afin que tu rendes grâce à ton Seigneur généreux. Tu devrais sauvegarder ce rang sublime par la puissance de mon nom, l’Omnipotent, le Fidèle.
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Transmets mes salutations à mes aimés et accorde-leur d’entendre ma voix mélodieuse. Ainsi te l’ordonne celui qui autrefois te l’ordonna ; je suis en vérité l’Ordonnateur, l’Informé. Gloire à toi et à ceux qui prêtent l’oreille à tes paroles concernant cette Cause capitale et qui t’aiment pour l’amour de Dieu, le Seigneur des mondes.
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Ô HΔ∆aydar ! cet Opprimé t’a entendu élever la voix au service de la cause de Dieu et il est tout à fait conscient du sentiment de joie que son amour a suscité dans ton cœur et de l’angoisse qui t’étreint face à ce qui est arrivé à ses aimés. Je le jure par le Seigneur de miséricorde ! Le monde entier est accablé de douleur alors que doutes et dissensions plongent les hommes dans la perplexité. Le peuple de Dieu, le Seigneur des noms, est si cruellement assailli par des ennemis que le paradis suprême se lamente et que gémissent de douleur les habitants des cieux les plus hauts et ceux qui, jour et nuit, entourent le Trône.
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Ô ‘Alí ! les afflictions et les tourments ne peuvent refréner ton Seigneur, le TrèsMiséricordieux. Il s’est en effet levé pour faire triompher la cause de Dieu de telle manière que ni la puissance écrasante du monde ni la tyrannie des nations ne pourront jamais l’alarmer. Il proclame, entre terre et ciel : Le jour promis est arrivé. Le Seigneur de la création proclame : En vérité, il n’est pas d’autre Dieu que moi, le Tout-Puissant, le TrèsGénéreux.
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Ô ‘Alí ! les immatures souhaitent éteindre la lumière de Dieu par leurs paroles et étouffer la flamme du Buisson ardent par leurs actes. Dis : Misérable est votre sort, ô vous qui incarnez l’illusion. Craignez Dieu et ne rejetez pas la grâce divine qui a répandu son éclat sur toutes les régions. Dis : Celui qui est l’interprète du Nom caché est apparu, sachez-le. Celui dont la venue a été annoncée dans les Écritures célestes est arrivé, puissiez-vous seulement le comprendre. L’horizon du monde est illuminé par les splendeurs de cette très grande Révélation. Hâtez-vous, le cœur radieux, et ne soyez pas de ceux qui restent privés de compréhension. L’Heure prédite a sonné et l’humanité est terrassée. En témoignent les nobles serviteurs de Dieu.
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Ô HΔ∆aydar ‘Alí ! je le jure par la justice de Dieu ! L'appel de la trompette du Bayán a retenti comme l’a décrété le Seigneur, le Miséricordieux. Et tous, dans les cieux et sur la terre, ont perdu conscience à l’exception de ceux qui, détachés du monde, s’accrochent fermement à la corde de Dieu, le Seigneur de l’humanité. Voici le jour où la terre brille de la lumière éclatante de ton Seigneur, mais les gens s’égarent dans l’erreur et sont exclus, comme par un voile. Nous désirons régénérer le monde, et pourtant ils sont résolus à mettre un terme à ma vie. Leur cœur les pousse dans cette voie en ce jour – jour que rend lumineux la lumière radieuse de la face de son Seigneur, l’Omnipotent, le Tout-Puissant, l’Indépendant. Le Livre mère élève la voix, mais les hommes sont privés d’ouïe. La Tablette préservée est révélée avec vérité, et pourtant la majorité de l’humanité ne la lit pas. Ils rejettent la gracieuse faveur de Dieu après qu’elle leur est envoyée et ils se détournent de Dieu, celui qui connaît les choses invisibles. Ils s’accrochent fermement au pan de leurs vaines chimères, tournant le dos au nom caché du Tout-Puissant.
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Dis : Ô assemblée de religieux ! soyez équitables dans votre jugement, je vous en conjure par Dieu. Produisez les preuves et les témoignages en votre possession si vous voulez être comptés parmi les habitants de cette glorieuse demeure. Tournez votre cœur vers l’Aurore de la révélation divine afin que nous puissions dévoiler à vos yeux l’équivalent de tous ces versets, preuves, témoignages, affirmations et signes que vous et les autres peuples de la terre possédez. Craignez Dieu et ne soyez pas de ceux qui méritent amplement le châtiment de Dieu, le Seigneur de la création.
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Voici le jour où l’Océan de la connaissance élève la voix et livre ses perles. Si seulement vous le saviez ! En vérité, sur l’ordre de Dieu, le Secours, l’Absolu, le ciel du Bayán a été déployé. Je le jure par Dieu ! l’Essence de la connaissance s’exclame et dit : Voyez ! Celui qui est l’objet de toute connaissance est venu et son avènement a embelli les Livres sacrés de Dieu, le Miséricordieux, l’Aimant. Chaque révélation de grâce, chaque preuve de dons bénéfiques émanent de lui et c’est à lui qu’elles retournent.
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Craignez Dieu, ô ramassis d’insensés, et n’infligez pas d’épreuves à ceux qui ne veulent rien d’autre que ce que Dieu veut. Et si vous prêtez attention à mon appel, ne suivez pas vos désirs égoïstes. Le jour approche où s’évanouira tout ce qui est maintenant visible, et vous pleurerez de ne pas avoir accompli votre devoir envers Dieu. En témoigne cette Tablette gravée.
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Réjouis-toi de tout cœur, nous nous souvenons de toi, aujourd’hui comme hier. D’ailleurs, les douces saveurs de ce souvenir dureront, immuables au cours de l’éternité des noms de Dieu, le Seigneur de l’humanité. Nous acceptons de bonne grâce tes dévotions, ta louange, ton travail d’enseignement et les services que tu as rendus par amour pour cette prodigieuse annonce. Nous avons également prêté l’oreille à ce que ta langue a prononcé lors des réunions et des rassemblements. En vérité, ton Seigneur entend et observe toutes choses. Nous t’avons revêtu de l’habit de notre bon plaisir dans notre royaume céleste, et, de l’Arbre divin qui s’élève en bordure de la vallée de la sécurité et de la paix, dans le lieu lumineux qui se trouve au-delà de la cité glorieuse, nous t’appelons à haute voix en ces termes : « En vérité, il n’est pas d’autre Dieu que nous, l’Omniscient, le Très-Sage ». Nous t’avons appelé à l’existence pour me servir, pour glorifier ma parole et pour proclamer ma cause. Concentre tes énergies sur la raison de ta création par la volonté de l’Ordonnateur suprême, l’Ancien des jours.
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En ce moment, nous nous rappelons de nos aimés et nous leur donnons les joyeuses nouvelles de la grâce infaillible de Dieu et de ce qui leur est donné dans mon Livre évident. Vous supportez la critique des ennemis par amour pour moi et, inébranlables en mon chemin, vous subissez les cruautés pénibles que vous infligent les impies. J’en témoigne en personne et je suis l’Omniscient. Nombreux sont les lieux ennoblis de votre sang par amour pour Dieu. Innombrables sont les villes d’où s’élèvent la voix de vos lamentations et la complainte de votre angoisse. Nombreuses sont les prisons où vous avez été jetés par les armées de la tyrannie. Soyez certains qu’il vous rendra victorieux, qu’il vous élèvera parmi les peuples du monde et qu’il fera la preuve de la grandeur de votre rang aux yeux de toutes les nations. Il ne permettra certainement pas que se perde la récompense de ses élus.
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Ne laissez pas les actes commis par les incarnations des chimères vous affliger ni les actions perpétrées par les oppresseurs rebelles vous blesser. Par le pouvoir de son Nom, saisissez le calice de la constance, et en vertu de la souveraineté de Dieu, le Puissant, l’Omnipotent, buvez. Ainsi brille au-dessus de l’horizon de cette Tablette le soleil de ma miséricorde et de ma tendre bonté et rendez grâce à votre Seigneur, le Tout-Puissant, le Très-Généreux.
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Que la gloire qui resplendit au ciel de ma parole repose sur toi et sur ceux qui se tournent vers toi et prêtent l’oreille aux paroles sorties de ta bouche concernant cette glorieuse, cette auguste Révélation.
Par la justice de Dieu ! le Livre mère est rendu manifeste, appelant les hommes à Dieu, le Seigneur des mondes, alors que les mers proclament : Le Très-Grand-Océan est apparu et, de ses vagues, on peut entendre le cri retentissant : « En vérité, il n’est pas d’autre Dieu que moi, l’Incomparable, l’Omniscient ». Et les arbres, élevant la voix, s’exclament : « Ô peuples du monde ! la voix de l’Arbre divin résonne clairement et le cri strident de la Plume de gloire retentit. Prêtez l’oreille et ne soyez pas parmi les insouciants. » Le soleil appelle : « Ô assemblée de religieux ! le ciel des religions est fendu et la lune coupée en deux, et les peuples de la terre sont rassemblés dans une nouvelle résurrection. Craignez Dieu et ne suivez pas les impulsions de vos passions, suivez plutôt celui dont ont témoigné les Écritures de Dieu, l’Omniscient, le Très-Sage. »
L’épisode du Sinaï se reproduit dans cette révélation, et celui qui conversa sur le Mont s’écrie : « En vérité, le Désiré est venu, assis sur le trône de la certitude, puissiez-vous seulement le percevoir. Il enjoint à tous les hommes d’observer ce qui conduit à l’élévation de la cause de Dieu et ce qui guidera l’humanité vers son droit chemin. »
Grand est le nombre des opprimés ravis par l’appel de Dieu ! De nombreux potentats se sont levés pour commettre des agressions dont se lamentent les habitants du paradis le plus élevé et gémissent de douleur les occupants de cette glorieuse demeure ! Immense est la multitude des pauvres qui se sont désaltérés du vin de choix de la révélation divine, et nombreux les riches qui se sont détournés, qui ont répudié la vérité et clamé leur incrédulité à l’égard de Dieu, le Seigneur de ce jour béni et merveilleux !
Dis : Craignez Dieu, soyez ensuite équitables dans votre façon de juger cette grande Nouvelle devant laquelle, dès son apparition, toutes les nouvelles importantes s’inclinèrent en signe d’adoration. Dis : Ô ramassis d’insensés ! si vous la rejetez, quelle preuve pouvez-vous avancer pour justifier votre allégeance aux précédents messagers de Dieu ou revendiquer votre croyance en ce qu’il a envoyé de son royaume puissant et exalté ? Quel bénéfice tirezvous de vos possessions ? Quelle protection peuvent vous assurer vos trésors ? Aucune, je le jure par l’Esprit de Dieu qui anime tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre. Rejetez ce que vous avez rassemblé avec les mains des chimères et des imaginations stériles, et saisissez fermement le Livre de Dieu qui est envoyé en vertu de son autorité irrésistible et inviolable.
Ta lettre fut présentée à cet Opprimé, et c’est en ton honneur que nous avons révélé cette Tablette qui diffuse le parfum de la gracieuse faveur de ton Seigneur, le Compatissant, le Généreux. Nous implorons Dieu de te rendre semblable à un étendard hissé sur la cité de son souvenir et d’exalter ton rang dans cette Cause – une Cause à l’ombre de laquelle les sincères en Dieu verront les peuples et les phratries de la terre chercher refuge. En vérité, ton Seigneur sait et informe. Nous l’implorons en outre de te nourrir du meilleur de ce qui a été précieusement gardé dans son Livre. Il est, en vérité, celui qui entend et qui répond à l’appel.
Continue à aider sa Cause par le pouvoir fortifiant des armées de la sagesse et de la parole. Ainsi en est-il décrété par Dieu, le Clément, le Très-Loué. Béni le croyant qui, en ce jour, embrasse la vérité, et béni l’homme fermement résolu que les armées de la tyrannie ne réussissent pas à intimider.
Que la gloire apparue au-dessus de l’horizon de la parole soit sur toi et sur les croyants qui, par le pouvoir de son nom, l’Absolu, ont saisi le calice de son vin scellé et qui s’y sont désaltérés abondamment en dépit de ceux qui ont rejeté celui en qui ils croyaient naguère ceux qui ont contesté la vérité de cette grande nouvelle que Dieu a confirmée dans son ancien et précieux Livre.
Ô Muh∂ammad HΔ∆usayn ! prépare-toi à recevoir les effusions de la tendre bonté de Dieu, le Seigneur des mondes. Le Très-Miséricordieux a daigné répandre sur toi, de l’océan de la grâce de Dieu, le Tout-Puissant, le Suprême, les perles de la connaissance.
Où est l’homme perspicace qui reconnaîtra et percevra la vérité ? Où trouver l’homme attentif qui écoutera ma voix merveilleuse appelant du royaume de gloire ? Où est l’âme qui tournera son visage vers l’Arbre divin, insensible à la puissance impérieuse des rois et aux vociférations de leurs sujets, et qui, par le pouvoir de la sagesse et de la parole, élèvera la voix parmi la création tout entière pour attester ce que Dieu affirme : en vérité, il n’est pas d’autre Dieu que Lui, le Puissant, l’Invincible, l’Omnipotent, l’Omniscient, le Sage.
Ô HΔ∆usayn ! ton nom a été mentionné dans la Très-Grande-Prison devant cet Opprimé, et nous te révélons ce qui ne peut être comparé au contenu d’aucun livre au monde. En témoigne le Roi d’éternité, et pourtant la majorité de l’humanité est comptée parmi les insouciants. Dès l’aube du témoignage, nous avons lancé l’appel à tous ceux qui vivent dans le royaume de la création. Il en est qui furent grisés par le parfum de la parole de leur Seigneur de sorte que, dans leur impatience d’atteindre la cour de la présence de Dieu, le Seigneur du trône puissant, ils renoncèrent à tout ce qui est humain. Il en est aussi qui furent perplexes et hésitants. D’autres s’empressèrent de répondre à l’appel de leur Seigneur, l’Ancien des jours. D’autres encore se détournèrent, rejetèrent la vérité et finirent par ne plus croire en Dieu, le ToutPuissant, le Très-Loué.D’autres enfin le jugèrent avec une telle cruauté que toute âme sage et éclairée se lamenta. Alors que nous leur avions fait la grâce de les convier à la rivière qui, de fait, est la Vie, ils décidèrent, avec une injustice manifeste, de répandre mon sang. Ainsi s’est levée l’Étoile du jour de la sagesse au-dessus de l’horizon de la parole de ton Seigneur, le Très-Miséricordieux. Viendrais-tu à rejoindre sa lumière qu’il te faudrait magnifier la louange de ton Seigneur et dire : Je te rends grâce, ô Dieu des mondes.
Béni sois-tu et bénis soient ceux que le monde et ses vanités n’ont pas réussi à détourner de cet horizon lumineux.
Transmets nos salutations à nos aimés. Nous les exhortons à observer la sagesse, ainsi qu’il en est ordonné dans notre Livre merveilleux.
Ô ma servante et ma Feuille ! réjouis-toi d’une grande joie, car ton appel est monté vers l’Arbre divin et reçoit sa réponse depuis l’Horizon très glorieux. En vérité, il n’est pas d’autre Dieu que moi, l’Opprimé, l’Exilé.
Nous nous sommes révélé aux hommes, nous avons dévoilé la Cause, guidé toute l’humanité vers le droit chemin de Dieu, promulgué les lois et prescrit à chacun ce qui lui profitera réellement en ce monde et dans l’autre. Pourtant, ils ont décidé de répandre notre sang. La Servante des cieux en versa des larmes de chagrin, le Sinaï se lamenta et l’Esprit fidèle gémit de douleur.
Actuellement, les hommes se privent des effusions de la grâce divine et suivent les traces de l’ignorant et de l’égaré. Ils tournent le dos à l’Océan du savoir divin et fixent leur regard sur des hommes insensés au point de se prétendre savants sans aucune preuve venant de Dieu, le Seigneur de l’humanité.
Heureuse es-tu, car tu as abandonné les vaines imaginations et saisi la corde de Dieu qu’aucun homme ne peut rompre. Considère les gracieuses faveurs de Dieu – exaltée soit sa gloire. Nombreux sur terre sont les rois et les reines qui, en dépit de leur désir ardent et de leur attente, se sont privés de celui qui est le Désir du monde, alors que toi, tu l’as rejoint. S’il plaît à Dieu, tu accompliras un acte dont le parfum durera aussi longtemps que dureront les noms de Dieu – exaltée soit sa gloire. Par la justice de Dieu ! le titre « ô ma servante » surpasse de loin tout autre titre que l’on peut trouver dans le monde. Avant longtemps, les yeux des hommes s’illumineront et se réjouiront en reconnaissant ce que notre Plume de gloire a révélé.
Bénie es-tu et bénie la mère qui t’a élevée. Apprécie la valeur de ce rang et lève-toi pour servir sa Cause de telle façon que les vaines chimères et les insinuations des indécis ne te détournent pas de cette grande résolution. Le Soleil de la certitude brille de tout son éclat, mais les peuples du monde s’attachent à de vaines imaginations. L’Océan de la connaissance divine s’enfle, alors que les enfants des hommes restent accrochés aux vêtements des insensés. Et, à l’exception de la grâce infaillible de Dieu – exaltée soit sa gloire–, il n’existe aucun antidote capable de guérir ces maladies incurables.
Remets mes salutations aux servantes de Dieu en cette région et donne-leur la bonne nouvelle que sa tendre miséricorde et sa grâce leur sont acquises. Élevé en réalité est le rang que nous t’avons réservé. Il t’appartient de rendre grâce à ton Seigneur, le Bienfaisant, le TrèsGénéreux. Glorifié soit Dieu, le Suprême, le Grand.
Autrefois, on entendit cette parole sublime prononcée par la langue de celui qui est le Possesseur de tout être et le Seigneur du trône d’en haut et d’ici-bas – exaltée soit la gloire de sa parole : piété et détachement sont deux grands astres dans le ciel de l’enseignement. Béni celui qui est parvenu à ce rang suprême, à cette demeure de sublimité et de sainteté transcendante.
Voici une tablette envoyée du royaume de la parole par le Clément pour tous ceux qui vivent sur la terre. Heureux l’homme qui l’écoute et qui en tient compte, et malheur à celui qui s’en écarte et qui doute. Voici le jour illuminé par la lumière rayonnante de la face de Dieu, le jour où la Langue de grandeur proclame : Le royaume est à Dieu, le Seigneur du jour de la résurrection.
Ton nom a été mentionné en notre présence et nous avons daigné révéler pour toi ce que ne peut dire la langue d’aucun homme parmi les peuples du monde. Réjouis-toi d’une joie extrême puisque nous nous sommes souvenu de toi dans la Très-Grande-Prison et que le visage de l’Ancien des jours s’est tourné vers toi depuis cette demeure exaltée.
En vérité, nous révélons les signes, produisons les témoignages irréfutables et nous appelons tous les hommes vers le droit chemin. Parmi eux il en est qui se détournent et qui désavouent la vérité, d’autres qui prononcent un jugement contre nous sans aucune preuve ou évidence. Les premiers à s’être détournés de nous furent les chefs spirituels de cette époque – eux qui nous appellent jour et nuit et mentionnent notre nom tout en restant sur leur trône élevé. Cependant, lorsque je me suis révélé aux hommes, ils se dressèrent contre moi de façon telle que même les pierres gémirent et se lamentèrent amèrement.
Grande est ta bénédiction, puisque tu as écouté sa voix, tu as tourné ton visage vers Lui et entendu l’appel de ton Seigneur lorsqu’il vint investi d’un pouvoir et d’une souveraineté invincibles.
Ô ma servante, ô ma Feuille ! rends grâce au Bien-Aimé du monde pour avoir atteint cette grâce infinie à une époque où les hommes les plus savants et les plus remarquables en sont restés privés. Nous t’avons donné le nom de « Feuille » pour que tu sois bercée par la brise légère de la volonté de Dieu – exaltée soit sa gloire – tout comme les feuilles des arbres s’agitent sous des vents impétueux. Rends grâce à ton Seigneur par la vertu de cette parole brillante. Si tu percevais la douceur du titre « ô ma servante » tu te sentirais détachée de toute l’humanité, pieusement engagée, jour et nuit, à communier avec celui qui est le seul Désir du monde.
Nous avons parlé avec justesse en termes d’une incomparable beauté de ces feuilles et de ces servantes qui étanchèrent leur soif aux eaux vivifiantes de la grâce divine et fixèrent leur regard vers Dieu. Heureuses et bénies sont-elles en vérité. Sous peu, Dieu révélera leur rang dont aucun mot ne peut décrire l’élévation, ni aucune description la dépeindre adéquatement.
Nous t’exhortons à faire ce qui servira à promouvoir les intérêts de la cause de Dieu parmi les hommes et les femmes. Il entend vraiment l’appel des amis et il voit leurs actions. En vérité, il est Celui qui entend et Celui qui voit.
Sur toi et sur eux soit la gloire de Dieu, le Puissant, l’Omniscient, le Très-Sage.
Ô servante de Dieu ! écoute la voix du Seigneur des noms qui, de sa prison, tourne son regard vers toi et fait mention de toi.
Il apporte son aide à tout voyageur, répond avec grâce à tout solliciteur et accueille tout chercheur de vérité. En ce jour, le droit chemin est rendu manifeste, la balance de la justice divine est établie et la lumière du soleil de sa générosité resplendit ; pourtant, les ténèbres oppressantes du peuple de la tyrannie se sont interposées, tels des nuages, et ont créé un déplorable obstacle entre le Soleil de la grâce céleste et les habitants du monde. Béni celui qui déchire les voiles et qui est illuminé par la lumière rayonnante de la révélation divine. Vois comme ils étaient nombreux ceux qui se considéraient parmi les sages et les érudits, et qui pourtant, au jour de Dieu, furent privés de l’effusion des générosités célestes.
Ô ma Feuille, ô ma servante ! apprécie la valeur de cette bénédiction et de cette tendre miséricorde qui t’a enveloppée et qui a guidé tes pas vers l’Aurore de gloire.
Transmets les salutations de cet Opprimé aux servantes qui adorent Dieu, et réjouis leur cœur en leur apportant la certitude de sa tendre providence.
Fixe ton regard sur la sagesse en toutes choses, c’est un antidote infaillible. Combien de fois n’a-t-elle pas transformé un incroyant en croyant et un ennemi en ami ? L’observer est tout à fait essentiel, d’autant que ce thème est développé dans de nombreuses tablettes révélées de l’empyrée de la volonté de celui qui est la manifestation de la lumière de l’unité divine. Heureux ceux qui agissent en conséquence.
Concentre sans cesse ton attention sur ce qui exaltera la parole de Dieu. Dans cette très grande révélation, des actes vertueux et un caractère louable sont considérés comme les armées de Dieu, au même titre que sa sainte et divine parole. Ces armées sont comme l’aimant naturel du cœur des hommes et le moyen efficace pour ouvrir les portes. De toutes les armes du monde, c’est la plus acérée.
Implore Dieu d’aider gracieusement tous les hommes à observer ce que sa Plume très glorieuse a inscrit dans les livres et les tablettes sacrés.
Cet Opprimé mentionne celui qui tourne son visage vers l’Incomparable, l’Omniscient, celui qui atteste de son unité comme en atteste la Plume très glorieuse quand elle se déplace vivement dans l’arène des mots. Bénie l’âme qui reconnaît son Seigneur, et malheur à celui qui s’égare lamentablement et doute.
L’homme est semblable à un arbre. S’il est porteur de fruits, il a été et sera toujours l’objet de louanges et d’éloges. Autrement, un arbre sans fruits n’est bon qu’à jeter au feu. Les fruits de l’arbre humain sont exquis, hautement désirés et tendrement choyés. Parmi eux se trouvent un caractère droit, des actes vertueux et une bonne parole. Le printemps des arbres terrestres revient une fois par an, alors que celui des arbres humains arrive pendant les jours de Dieu – exaltée soit sa gloire. Si, en ce divin printemps, les arbres des vies humaines s’ornaient de ces fruits, la lumière de la justice éclaterait sans aucun doute, illuminant tous les habitants de la terre, et chacun d’eux vivrait dans la tranquillité et la satisfaction à l’ombre protectrice de celui qui est le but de toute l’humanité. L’eau pour ces arbres est l’eau vivifiante des paroles sacrées prononcées par le Bien-Aimé du monde. De tels arbres sont plantés en un instant, et l’instant suivant, leurs branches atteignent le ciel grâce aux ondées de la miséricorde divine. Un arbre desséché, par contre, n’a jamais été et ne sera jamais digne d’être mentionné.
Heureux le fidèle qui, revêtu de l’habit de l’effort soutenu, se lève pour servir cette Cause. Une telle âme atteint vraiment le but désiré et appréhende la finalité de sa création. Mais hélas, mille fois hélas, les entêtés sont comme des feuilles desséchées tombées dans la poussière ! Bientôt des rafales mortelles les emporteront vers le lieu qui leur est réservé. Ignorants ils arrivèrent, ignorants ils perdirent leur temps et ignorants ils se retirèrent dans leurs demeures.
Le monde proclame sans cesse ces mots : Attention ! je suis éphémère, ainsi que toutes mes apparences et mes couleurs. Prenez garde aux changements et aux hasards présents en moi, et sortez de votre torpeur. Il n’est cependant aucun œil pénétrant pour voir, aucune oreille attentive pour entendre.
En ce jour, l’oreille spirituelle s’exclame : Tout est très bien pour moi, aujourd’hui est mon jour, puisque la voix de Dieu appelle à voix haute. Et l’essence de la vision s’écrie : Je suis bénie, voici mon jour, car la Beauté antique luit, resplendissante, au-dessus de l’horizon très exalté.
Il appartient au peuple de Bahá d’invoquer et de supplier le Seigneur des noms afin qu’en ses jours, les peuples du monde ne soient pas privés des effusions de grâce.
Naguère, les religieux furent embarrassés par la question suivante que celui qui est la Vérité souveraine leur a entendu poser à maintes reprises pendant les premières années de sa vie : Quelle est cette parole que prononcera le Qá’im et qui mettra en fuite les chefs religieux ? Dis : Cette parole est maintenant rendue manifeste et vous vous êtes enfuis avant de l’entendre prononcée, alors que vous ne la percevez pas encore. Et cette parole bénie, cachée, dissimulée et précieuse est la suivante : « IL » apparaît à présent sous l’habit du « JE ». Celui qui était caché aux yeux des mortels s’exclame : Voyez ! je suis le Très-Manifeste. Voici la parole qui a fait trembler les membres des incroyants. Que Dieu soit glorifié ! Toutes les Écritures célestes du passé attestent la grandeur de ce jour, la grandeur de cette Manifestation, la grandeur de ses signes, la grandeur de sa parole, la grandeur de sa constance, la grandeur de son rang prééminent. Et pourtant, malgré tout cela, les gens restent insouciants et séparés comme par un voile. En réalité, tous les prophètes ont aspiré à ce jour. David dit : « Qui me mènera à la ville fortifiée ? » Par ville forte, on entend la ville d’Acre. Ses fortifications sont très solides et cet Opprimé est retenu prisonnier entre ses murs. De même, il est révélé dans le Coran : « Fais sortir ton peuple des ténèbres vers la lumière ; rappelle-lui les jours de Dieu. »
La plupart des Écritures et des Livres célestes font explicitement mention de la gloire dont ce jour est investi. Cependant les religieux de ce temps privent les hommes de ce rang transcendant et les retiennent loin de ce Pinacle de gloire, de ce But suprême.
Béni sois tu, car l’obscurité des vaines imaginations ne te prive pas de la lumière de la certitude et les attaques des hommes ne réussissent pas à te détourner du Seigneur de l’humanité. Apprécie la valeur de ce rang élevé et implore Dieu – exaltée soit sa gloire – de te permettre par sa grâce de le conserver. Une souveraineté impérissable a toujours été le domaine exclusif du seul vrai Dieu et de ses aimés, et elle continuera de leur appartenir à tout jamais.
Que la gloire apparue à l’horizon de l’éternité repose sur toi et sur ceux qui ont fermement saisi la corde de Dieu que nul ne peut rompre.
Il est venu celui qui conduit à la véritable victoire. Par la justice de Dieu ! il est tout à fait capable de révolutionner le monde par le pouvoir d’un simple mot. Ayant recommandé la sagesse à tous les hommes, il a lui-même fait preuve de patience et de résignation.
Les êtres modelés dans la glaise du monde se sont mis en route pour rendre visite à l’admirable, la lumineuse cité vermeille de Dieu, et certains émissaires de Perse, en secret, ourdissent le mal, bien qu’en apparence, ils prétendent être aimables et soumis. Par Dieu ! quand cette sournoiserie qui afflige le monde sera-t-elle transformée en sincérité ? Les exhortations de Dieu, le Vrai, embrassent le monde, mais, jusqu’à présent, leur influence n’est pas dévoilée. Les actes inconvenants des hommes les retiennent loin de lui. Nous implorons Dieu – qu’il soit exalté et glorifié – de faire tomber, des nuages de la grâce divine, la pluie abondante de sa générosité sur tous ses serviteurs. En vérité, il a pouvoir sur toutes choses.
Ô ‘Alí HΔ∆aydar ! Ô toi qui t’es levé pour servir ma cause et qui t’es engagé à magnifier la louange de Dieu, le Seigneur du trône puissant ! Pour les symboles de la justice et les interprètes de l’équité, il est tout à fait clair et évident que cet Opprimé, fort du pouvoir transcendant du royaume, cherche à supprimer du sein des peuples et phratries de la terre toute trace de désordre, de discorde, de dissension, de différends ou de divisions. Et ce n’est pour nulle autre raison que cette grande, cette importante mission qu’il fut à de multiples reprises jeté en prison et que pendant bien des jours et des nuits il fut soumis aux chaînes et aux fers. Bénis ceux qui jugent avec équité et droiture cette Cause irréfutable, cette glorieuse Nouvelle.
Voici une tablette envoyée par le Seigneur de miséricorde pour permettre aux peuples du monde de s’approcher de cet Océan qui a surgi par le pouvoir de son auguste nom. Parmi les hommes, il en est qui se détournent de lui et qui s’opposent à sa déclaration, alors que d’autres boivent à longs traits le vin de la conviction dans la gloire de son nom qui embrasse toutes choses créées. Ils souffrent d’une grande perte ceux qui prêtent l’oreille au croassement du corbeau, et qui refusent d’écouter le doux gazouillis de l’Oiseau du paradis chantant sur les rameaux de l’arbre d’éternité : En vérité, il n’est pas d’autre Dieu que moi, l’Omniscient, le Très-Sage. Voici le jour qu’illuminent les splendeurs de la lumière de notre face – jour autour duquel tous les jours et toutes les nuits gravitent en adoration. Béni l’homme perspicace qui le perçoit et l’assoiffé qui se désaltère à cette source lumineuse. Béni l’homme qui reconnaît la vérité, s’efforçant de tout cœur de servir la cause de son Seigneur, le Tout-Puissant.
Ô serviteur qui fixe ton regard sur notre visage ! Écoute la voix de ton Seigneur, le TrèsGlorieux, qui, de l’aurore de grandeur et de majesté, appelle à haute voix. En vérité, son appel te rapprochera du royaume de gloire et te fera chanter sa louange de manière telle que chaque chose créée en sera ravie et que sa gloire en sera magnifiée de façon à influencer la création tout entière. Ton Seigneur est vraiment le Protecteur, le Miséricordieux, le Bien-Informé.
Rassemble les amis de Dieu en ce pays et fais-leur connaître notre souvenir incomparable. Nous avons révélé pour eux une Tablette d’où le parfum du Très-Miséricordieux s’est répandu sur le royaume de l’existence, afin qu’ils se réjouissent d’une joie extrême et demeurent fermes dans cette Cause merveilleuse.
En prison, nous avons révélé un livre que nous avons intitulé le Très-Saint-Livre. Nous y avons promulgué des lois et l’avons orné des commandements de ton Seigneur qui a autorité sur tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre. Dis : Saisisse-le, ô peuple, et observe ce qui, des préceptes remarquables de ton Seigneur l’Indulgent, le Généreux, y est révélé. Ceci te profitera en vérité dans ce monde et dans l’autre, et te purifiera de tout ce qui ne te convient pas. Il est, en fait, l’Ordonnateur, l’Interprète, Celui qui donne, le Généreux, le Gracieux, le Très-Loué.
Grande est ta bénédiction, car tu es fidèle à l’alliance de Dieu et à son pacte, et tu es honoré par cette tablette par laquelle ton nom est inscrit dans ma Tablette préservée. Consacre-toi au service de la cause de ton Seigneur, chéris son souvenir dans ton cœur et célèbre sa louange afin que tout âme rebelle et insouciante soit tirée de son sommeil.
Ainsi avons-nous daigné t’accorder un signe de faveur émanant de notre présence ; et je suis, en vérité, le Clément, le Très-Miséricordieux.
Nous désirons parler de celui qui a tourné son visage vers nous et le laisser une nouvelle fois boire à longs traits les eaux vivifiantes de notre gracieuse providence. Qu’il s’approche ainsi de mon horizon, s’orne de mes attributs, s’élève dans mon atmosphère, qu’il soit confirmé dans ce qui manifestera la sainteté de ma Cause parmi mon peuple et célèbrera ma louange de sorte que toute âme hésitante se précipitera, toute créature immobile s’envolera, tout corps mortel se consumera, tout cœur glacé reprendra vie et tout esprit découragé sera revigoré. Voilà ce qui incombe à celui qui a tourné son visage vers le mien, s’est abrité à l’ombre de ma tendre bonté et a reçu mes versets répandus dans le monde entier.
Ô ‘Alí ! celui qui est l’Aurore de la révélation divine t’appelle par l’entremise de cette parole merveilleuse. Par la justice de Dieu ! si tu te présentais devant mon trône et écoutais la Langue de puissance et de grandeur, tu sacrifierais ton corps, ton âme, ton être tout entier par amour pour Dieu, le Souverain, le Protecteur, l’Omniscient, le Très-Sage et tu frémirais sous le charme de sa voix de sorte qu’aucune plume ne pourrait rendre compte de ton rang et que tout orateur éloquent échouerait dans ses tentatives pour le décrire. Médite un instant sur cette révélation et sur sa souveraineté invincible, aide-la comme il convient à ton Seigneur, le Gracieux, le Très-Généreux. Dirige les hommes vers l’Aurore de gloire. En vérité, c’est luimême qui est établi sur son trône puissant. Grâce à lui, l’horizon de cette prison devient resplendissant et par lui, tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre sont illuminés.
Nous avions daigné mentionner ton nom par le passé et nous le mentionnons dans cette tablette bienveillante afin qu’une fois encore tu respires le doux parfum du TrèsMiséricordieux. Ceci n’est rien d’autre qu’un signe de ma faveur pour toi. Rends grâce à ton Seigneur, le Très-Généreux, le Clairvoyant.
Ne t’afflige pas si les hommes n’arrivent pas à saisir la vérité. Bientôt tu les verras se tourner vers Dieu, le Seigneur de l’humanité. En effet, nous avons enveloppé le monde entier par la puissance de la Parole sublime, et le moment approche où Dieu aura soumis les cœurs de tous ceux qui vivent sur terre. Il est, en vérité, l’Omnipotent, le Tout-Puissant.
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De ce pays, nous nous souvenons aussi de ton frère afin qu’il se réjouisse d’avoir été mentionné et qu’il soit parmi ceux qui réfléchissent.
Ô ami ! le Bien-Aimé t’appelle de sa Très-Grande-Prison, il t’exhorte à respecter ce que ma Plume exaltée a révélé dans mon Très-Saint-Livre afin que tu puisses t’y tenir avec une résolution et un pouvoir comparables à ceux que je suscite. En vérité, je suis l’Ordonnateur, le Très-Sage.
Grande est ta bénédiction, car sa grâce infaillible t’est accordée ainsi que l’aide pour reconnaître cette Cause – une Cause dont la puissance a fait se replier les cieux et tomber en poussière toute montagne haute et majestueuse.
En outre, dans notre grâce illimitée, nous mentionnons également ta mère qui a eu le privilège de reconnaître Dieu. De ce rang glorieux, nous lui envoyons nos salutations. Nous nous souvenons de chacun d’entre vous, hommes et femmes et, de ce lieu – scène de gloire incomparable –, nous vous considérons comme une seule âme et nous vous envoyons la bonne nouvelle des bénédictions divines antérieures à toute chose créée et celle de notre souvenir qui s’adresse à chacun, jeune ou vieux. La gloire de Dieu repose sur vous, ô peuple de Bahá. Que ce souvenir vous réjouisse d’une joie intense, car, en vérité, il est avec vous en tout temps.
Prête l’oreille à ce que l’Esprit t’a annoncé pendant les jours de Dieu, le Secours, l’Absolu. Que son appel t’attire vers le sommet de la gloire transcendante et te rapproche du rang où tu verras ton être tout entier s’embraser du feu de l’amour de Dieu. Dès lors, ni le pouvoir des dirigeants ni les insinuations de leurs vassaux ne pourront l’éteindre, et tu te lèveras parmi les peuples du monde pour célébrer la louange de ton Seigneur, le Possesseur des noms. Voilà ce qui te convient en ce jour.
Nous te raconterons ce qui s’est passé autrefois afin que tu perçoives la douceur de cette parole et prennes conscience d’événements survenus dans le passé. En vérité, ton Seigneur est Celui qui exhorte, le Généreux, le Bien-Aimé.
Rappelle-toi les jours où l’Interlocuteur de Dieu soignait, dans le désert, les moutons de Jethro, son beau-père. Il entendit la voix du Seigneur de l’humanité sortir du Buisson ardent et s’élever au-dessus de la Terre sainte, s’exclamant : « Ô Moïse ! En vérité, je suis Dieu, ton Seigneur et le Seigneur de tes ancêtres, Abraham, Isaac et Jacob ». Il fut tellement ravi par la mélodie captivante de cette voix qu’il se détacha du monde et, investi du pouvoir de ton Seigneur dont la souveraineté s’exerce sur tout ce qui a été et sera, il prit la route vers Pharaon et son peuple. Les peuples du monde entendent maintenant ce que Moïse entendit, mais ils ne comprennent pas.
Dis : Je le jure par la justice de Dieu ! Bientôt le faste des ministres d’État et le pouvoir des dirigeants s’évanouiront, les palais des potentats seront déserts et les imposantes constructions des empereurs réduites en poussière. Ce qui durera, c’est ce que nous avons ordonné pour vous dans le royaume. Il vous appartient, ô peuples, de faire les plus grands efforts pour que vos noms soient mentionnés devant le trône et pour que vous produisiez ce qui immortalisera votre souvenir pour l’éternité de Dieu, le Seigneur de tous les êtres.
Rappelle-moi au bon souvenir des aimés de ce pays, transmets-leur mes salutations et réjouis leur cœur par la nouvelle de ce qui a été révélé pour eux depuis ce rang glorieux.
Dis : Prenez garde que la puissance écrasante des oppresseurs ne vous effraie. Le jour approche où chaque emblème de vaine gloire aura été réduit à néant ; alors vous contemplerez la souveraineté invincible de votre Seigneur régnant sur toutes choses, visibles et invisibles.
Prenez garde que les voiles ne vous privent des effusions de sa générosité en ce jour. Rejetez ce qui vous retient loin de Dieu et persévérez sur ce chemin infini. Nous ne désirons rien d’autre pour vous que ce qui vous sera bénéfique, comme le mentionne sa Tablette préservée. Nous pensons souvent à nos aimés ; pourtant, à l’exception de ceux que Dieu veut en dispenser, nous les trouvons dépourvus de ce qui leur convient à la cour de la faveur de leur Seigneur, le Généreux, le Clément. En vérité, il a le pouvoir de faire ce qu’il veut. Il donne et reprend. Il est en réalité la Vérité éternelle, celui qui connaît les choses invisibles.
Ô Bien-Aimés du Très-Miséricordieux, saisissez le calice de la vie éternelle, tendu par la main des généreuses faveurs de votre Seigneur, le Possesseur de la création tout entière, et buvez à longs traits. Je le jure par Dieu, cela vous charmera tant que vous vous lèverez pour magnifier son nom et proclamer sa parole parmi les peuples de la terre et que vous ferez la conquête des cités du cœur des hommes au nom de votre Seigneur, le Tout-Puissant, le TrèsLoué.
En outre, nous annonçons à tous la bonne nouvelle de ce que nous révélons dans notre TrèsSaint-Livre - Livre à l’horizon duquel le Soleil de nos commandements brille sur chaque observateur et sur chaque personne observée. Saisissez-le fermement et accomplissez ce qui y est révélé. En réalité, ceci est meilleur pour vous que tout ce qui a été créé dans le monde, si seulement vous le saviez. Prenez garde que les choses éphémères de la vie ne vous empêchent de vous tourner vers Dieu, le Véritable. En votre cœur, méditez sur le monde, ses conflits et ses changements, afin de discerner ses mérites et le rang de ceux qui fixent leur cœur sur lui et qui se détournent de ce qui est révélé dans notre Tablette préservée.
Ainsi avons-nous révélé ces versets sacrés et te les avons-nous envoyés afin que tu te lèves pour glorifier le nom de Dieu, le Secours, l’Absolu. Que la gloire de Dieu soit sur toi et sur ceux qui ont partagé ce vin choisi et scellé.
Dans la Très-Grande-Prison, cet Opprimé a lu attentivement ta lettre et est informé de ta recherche au sujet des commandements de Dieu concernant la résurrection et les moyens d’existence. Tu fais bien de poser ces questions, car le bénéfice, spirituel comme matériel, t’en sera acquis ainsi qu’à d’autres serviteurs de Dieu. En vérité, ton Seigneur connaît toutes choses et est prêt à répondre à l’appel.
Que l’homme connaisse Dieu est la raison suprême de la création et de tout ce qui s’y trouve. En ce jour, il a touché à jamais au bien souverain celui qui, guidé par le parfum du vêtement de sa miséricorde, est admis dans la demeure antique, ce qui est le rang de celui qui reconnaît la Source des commandements divins et de l’Aurore de sa révélation. À ce rang élevé, une double obligation repose sur chaque âme. L’une est d’être inébranlable dans la Cause avec une telle fermeté que tous les peuples du monde seraient impuissants de l’empêcher de se tourner vers la Source de la révélation, s’ils devaient essayer de le faire. L’autre est d’observer les ordonnances divines qui ont coulé de la Source de sa plume animée par le ciel. Car la connaissance que l’homme a de Dieu ne peut se développer de façon complète et convenable à moins d’observer tout ce Dieu a ordonné et est exposé dans son Livre céleste.
Il y a un an, le Très-Saint-Livre descendit du firmament de la générosité du Seigneur des noms. Si Dieu le veut, tu pourras, par sa grâce, accomplir ce qui y est révélé.
En ce qui concerne les moyens d’existence, tu devrais t’engager dans une activité, tout en gardant ton entière confiance en Dieu. Il fera descendre assurément sur toi, du ciel de sa faveur, ce qui t’est destiné. Il est, en vérité, le Dieu de puissance et de pouvoir.
Rends grâce à Dieu ! ta lettre a atteint la présence de ce prisonnier et, du siège de l’autorité divine, la réponse est révélée et t’est envoyée. C’est une bénédiction infinie accordée par Dieu. Bien que cela ne soit pas évident pour l’instant, ce le sera bientôt. Il t’appartient de dire :
Magnifié soit ton nom, ô Seigneur mon Dieu ! Je tourne mon visage vers toi et place toute ma confiance en toi. Par ton nom qui fait déferler l’océan de ta parole et souffler les brises de ta connaissance, je t’implore ! Aide-moi, dans ta bienveillance, à servir ta cause et accorde-moi l’inspiration pour célébrer ton souvenir et ta louange. Envoie-moi, du ciel de ta générosité, ce qui me protégera de tous sauf de toi et me profitera dans tous tes mondes.
En vérité, tu es le Puissant, l’Inaccessible, le Suprême, l’Omniscient, le Sage.